Faut-il rentrer dans la secte dansante des Chvrches ?

Leur premier album était très attendu mais le groupe écossais ne fait peut-être pas de miracle avec « The Bones of What You Believe », il donne cependant foi à une drôle de croyance : l’amour de la danse.

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Le « groupe prometteur pour l’année 2013 », c’est avec ce titre donné par la BBC que le groupe écossais Chvrches, à prononcer « Churches », livre son premier album. Un opus électro à la hauteur du single « The Mother You Share » qui avait laissé plutôt un bon souvenir … et c’est peut-être là, le problème. Le titre à la voix ultra mielleuse et perchée pose déjà le décor de l’album général : un univers électro propre entre deux envolées de claviers et dieu sait qu’ils sont présents, orchestrés doublement par Ian Cook et Martin Doherty. Totalement vintage, sortis tout droit des années 80, dans « Lies » et « Gun », qu’il est facile d’imaginer le trio en première partie de Depeche Mode à Nîmes en juillet dernier ! Avec cet art de varier les mélodies en 3 :40, dont seuls les anglo-saxons ont le don, les deux gars et la fille enchaînent les titres en abusant de boîte à rythmes et d’effets de style ou envie de rave sur « Science/Vision ».

CHVRCHES - The Mother We Share

Dans cet ensemble un brin syncopé mais un brin monotone, « Tether » sonne comme une ballade planante mais passe trop vite d’une Laura Marling électro à un délire Eurodance de Jessie Ware, un espèce de tube qu’on a déjà l’impression d’avoir entendu partout et nulle part.

Pourquoi autant de déception ? Peut être qu’on s’attendait à un miracle, une grâce musicale parce que Pitchfork l’avait adoubé du titre de « Best New Music ». Chaque chanson suit la recette secrète du « tube pour hipsters » par Buzzfed. A vous de choisir les Chvrches pour avoir l’impression d’être en Angleterre à écouter la BBC entre une chanson d’Arcade Fire et un hit de Katy Perry.

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Mais malgré toutes ces réserves, un phénomène étrange persiste. Le pied bat le rythme, la tête dodeline. Aucun doute, il se peut que ce virus soit attrapé par tous les auditeurs ! La contamination se confirme à « Under The Tide ». Alors que la voix aiguë de Lauren Mayberry se tait, un temps, pour passer le micro à un de ses collègues, la mélodie sucrée subsiste mais un manque apparaît soudain, bizarrement. Cette alliance de claviers qui posent une boule à facette dans les oreilles et ce timbre d’ailleurs c’est peut-être ça le véritable label de cet album dancefloor. Les faiseurs de tubes font des étincelles sur « Lungs »  en rythmes hip-hop, effets sur voix en canon et claviers électro. C’est sans doute ça, la magie de cette électro pop moderne réussie, à classer à côté de Elie Golding, AlunaGeorge, Icona Pop et consœurs.

En prenant ce bon à danser en main, il est plus que tentant de voir la bande sur scène. Si cela n’a pas été fait pendant les Eurockéennes de Belfort 2013, il est toujours possible de rattraper le coup le 19 octobre prochain, à la Maroquinerie de Paris.

 

LA NOTE 6,5/10

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