Goldfrapp – Silver Eye

Soyez attentifs, Goldfrapp présente son nouvel album explosif Silver Eye. Ecoute et critique d’un concentré typique de la pop avant-garde.

Un riff électro, le tour est joué. Si Goldfrapp s’est toujours caractérisé par son attrait envers les ambiances clubbing à la pop notable, Silver Eye marque en quelque sorte un nouveau tournant, plus assumé. Ce septième album s’ouvre sur Anymore, un titre redoutable qui allège l’esprit. Le duo anglais va droit au but sans oublier sa capacité d’expérimentation. Alison Goldfrapp pose sa puissante voix, accompagnée de son fidèle compère Will Gregory. Tous deux enchaînent avec Systemagic, symptomatique d’un lâcher prise. Si les deux premiers tableaux de Silver Eye peuvent nous ramener quelques années en arrière, notamment à l’époque Supernature (2005), c’est surtout de part son propos. La nature est comme omniprésente, cet album respire de toute part. Tigerman, Become The One, Moon In Your Mouth proposent tous un schéma déstructuré, sujet à diverses interprétations. Le doute plane alors vis-à-vis de la cohérence, indispensable (d’autant plus pour Goldfrapp, qui sillonne la scène depuis plus de dix ans).

Pas de panique. Si Faux Suede Drifter, le morceau le plus Blondie de l’album, ne détone pas, il profite de son dernier acte pour imploser en une masse expérimentale très mémorable. C’est d’ailleurs l’aspect prédominant de Silver EyeZodiac Black et Beast That Never Was cultivent la transe comme jamais. Goldfrapp glisse tranquillement vers un univers lunaire, aux trouvailles électroniques exponentielles. Tout du long, on ne fait que découvrir, s’accrochant à des comètes sonores qui nous arrachent de l’ennui, de la redondance. Fascinés, on connait la métamorphose. Everything Is Never Enough nous ramène quelques minutes plus tôt. Serait-on revenu sur Terre ? Pas nécessairement. Puisque si l’instrumentation s’avère moins alambiquée, c’est la voix qui file, comme une étoile. Si Goldfrapp étonne ce septième effort subversif, sa facette peu accessible peut aussi lui causer un sacré tord. En effet, à trop vouloir s’approcher du soleil, la formation en serait presque à se brûler les ailes. L’émotion est palpable, mais pas forcément palpée, puisqu’elle est emprisonnée dans un brouillard expérimental où il y serait rude d’y voir clair. On ne boudera pas pour autant ce soubresaut unique de la pop.

Tracklisting

Anymore

Systemagic

Tigerman

Become The One

Faux Suede Drifter

Zodiac Black

Beast That Never Was

Everything Is Never Enough

Moon In Your Mouth

Ocean

Nos morceaux favoris : Systemagic, Moon In Your Mouth, Faux Suede Driftern Zodiac Black…

La note : 8/10

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