Daniel Avery au Baou : une leçon de DJ set

L’originaire de Bournemouth a comme toujours assuré.

Vendredi 5 août 2022. Afin de continuer son ascension au coeur du paysage marseillais, Le Baou propose en cette chaude soirée un certain Daniel Avery. L’occasion pour Sound of Brit de rencontrer l’artiste dans l’après-midi, pour un entretien passionnant. Après la découverte de son nouveau spectacle live aux Nuits Sonores qui nous avait véritablement scotchés, nous ne pouvions qu’assister à cette petite tournée sous le format DJ Set, qui est également passé par Montpellier. Le sud de la France n’est pas délaissé !

En quelques mots, évoquons Le Baou pour celles et ceux qui n’ont pas encore découvert cette nouvelle petite pépite dans le monde marseillais de la nuit. La promesse est claire : proposer une programmation pointue (Disiz, Amadou & Mariam, Myd, Folamour…) dans un cadre magnifique, tout en offrant un large espace pour pouvoir danser. Aux pieds des lettres hollywoodiennes de Marseille, avec une vue imprenable sur le port, nous avons là peut-être le plus beau coucher de soleil de toute la ville.

Mais revenons à nos moutons. En ce vendredi soir, Daniel Avery est prévu pour un set de 22h à minuit. On retrouve là encore toute la politique du Baou : ne pas faire jouer le « guest star » en closing et entraîner une longue attente, comme cela peut se faire ailleurs en ville… Après une première partie honorable de Jo’Z qui aura su mettre un bon coup d’accélérateur en fin de set pour mettre une bonne transition, Avery arrive alors, prend ses marques, et n’en oublie pas de remercier chaleureusement l’artiste précédent.

Bien qu’on ne peut qu’admettre que les marseillais et marseillaises étaient quelque peu timides en ce début de soirée, l’arrivée du britannique derrière les platines a entraîné un drôle d’effet de masse qui a vite vu les crash barrières prises d’assaut. Le grand événement de la soirée nous est bien originaire d’outre-Manche, et les fans avertis de la deuxième ville de France ne s’y trompent pas. Place à la tête d’affiche du soir, pour deux heures de set qui vont passer à une vitesse déconcertante.

Ce qui frappa tout d’abord pendant cette performance, c’est la différence entre le show proposé en concert, comme ce fut le cas aux Nuits Sonores, et ce format Dj Set calibré pour l’été. Dès les premières secondes, Avery ne perd pas de temps ; il décide d’augmenter les décibels, faisant trembler les techniciens du Baou. Et c’est même tout le club qui va se mettre à trembler justement, tant les basses sont terriblement prenantes et même surprenantes au début. Les hostilités sont lancées.

A la différence de bien d’artistes, Daniel Avery n’utilise pas d’ordinateur, ce suffisant aux platines Pioneer qu’il manie de mains de maître. Le rythme est prenant, les variations bien senties ; l’anglais sait parfaitement où il souhaite amener son auditoire. Il est de ces artistes qui sait comment parvenir à déclencher en vous cette petite excitation supplémentaire lorsque vous êtes en train de danser. Les propositions sont réfléchies, intelligentes ; le set est d’une qualité peu fréquente.

Il faut dire que bien des artistes plutôt habitués aux lives proposent des DJ sets, mais on ne peut que reconnaître qu’ils sont bien loin de la musique produite face à nous ce soir. Daniel Avery sait parfaitement ce qu’il fait, et confirme qu’il est un incontournable de la scène de la musique électronique. Et quel plaisir de le voir si heureux, si épanouit, à quelques semaines de la sortie de son prochain album : Ultra Truth sera enfin entre nos mains le 4 novembre. Et croyez-nous, c’est une pépite…

Pour clôturer son set, le britannique amènera subtilement le plaisir Blue Monday de New Order, pour finalement remercier comme il se doit le public sur Drone Logic. Pas évident alors pour Planète 51 de prendre la relève après le passage de ce grand Monsieur, bien que ce dernier ait bien encouragé son successeur. En résumé, le Baou était l’endroit idéal à Marseille pour ce set de Daniel Avery, offrant à l’anglais un lieu propice pour démontrer toute l’étendue de ses talents.

Notre interview de Daniel Avery est à retrouver en français, mais aussi en anglais.

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