
01 Fév FKA Twigs – Eusexua
Après cinq ans de silence, FKA Twigs revient avec Eusexua, un album combinant l’érotisme, la spiritualité et l’électronique hypnotique.
Sorti en début d’année, Eusexua est le dernier projet de FKA Twigs, et c’est probablement l’un des plus audacieux. Après des albums très personnels et expérimentaux comme LP1 et MAGDALENE, cet album marque une vraie évolution pour l’artiste, que ce soit sur le plan musical ou émotionnel. On sent que Twigs a franchi un cap, explorant de nouvelles sonorités et de nouvelles facettes de son univers.
En interviews, FKA Twigs raconte que la création de cet album a commencé lors d’un séjour à Prague, une ville où elle a trouvé un anonymat libérateur. Ces nuits passées à danser dans des clubs ont donné naissance à une énergie créative qui traverse tout l’album. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela s’entend dès les premiers titres. Les trois singles dévoilés avant la sortie – Eusexua, Perfect Stranger et Drums of Death – posent immédiatement les bases : des morceaux fait pour danser, mêlant sensualité, douceur et audace. On y retrouve un nombre élevé de BPM, des synthés et une voix qui chante : « And if they ask you, say you feel it / But don’t call it love, eusexua ».

Depuis sa sortie, Eusexua a souvent été comparé à Ray of Light de Madonna, et il y a de quoi. L’album partage cette énergie à la fois introspective et euphorique. Des titres comme Girl Feels Good ont cette vibe des années 2000, mais en version moderne et rafraîchie. Ce qui impressionne vraiment, ce sont les petits détails de la production. Chaque outro semble pensée pour faire durer l’instant, comme celles des dernières secondes de Perfect Stranger qui nous laissent avec l’envie que ça ne s’arrête jamais.
Fidèle à son style, FKA Twigs continue de repousser les limites de la musique conventionnelle. Dans Drums of Death, les voix saccadées créent une ambiance à la fois étrange et captivante, tandis que Room of Fools instille une tension presque cinématographique grâce à ses synthés sombres. Sa voix, toujours au centre de l’album, oscille entre une fragilité maîtrisée et une audace excentrique. Les envolées vocales de Keep it, Hold it rappellent l’influence de Kate Bush, tandis que le falsetto léger de Eusexua suscite une émotion brute et immédiate.
L’album ne manque pas de susciter quelques débats. Childlike Things, avec son featuring surprise de North West (fille de Kim Kardashian et Kanye West) en japonais, fait déjà parler. Ce morceau pop et léger semble un peu à part dans l’album, mais sa fraîcheur finit par conquérir et, surtout, il s’installe facilement dans la tête. Heureusement, la sensualité de Striptease rétablit l’équilibre, avec un final drum and bass totalement irrésistible. Striptease pourrait bien devenir l’un des meilleurs morceaux de la carrière de Twigs, aux côtés de classiques comme Cellophane ou Two Weeks.
Avec des titres comme 24h Dog et Wanderlust, Twigs clôture l’album sur une note à la fois intime et universelle. « Give me pure wanderlust », chante-t-elle, exprimant un désir de liberté qui résonne profondément. Cette dualité – entre fragilité et force – traverse l’album, comme un reflet d’une époque partagée, à la fois éclatée et pleine d’espoir.
Eusexua s’inscrit dans la lignée d’albums comme BRAT de Charli XCX. Il saisit un instant, une énergie, un défi lancé au pessimisme ambiant. FKA Twigs nous montre que même dans les moments les plus sombres, il y a toujours de la place pour danser.
Tracklist :
Eusexua
Girl Feels Good
Perfect Stranger
Drums Of Death
Room Of Fools
Sticky
Keep It, Hold It
Childlike Things
Stiptease
24hr Dog
Wanderlust
La note de la rédactrice : 9/10
Ses titres préférés : Eusexua, Drums Of Death
Les autres notes :
Claire: 9/10. Le banger du début d’année, sans aucun doute.
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