13 Août Une programmation démente marque cette nouvelle soirée au Sziget

Slowthai, Jungle ou encore Alfie Templeman ont livré des performances mémorables. Les francophones aussi étaient à l’honneur.

Il faut dire qu’après une deuxième journée relativement calme au niveau musical, nous sommes surexcités à l’idée de la journée qui nous attend. Pas vraiment de répits avec des concerts qui s’enchaînent de 17h jusqu’au bout de la nuit. Revenons sur les moments forts de ce troisième jour du Sziget Festival 2022.

Alfie Templeman ouvre les débats avec brio

17h, il fait chaud sous la tente de la FreeDome Stage. Et c’est Alfie Templeman qui lance les hostilités. C’est tout sourire qu’il monte sur scène avec Candyfloss. Le nouveau petit prince de l’indie enchaîne les titres brillamment. Difficile de rester insensible aux mélodies entêtantes et à la bonne humeur contagieuse du british de 19 ans. Jeune et pourtant déjà expérimenté, le live d’Alfie Templeman est à l’image de son premier show parisien : ensoleillé et pétillant. Rien de mieux pour lancer la journée qui nous attend.

L’aller-retour entre les deux scènes principales démarre pour retrouver les allemands de MEUTE. En quelques années, la fanfare a explosé en popularité. Et c’est bien justifié, ça danse, ça saute. Avec leur style bien à eux, MEUTE s’impose comme un incontournable des festivals et c’est tant mieux !

Un petit footing nous permet d’arriver à temps pour The Murder Capital ! La sensation irlandaise est attendue par bon nombre de fans. En pleine ascension, les 5 garçons de Dublin réalisent une entrée tonitruante et font exploser les fans massés aux premiers rangs. James McGovern, lunettes de soleil sur le nez, s’approche très vite du public et finit par jeter son tambourin sur les photographes. Les morceaux s’enchaînent rapidement, les trêves dans la fosse sont rares. Concentrés sur leur set, les irlandais font preuve d’un engagement scénique parfait. Pas de tube mais des titres percutants à l’image de More Is Less. Avec un album au compteur, The Murder Capital montre une nouvelle fois sa place parmi les meilleurs groupes de post-punk britannique.

Ce vendredi met à l’honneur les britanniques mais aussi, et c’est une petite surprise, les francophones ! C’est Stromae qui a l’honneur de précéder la star du soir aka Justin Bieber. Le belge est de retour cet été avec un show splendide. Accompagné par des visuels impressionnants accompagnant la narration, Stromae offre l’un des concerts les plus travaillés du festival. Stromae sera présent à Rock en Seine, le rendez vous est pris et il est immanquable.

La bombe Slowthai

Malgré notre enthousiasme pour le belge (et celui de l’ensemble du public présent par ailleurs), nous courrons rejoindre l’un de ceux que l’on attendait le plus pour ce cru 2022 du Sziget. C’est Slowthai qui honore le festival hongrois de sa présence et il est clair que le public avait pris note. Des pancartes, des drapeaux et une immense impatience accompagne l’entrée en scène du jeune anglais. L’explosion attendue a bien lieu.

Canette de bière dans une main, micro dans l’autre, Tyron Frampton arrose les premiers rangs de bière. L’ambiance est dingue, rarement nous avions vu une telle énergie sous la tente de la FreeDome Stage. Le rappeur fait des kilomètres sur scène. Deal Wiv It, ENEMY, Psycho la setlist est un joli melting pot des différents travaux de Slowthai. En une heure, Slowthai épuise les milliers de fans qui l’attendaient. Un nouveau concert mythique du Sziget qu’on gardera en tête.

Du talent, il y en a aussi en France !

C’est donc la tête ailleurs qu’on poursuit la soirée. On notera la performance sans vrai intérêt de Justin Bieber, star du jour qui livre sur un plateau un show à l’américaine au millimètre. D’autre part, ce sont les français qui vont marquer la poursuite de la nuit. Woodkid d’abord, FKJ ensuite. Le premier va parvenir à faire chavirer un public très nombreux. Un concert exigeant, pas forcément accessible mais rendu possible par un public acquis à la cause du français, une performance remarquable. On pourrait garder les mêmes adjectifs pour le concert du second. FKJ est l’un des artistes les plus intéressants de la scène française. Moins attendu que son compatriote du soir, il va pourtant proposer un live travaillé autour d’une mise en scène apaisante. Un très bon moment.

Jungle en apothéose

On peut donc finir cette soirée en beauté avec le duo Jungle ! Le peu d’énergie qu’il reste aux festivaliers est mise à profit dès l’entrée du groupe londonien. En tournée pour leur album Loving in Stereo, on avait déjà pu assister à leur show à Paris ou encore aux Nuits de Fourvières. Pas de surprise particulière réservée au Sziget mais qu’importe. Jungle est un des groupes les plus agréables à voir en festival. Toujours impliqués, le duo de producteurs alterne les morceaux de leurs 3 albums. Le public est conquis. Truth, Time et enfin Busy Earnin font trembler la tente et viennent boucler une troisième journée complètement folle.

Le Sziget n’offre pas que de la musique, c’est vrai, mais le festival est aussi capable de proposer une programmation de qualité à l’instar de cette troisième journée. Bourrée de performances marquantes, il reste trois jours au festival pour faire encore mieux.