INTERVIEW – Osiris ou la passion de Oasis

A l’occasion du Palmarosa Festival, rencontre avec un groupe bien particulier.

Sound of Brit : Les groupes de reprises cartonnent (Queen, Pink Floyd…) Est-ce que cela vous tenterait de faire de grosses tournées ? La reformation semble compliquée avec les frères Gallagher, Bonhead qui sort à peine d’un cancer…

Osiris : On essaie de faire le plus de concerts possibles, de faire grossir le groupe. On est des passionnés de musique, de Oasis, on aime la scène et on travaille pour qu’on s’éclate et plaise aux fans. Le groupe a vraiment commencé il y a 2 ans, on est de plus en plus pro. Après, il faut également que cela soit compatible avec les métiers de chacun. Eric (Di Meco) tout le monde sait ce qu’il fait même si bon ce n’est pas un vrai boulot de dire des conneries à la radio mais il y bosse quand même (rires), nous autres aussi on travaille… On a quand même l’objectif de répéter une fois par semaine et de jouer une fois par mois. Après, s’il y a deux dates intéressantes par mois, on les prend si c’est compatible. Mais partir tous les week-ends c’est compliqué pour nous. Après, des opportunités comme le Palmarosa Festival aujourd’hui avec ce line up énorme, évidemment on prend direct.

SOB : Comment construisez-vous la setlist ? Des titres écartés, d’autres obligés…

Osiris : Il y a en effet des classiques que l’on doit faire que vous connaissez, après on a un gros catalogue et on essaie de changer chaque soir pour que ce ne soit pas redondant et se faire plaisir. On aime bien aussi faire des titres moins connus, comme aujourd’hui Bring It On Down. Il y a des titres un peu moins joués aussi comme Lyla, She’s Electric, D’You Know What I Mean? qui ont été remplacés par Slide Away, The Shock Of The Lightning ou Morning Glory. Certes on a été biberonnés par les trois premiers albums, mais au fur et à mesure on prend sur les plus récents.

SOB : Vous avez eu plusieurs échanges avec Noel mais pas encore avec Liam. Peut-être pas l’intermédiaire de Cantona ?

Osiris : Ca parait possible par Eric (Di Meco), d’autant plus que Liam vient d’acheter une maison à Grasse donc il n’est pas loin ! Et Noel en effet il y a eu le temps pour bien parler, s’échanger des maillots… C’était rigolo !

SOB : S’il n’y avait qu’un album à garder : Definitely Maybe ou What’s The Story (Morning Glory)?

Osiris : Les puristes disent que Definitely Maybe est le meilleur, il est même encensé par la presse britannique car considéré pour beaucoup comme un des meilleurs de tous les temps. Be Here Now très critiqué à sa sortie est quand même très bon aussi, mais on va dire Definitely Maybe. Après, il faut dire qu’on chante d’une voix qui se rapproche plus du Liam des années 90. Il ne faut pas rentrer dans la caricature, sa voix est tellement différente après 2000, on ne s’en rapproche pas autant.

SOB : Axel, comment as-tu découvert cette ressemblance ?

Axel : J’ai toujours chanté pour le plaisir chez moi, à la manière de.

Chris : Il faut savoir qu’il se débrouille bien aussi avec Hallyday et Mitchell !

Axel : C’est vrai que j’aime bien faire ça, et puis Oasis j’ai beaucoup écouté donc je pense que c’est un plus. Par contre, je pense que pour un français je me débrouille niveau accent et prononciation. L’enjeu était là : c’est très dur, tu prends un anglais il va capter l’accent.

SOB : Les carrières en solo de Liam et Noel cartonnent. Est-ce que ça vous parait envisageable d’ajouter des titres à la setlist ?

Osiris : On en parlait il y a pas longtemps. Quand on a un long temps de set, pourquoi pas. Mais justement le problème c’est que le chant est très bon pour le Liam des années 90, et c’est une voix différente aujourd’hui. La carrière de Noel on ne s’y frotterait peut-être pas, c’est moins entraînant, moins Oasis-compatible bizarrement et chanter Noel on préfère passer ! Little By Little par exemple c’est pas du Oasis c’est du Daniel Powter (rires). Alors oui il y a du renouvellement mais le son les accords c’est trop différent. On veut bien tenter Wall Of Glass ou Everything’s Electric après si on prend Knebworth, je ne sais pas si vous étiez ? (bien évidemment) la voix allait mais ça s’écarte de ce qu’on fait. Et puis il y a le souci de la cohérence avec le tribute qui est de base d’Oasis mais ça pourrait passer. Et puis il y a un peu de tenue vestimentaire car tu ne peux pas chanter Liam sans la dégaine, le personnage sans être dans l’imitation mais dans l’illusion. Après est-ce que le public connaîtrait ? On pense que oui tout de même.

SOB : Les liens entre rock britannique et foot sont nombreux : The Libertines sponsor du Margate FC, Miles Kane avec sa chanson sur Roberto Baggio, Damon Albarn fan de Chelsea… Pensez-vous que ces relations peuvent continuer à perdurer malgré la popularité du rap dans le domaine du foot ?

Osiris : Il y a aussi Kasabian et Leicester, et oui dans la culture anglaise le rock et le foot sont très présents. A Knebworth il y avait beaucoup de jeunes qui avaient la vingtaine on a halluciné ! En Angleterre ça va continuer par contre en France ça n’a rien à voir : le foot en France est lié au rap. Si on prend l’OM, on a la collaboration avec Jul. A City, ils passent du Oasis pendant les matchs et les frères sont souvent dans les vestiaires. En France on a plus une culture rap.

SOB : Oui et puis il y a moins de groupes de rock en France, on a l’exemple de Last Train avec Sochaux sinon il y a peu de connexions avec le foot… Et sinon, vous avez des petits rituels avant de monter sur scène ?

Osiris : Rien de particulier, on se réunit, on boit un coup. Après là par exemple en festival tu n’as pas trop le temps c’est très speed avec les balances notamment. Il y a des routines tout de même : Eric a l’habitude de s’échauffer avant les matchs donc il touche sa basse, Jean-Vincent de même avec la batterie, Chris prend sa guitare et saute un peu partout…

SOB : Chris, Noel a fait le choix bien connu de Gibson et Epiphone pour ses guitares ; quant à vous, ça se passe avec Music Man ! Pouvez-vous nous parler de votre travail afin de se rapprocher du son Oasis, du travail colossal d’un groupe de reprises.

Chris : Se rapprocher du son Oasis n’est pas facile, que ce soit Noel ou Bonehead ils ont beaucoup changé d’ampli : Marshall, Vox, Fender… On peut se rapprocher du son de Oasis, mais déjà faut-il cibler une époque. C’est donc trop compliqué, si tu fais un choix tu es bloqué. Je suis sous contrat avec des marques comme Music Man qui me permettent au mieux de me rapprocher du son Oasis. C’est beaucoup de travail à la maison avec les pédales, les égalisations, les micros de la guitare… Un travail de longue haleine afin surtout finalement de se rapprocher de l’esprit plus que le son. C’est bourré de médiums donc là était tout l’enjeu.

SOB : Vous avez déjà eu de grands moments : Vélodrome, Espace Julien, The Voice… Quel est votre plus beau souvenir depuis le début de cette aventure ?

Osiris : L’Espace Julien, chez nous, avec une salle remplie qui connaissait les morceaux. On peut avoir peur de cela car on est à Marseille, et pourtant le public aimait Oasis et là on s’est dit qu’il se passait un truc. C’était un pied total, une surprise dans une salle mythique. On sentait qu’on avait passé un cap avec la nouvelle formation, ça a donné envie de bosser et d’aller plus loin. Aussi, la Foire de Marseille : on passait du boulot tranquille à jouer devant 4000 personnes, vraiment un concert référence.

SOB : Pour finir, une question un peu piège : si vous deviez obligatoirement jouer une chanson de Blur sur scène, laquelle serait-ce ?

Osiris : Eh ben on n’en connait pas beaucoup ! Song 2 évidemment, ou Shitlife comme a dit Liam aux Brit ! (rires)

Par ici pour le report écrit du Palmarosa Festival.

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1 Comment
  • Le Mec avec le maillot de Man City 97
    Posted at 11:03h, 24 août Répondre

    Chouette concert.
    Pour avoir vu Oasis 2 fois à la grande époque, il faudrait mettre les guitares plus en avant. :en live, leur son était énorme !

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