08 Mai The Kooks – Never Know
L’éternel retour des Kooks nous replonge toujours dans notre jeunesse, à l’image de leur chanteur, dont le temps ne semble pas avoir d’emprise sur la voix et l’allure juvénile !
Septième album déjà, même si le groupe semble avoir perdu de sa splendeur en chemin. Pourtant, tout commençait bien, avec d’excellents albums aux directions artistiques identifiables et très marquées : Inside In / Inside Out (2006), dans la veine indie rock, majoritairement acoustique ; Konk (2008), beaucoup plus rock avec une utilisation prononcée des guitares électriques ; Listen (2014), marqué par l’arrivée des synthés pour un résultat étonnant, mais toujours aussi réussi. Depuis dix ans, The Kooks semble chercher un second souffle. Let’s Go Sunshine (2018) nous avait donné de l’espoir avec une première partie réussie, mais l’album s’effondre totalement sur la seconde (mise à part le titre Pamela). Le dernier album en date, 10 Tracks to Echo in the Dark (2022), accentue le déclin du groupe, avec peu de prises de risques et un manque de cohérence globale, malgré quelques éclairs de génie (Connection, Closer, Cold Heart). On y découvrait également un premier titre composé avec la participation du batteur du groupe, Alexis Nunez (batteur des Kooks depuis 2012), Sailing on a Dream.
Never Know, le septième album du groupe, arrive donc dans un contexte morose, accentué par le départ d’Alexis Nunez, qui a choisi de ne rester présent que pour les tournées. La formation initiale se retrouve désormais réduite à Luke Pritchard (chant et guitare rythmique) et Hugh Harris (guitare, basse, piano, synthé, seconde voix). Forcément, avec une formation si réduite, le premier constat c’est que Never Know manque cruellement d’épaisseur et de matière. La rythmique est désormais assurée par la basse à la place de la batterie, reléguée au fond sonore. Musicalement, l’album est plutôt dépouillé, avec un style légèrement rétro. L’ambiance sonore et la cohérence de l’album sont très réussies, mais les mélodies sont trop peu marquantes et peu de titres restent vraiment en tête (mis à part Never/Know et Sunny Baby).
L’influence du projet solo de Luke Pritchard avec sa femme Ellie Rose (DUO) est omniprésente, à l’image de All Over The World, très proche de leur titre Lolita, No!. Le second gros travail effectué sur cet album concerne le traitement des voix, avec la présence de chœurs sur plus de la moitié des titres. Parfois utiles, comme sur Arrow Through Me, parfois superflus, comme sur Tough At The Top. Au niveau des guitares 2-3 trop courts solo font leur apparition au cours de l’album, rafraichissant mais on aurait aimé plus de prise de risque de la part de Hugh Harris ! Luke essaie également de jouer avec sa voix, en variant son registre (plus ou moins aigu) et son débit (plus ou moins rapide), mais aussi en appliquant des traitements sonores comme sur China Town ou Echo Chamber. Le résultat global est assez réussi et permet de donner une vraie identité à cet album.
Never Know est un album correct, dont la direction artistique est la plus tranchée depuis Listen (2014), mais il manque de moments forts et marquants. Pas sûr qu’il nous laisse un grand souvenir en 2025.
La note du rédacteur : 6.5/10
Ses morceaux favoris : All Over The World, Never Know, Compass Will Fracture
Tracklist :
Never Know
Sunny Baby
All Over The World
If They Could Only Know
China Town
Compass Will Fracture
Tough At The Top
Echo Chamber
Let You Go
Talk About It


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