11 Juil Muse, une performance solide au Stade de France

Muse au Stade de France, c’est désormais une habitude pour le groupe aux 9 albums studio. Récit d’un concert comme un autre ?

La chaude soirée parisienne démarre avec deux premières parties : One Ok Rock et Royal Blood. Le premier groupe est japonais tandis que le second est anglais. La comparaison s’arrête là tellement l’écart entre les deux groupes est important. One Ok Rock propose un rock plutôt stéréotypé sans grande saveur, tandis que Royal Blood est bien plus novateur avec une basse au son indescriptible (basse ou guitare ?) et une énergie incroyable à la batterie. D’ailleurs, la simple annonce de cette ouverture pour Muse nous avait donné un supplément d’envie.

Royal Blood semble également ravi d’être sur scène en nous proposant un set de 9 chansons. Afin de provoquer l’adhésion du public la plus rapide, Out of the Black, habituelle chanson de clôture de leurs concerts, est jouée en ouverture. Un choix judicieux qui permet de rassembler la foule et de monter rapidement en intensité. Au milieu de leur set, Mike Kerr prendra conscience de la taille du lieu : « Wow this place is really big, I just realized ». Sans pour autant être impressionné, le groupe enchaîne les titres permettant au public de découvrir 3 titres (Typhoons, Boilermaker et Trouble’s Coming) de l’album Typhoons, dont la tournée française avait été annulée en raison de grèves. Un album en chassant un autre, leur futur album Back to the Water Below est également représenté avec Mountains at Midnight. On doit dire que la prestation live du morceau ne nous a pas vraiment rassuré avec un retour mitigé de la foule. Le concert s’achève avec Figure It Out dont l’intro sera assurée par Ben Thatcher avec un solo de batterie d’une grande intensité. Royal Blood part sous les acclamations du public avec le sentiment du devoir accompli. Un pari réussi c’est certain mais finalement vain car il faudra atteindre 1h supplémentaire avant de voir Muse. L’attente est longue, très longue, trop longue surtout que la scène semble finir son installation au bout de 30 minutes… On aurait aimé voir Royal Blood plus longuement ou bien profiter d’une playlist d’attente de meilleure qualité ? Le public finit même par huer légèrement cette longue attente…

21h30, Muse arrive ENFIN sur scène en toute simplicité. La scénographie est plutôt simpliste avec un système de dalles lumineuses sous leurs pieds et de nombreux spots lumineux dans leur dos. Will Of The People se met a raisonner et nous offre deux belle surprises. La première avec le logo de l’album qui s’enflamme derrière le groupe. La seconde provenant de la foule avec le tifo organisé par Muse France. A la fin du morceau, le titre apparaît en énorme dans le fond du stade. Impressionnant et magique ! L’adhésion est totale et c’est à se demander quel autre groupe dispose d’une telle fanbase. Une organisation dantesque, des projets originaux et un résultat de haute qualité ! On vous invite aussi à aller voir la prestation réalisée à Bordeaux…

Revenons à la scénographie plutôt simpliste qui nous a un temps déçu notamment avec la rediffusion sur des écrans mal dimensionnés pour un stade. En y réfléchissant c’est même le dimensionnement de la scène dans sa globalité qui nous apparaît comme petite. A se demander si la configuration imaginée ne serait pas plus adaptée à un Bercy plutôt qu’à un stade ?

Malgré tout, de bonnes surprises arrivent avec le final de Won’t Stand Down qui fait apparaitre le masque de WOTP au milieu d’un torrent d’effets pyrotechniques. La structure du masque est gigantesque et occupe la totalité du fond de la scène. Fidèle a sa réputation de show les canons à confettis feront leur apparition a deux reprises : Compliance et Verona. Il faut dire que le dernier album est fortement représenté avec pas moins de 7 titres joués. C’est beaucoup quand on connait la discographie du groupe, reléguant les autres albums à une faible représentation (entre 0 et 3 titres joués). On aurait volontiers échangé Verona, We Are Fucking Fucked ou encore You Make Me Feel Like It’s Halloween (sans doute le titre le moins bien reçu par la foule) contre New Born, Stockholm Syndrome ou encore Supremacy. Encore mieux, avec l’annulation des concerts de Mylène Farmer au Stade de France la semaine passée on aurait aimé un duo live sur Ghosts !

La setlist reste néanmoins très correcte avec de nombreux titres très réussis comme les mythiques Hysteria, Time Is Running Out, Supermassive Black Hole, ou encore Plug In Baby pour ne citer qu’eux. Thought Contagion, Psycho ou encore Kill or Be Killed devraient également s’inscrire durablement dans leur futures setlists avec des prestations plus que convaincantes. La dernière citée, dans sa version live, nous fait fortement penser à un titre qui aurait pu sortir durant l’ère de Drones. D’ailleurs ce titre verra apparaître sur scène une mascotte géante du taureau maléfique de KoBK. Impressionnant et surprenant mais clairement sous exploité avec un concert qui s’achève sur le morceau suivant : Knights of Cydonia.

L’enchainement des morceaux est également discutable avec une succession d’interludes à rallonge qui segmentent le show. On en dénombre pas moins de 9 en comptant les morceaux instrumentaux (Prelude, The 2nd Law : Isolated System et Interlude). C’est beaucoup, surtout que la plupart de ces moments sont joués par des bandes avec l’absence du groupe sur scène et accompagnés de vidéos sans véritable fil rouge… L’intensité du concert est directement impacté et il nous manque ce sentiment de frénésie !

Finalement Muse aura fait du Muse avec une prestation millimétrée, solide et divertissante. Autrement dit “ils ont fait le taf”, mais on aurait aimé que cette date soit plus unique dans leur tournée. Les fans répondent inlassablement présent et, grâce à Muse France, surprennent systématiquement le groupe sans que la pareille ne soit jamais vraiment rendue. Un comble quand on connait les prestations passées de Muse !