Ebony Bones : La bombe pop de retour

La fantasque et autodidacte Ebony Bones revient avec un second album, Behold, A Pale Horse.

 

ebony bones

 

Après un premier essai plus que concluant (Bone of My Bones en 2009), l’ex-camarade de classe d’Amy Winehouse passe la seconde avec un nouvel album, Behold, A Pale Horse. L’excentrique londonienne a bien fait d’attendre – on l’a par exemple retrouvé chez Gaultier pour la musique de Manifesto – pour mieux détonner dans le paysage musical électronique britannique.

 

Tout commence par la candeur insufflé par Mumbai Symphony Orchestra et l’inquiétante musique tout droit sorti d’un film SF. Ebony Bones, c’est cet entre-deux improbable, l’artiste capable de coupler deux genres qui à priori, n’ont pas la capacité d’être marié dans un morceau. Exclusivement musical, Behold, A Pale Horse est le morceau introductif de Born in Flames, premier acte de ce show sonore et coloré en deux temps signé Ebony Bones.

 

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On retrouve ainsi dans Born in Flames des fulgurances aussi variées qui rapprochent Ebony Bones de Prodigy dans I See I Say, la déflagration rock en moins. Mais d’un style Prodigy, Ebony Bones en garde le penchant exutoire. Les morceaux s’enchaînent avec une fluidité rare, sans grande ressemblance au prime abord. Le corps lui, ne voit jamais la température redescendre. Du hit potentiel Mystery Babylon Balloon à la session chorale avec le New London Children’s Choir pour le What Difference Does It Make, on gravite autour de l’objet sans s’attacher spécifiquement à un titre en particulier.

 

Pour autant, Behold, A Pale Horse n’est pas un album méthodique, si ce n’est le choix de faire tutoyer des sons divers. Des guitares grisantes aux beats déchainés et africanisants sur Neu World Blues en passant par les textures électroniques d’un featuring bien senti avec Mechanical Elephant pour lancer le second acte de cet album, ou l’aérienne I.N.V,I.N.C.I.B.L.E qui permet à Ebony Bones de poser sa voix sur un morceau rythmé par une batterie solitaire. A la croisée entre une ambiance gothique saupoudrée de guitares et de beats façon Hot Chip, Bread & Circus s’impose ensuite comme une jouissive expérimentation (que Liquid Liquid a fort bien remixé d’ailleurs). Plus inquiétante, prophétique, l’énigme Morphine for the masses s’ouvrira et se terminera par l’impressionnant monologue de Peter Finch dans Network, pamphlet satirique de Sidney Lumet auréolé de 4 Oscars. Les élans new wave africaniste et solaires de Lazarus viendront parfaire ce bel album pop à la croisée des genres. Il y a donc dans cette seconde partie, intitulée When The Battle’s Lost & Won, l’illustration parfaite de ce qu’Ebony Bones peut ressortir de son univers musical tellement insaisissable. On savoure !

 

LA NOTE : 8 / 10

 

 

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