AM, la review : Les nouveaux horizons d’Arctic Monkeys

Alex Turner et sa bande dévoilent le contenu du cinquième opus d’Arctic Monkeys, AM, s’éloignant toujours un peu plus de ses deux premiers albums.

 

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« Le disque sonne comme un rythme de Dr Dre, mais nous lui avons donné une coupe de cheveux à la Ike Turner et l’avons envoyé galoper dans le désert sur une Stratocaster ». Voilà comment le talentueux Alex Turner résume la galette AM, cinquième effort d’Arctic Monkeys, ou comment la bande de Sheffield s’est transformée en ersatz du Velvet Underground.

 

Après la demi-teinte Humbug, puis le joli succès de Suck It And See, Arctic Monkeys continue pourtant de s’éloigner de ses origines et des cartons qu’ont été Whatever people say I am, that’s what I’m not (2006) et Favourite Worst Nightmare (2007). Avec AM, la tête pensante Alex Turner s’est offert un road-trip de Sheffield à Los Angeles, où l’album a été enregistré. Un album où, et les guests parfois discrets l’illustrent parfaitement, Arctic Monkeys opère un subtil croisement entre le rock américain qu’incarne ici le frontman de QOTSA Josh Homme (AM ne sera pas l’album plus heavy que certains fans attendent) et les terres de la perfide Albion, entre les présences de Bill Ryder-Jones (sur Fireside), du poète briton John Cooper Clarke qui a composé le dernier morceau de l’opus I Wanna Be Yours, et du batteur fidèle ami d’Elvis Costello et lui aussi originaire de Sheffield, Pete Thomas, qui sublime les percus de Mad Sounds.

 

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A première vue, AM sentait très très bon, notamment parce que les premiers morceaux dévoilés entre le printemps et l’été étaient bourrés de belles promesses. R U Mine se posait comme un titre profondément rock, entièrement dévoué aux puissantes guitares et à la batterie de Matt Helders, laissait entendre les fameuses promesses heavy, et en même temps, les retours aux fondamentaux. Puis Do I Wanna Know surprenait, notamment parce que les riffs de guitares et un fond de tempo ressemblait à R U Mine (qu’on retrouvera plus tard sur l’excellente et délurée Why’d You Call me When You’re High), mais séduisait par ses rythmiques faciles et alertes.

 

 

Trois titres, trois tubes, de quoi relancer un intérêt des plus vifs autour des Monkeys. Pourtant AM ne ressemble en rien à ce que laissait paraître (en apparence) ces trois morceaux, que l’on trouve à la première écoute très à part de l’album dans son intégralité. Ce qui interpelle au prime abord, c’est la prolifération des chœurs, omniprésents, parfois lourds (Snap Out of It, One For The Road, I Want It All et ses aiguës).

 

Aux rythmiques déchaînées de R U Mine, répondent la douceur et la poésie enchanteresse d’I Wanna Be Yours ; au refrain entêtant et comme déjà-vu d’Arabella, l’étrangeté vite lassante de Knee Socks où l’on peut d’ailleurs croiser la voix de Josh Homme ; la superbe balade bluesy No. 1 Party Anthem (une de mes favorites, incontestablement) à la twistée Snap Out of It… Le neutre dira qu’il y en a pour tous les goûts, le plus sérieux aura déjà noté sur son calepin les morceaux qui ont le potentiel de transcender, et surtout de trouver une place dans une setlist.

 

 

A l’heure où la concurrence est rude et où il s’agit de se détacher de la masse, on ne peut reprocher aux Arctic Monkeys de se démarquer. AM est probablement imparfait, tellement variable, mais si désirable qu’il en devient essentiel.

 

LA NOTE : 7,5 / 10

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