27 Jan Frank Carter & The Rattlesnakes – Dark Rainbow

Cinquième album et l’album de la rédemption pour Frank Carter & The Rattlesnakes ? Zoom sur Dark Rainbow, le successeur du mal aimé Sticky !

Il faut avouer que l’on était un peu perdu avec le projet musical de Frank Carter ces dernières années.
Le dernier album, Sticky, nous avait laissé déçu.e.s de la direction prise par le groupe, et dans une confusion totale quant aux motivations derrière cet opus. Celui d’avant, End of Suffering, avait a contrario marqué l’année 2019, et s’était fait petit à petit une place indiscutable dans nos playlists.
Ce n’est pas non plus les premiers singles sortis pour ce cinquième disque qui allaient nous aider. Man of the Hour, avec son intro aux synthés, annonçait déjà des changements instrumentaux en profondeur… Les seules certitudes, finalement, que l’on avait sur le groupe en découvrant Dark Rainbow, étaient leur talent immense sur scène – avec cette capacité à transmettre intensément leurs émotions, brutes, honnêtes au public – et leur volonté de changement stylistique – encore une fois -. Et changement, il y a !

Exit les guitares, bonjour les pianos ?

Depuis Blossoms, on avait cru les Britanniques bien ancrés dans leurs habitudes punk rock d’outre-Manche, laissant la part mélodique quasiment exclusivement à la guitare et à la voix. Sur Dark Rainbow, le virage stylistique est certain : les synthés et les pianos ont la part belle. Outil privilégié d’accompagnement des ballades ou des couplets des chansons rythmées, on les retrouve sur Can I Take You Home ou encore Sun Bright Golden Happening.

On doit avouer, on a un peu poussé avec ce titre, les guitares sont toujours bien là, rassurez vous. Impossible de passer à côté du rock de stade d’Happier Days ou d’Honey. On identifie également ça et là des accents évidents Queens of the Stone Age-esque, de la fuzz à chaque recoin de chansons, des riffs qui nous font hocher de la tête, des mélodies dégoulinantes d’émotions, le rock emo reste l’ingrédient principal de cet album, sans aucun doute. Les fans des dernières années seront conquis, Frank Carter et Dean Richardson n’ont pas perdu la main.

Un synthèse de 9 ans de carrière ?

Comme une réflexion sur les années passées, là où ils en sont, et les années futures, ce cinquième album fait le point, 9 ans après la sortie de leur premier album. On y retrouve ainsi les meilleures briques des albums précédents, toutes ces petites choses mises bout à bout qui assurent la cohérence de Dark Rainbow.
Cette synthèse amène également une certaine variété dans le rythme de l’enregistrement. Certes, l’ambiance générale y est lourde et morose, mais les tempos se transforment d’un titre à l’autre et nous embarquent pour 40min de roller-coaster émotionnel. Là où auparavant, le spectateur était lancé à 130km/h sur l’autoroute du punk, on peut maintenant prendre le temps d’explorer chaque émotion.

On a eu peur, pendant ces 11 morceaux, que l’album ne bascule dans le cliché de son intention. L’intensité émotionnelle est telle, les mélodies doucereuses absolument partout – même le premier titre s’intitule « Honey » ! – que l’indigestion de cette ambiance mielleuse guettait. Finalement, et en dépit de nos a priori, l’album tient le choc et garde de sa puissance jusqu’au bout. Dark Rainbow est certainement l’un de leur plus beaux albums jusqu’à aujourd’hui, et laisse présager de très beaux moments de communion avec le public en concert !

Justement, on en a discuté avec Dean Richardson lors de notre récente interview, à retrouver par ici !

Tracklist

Honey
Man of the Hour
Can I Take You Home
American Spirit
Happier Days
Brambles
Queen of Hearts
Sun Bright Golden Happening
Superstar
Self Love
Dark Rainbow

La note de la rédactrice : 8/10

Ses morceaux préférés : Man of the Hour, Queen of Hearts, Sun Bright Golden Happening

Les autres notes :
Audrey : 9/10. À écouter et à réécouter.
Augustin : 8,5/10. Sans doute le meilleur album du groupe à ce jour !
Fabien : 8/10. Un virage majeur pour ce projet ; hâte de voir ça sur scène.