Laura Marling – Once I Was An Eagle

Laura Marling prend son envol avec son nouvel album Once I Was An Eagle.

 

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Le parcours de Laura Marling est certainement un des plus impressionnant de la scène musicale actuelle: à seulement 23 ans elle sort aujourd’hui même son 4ème album en 5 ans. Pour son album précédent A Creature I Don’t Know elle avait remporté le Brit Award 2011 de la meilleure artiste solo féminine. Elle revient aujourd’hui avec Once I Was An Eagle produit par Ethan Jones avec qui elle a travaillé sur ses albums précédents.

Si par le passé la jeune anglaise nous chantait ses doutes de jeune fille et ses amours déçues, aujourd’hui elle en fait le bilan: le ton est apaisé et l’écriture fluide. Le temps n’est plus à la complainte, Laura chante d’une voix mature et assurée les leçons de ses histoires passées. On est bien loin de l’image d’oisillon tombé du nid qu’elle avait à ses débuts.

Les 4 premières chansons de l’album (« Take The Night Off », « I Was An Eagle », « You Know », « Breathe ») s’articulent comme les 4 mouvements d’une même symphonie. Apparaît ici un bilan en 4 actes : Marling chante sa transformation, de la jeune fille timide et mélancolique qu’elle était auparavant (« every little girl is no naive […] I will not be a victim of romance ») à sa volonté nouvelle d’apaisement et de recherche du bonheur  (« Damn all those people who don’t lose control »).

Master Hunter prend une tournure plus énergique, la guitare aux accents sudistes s’active, les percussions donnent le rythme, le refrain a quelque chose de sexy.  Laura parle du besoin de se détacher de la mélancolie qui régnait dans ses albums précédents (Wrestle in the rope from darkness is no fucking life that I would choose). Little Love Caster est la réponse directe à la précédente, comme le revers de la médaille: l’euphorie retombe et les arpèges de la guitare flamenca font naître la nostalgie.

Nostalgie toujours avec utilisation d’un mellotron (« Where Can I go »,« Once ») où la solennité des paroles est accentuée par l’utilisation de l’orgue.

Par la suite les chansons prennent des tonalités sudistes (« Devil’s Resting Place », « Undine », « When were you happy (and how long has it been) »). On approche de l’americana: Bob Dylan n’est pas loin, le songwriting de Neil Young non plus. Laura se livre: elle a emménagé à Los Angeles, quittant le fog londonien pour le soleil de la Californie et ses textes s’en ressentent. «  Les américains sont plus poétiques » dit-elle. Plus légers peut être : l’anglais, tout en flegme et en retenue se complait – avec talent – dans une certaine noirceur. Ici on entend les grands espaces du Golden State, ceux-là même qui font naître l’optimisme : «J’ai pris une décision importante qui est de rechercher le bonheur plutôt que d’accepter la tristesse» déclare Laura au sujet de son départ de Londres.

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La suite de l’album voit défiler des chansons introspectives (« Love be brave », « Little bird »). Marling semble y chanter des mantras: “In a world you can get lost in, I found my way again”; “Little bird if I only knew maybe I’d be more like you”.

La dernière chanson « Save these words » reprend les 4 premières, dans une coda non seulement à l’album mais également à la première partie de sa carrière, une conclusion qui semble dire que l’oisillon s’est définitivement mué en aigle.

 

Tracklist

Take The Night Off
I Was An Eagle
You Know
Breathe
Master Hunter
Little Love Caster
Devil’s Resting Place
Interlude
Undine
Where Can I Go?
Once
Pray For Me
When Were You Happy? (And How Long Has That Been)
Love Be Brave
Little Bird
Saved These Words

 

 

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