Babyshambles chancelle au Zénith

Enfin de retour sur scène, les Babyshambles ont ouvert leur tournée européenne à Paris, en livrant un show complètement inégal et très souvent déplaisant.

 

 

babyshambles live

 

Une demi-heure. Un retard bénin pour Pete Doherty, arrivé sur scène bière à la main, chancelant à moitié. « Il est là », nous avait annoncé quelques minutes plus tôt le frontman motivé du groupe Hill Valley, lequel a tenté inlassablement pendant 30 minutes de chauffer un Zénith au son détestable rempli à son tiers.

 

On s’était dit qu’avec un dernier album si précis, bien orchestré, savamment réfléchi comme l’est Sequel To The Prequel, la transposition live le serait tout autant. Un leurre. Pete Doherty, complètement lunaire et à côté de ses pompes par rapport aux autres membres du groupe, s’est chargé de nous en convaincre. La soirée commençait idéalement bien, un public chauffé à blanc sur Pipedown, enthousiaste sur Delivery, convaincu par Nothing Comes To Nothing.

 

 

Puis petit-à-petit, les déconvenues s’enchaînent, les flottements se multiplient, les fausses notes se font reines, au point que chacun joue de son solo, entre un Doherty défoncé revisitant What a Waster avec une once de nostalgie, un pianiste sur For Lovers. Après avoir dévoilé ce que Fall From Grace, l’énergique Fireman ou Seven Shades, du dernier album, pouvaient donner en live, Pete Doherty s’est prêté à un spectacle franchement dérangeant. Du genre à menacer de quitter la scène au bout de sept titres. Ironie quand tu nous tiens. Il y a un mois, le romantique, incarnation de la pop britannique insulaire et marginal confiait au NME avoir failli planter la tournée des Babyshambles, puisque désormais étant amoureux, le Pete s’était lancé dans une réflexion introspective sur la nécessité de continuer à chanter sur scène ou faire de la musique (enfin tenter), la motivation originelle (ramasser de la groupie et la mettre sous la couette) n’ayant pu aucune raison d’exister.

 

 

Mais revenons à nos moutons, bien branlants certes. Sur scène, Pete Doherty hésite, plane, réjouit, déçoit. Un concert des Babyshambles, c’est un peu les montagnes russes avec des descentes franchement rudes. Au paroxysme de cette cacophonie plus que souvent frôlée, Pete Doherty s’essaye en français, marmonnant quelques mots scotchés l’un à l’autre dans l’espoir de former une phrase que seul un mec culminant à 1,5g dans le sang pourrait comprendre. A ce petit jeu, le bad-boy de la perfide Albion habitant désormais à quelques pâtés de maisons du Zénith va pousser loin, très loin sa connaissance du Français et de la culture de notre cher pays, en revisitant (torturant) à sa manière notre tendre Marseillaise, ou en reprenant Nos copains d’abord (prouvant au passage que depuis sa prestation aux Soirs d’été en juillet dernier, il ne connaît pas mieux les paroles). Ouais, le mec qui veut demander la nationalité française… Non mais allô quoi, lui lâcherait une pin-up plastique écervelée.

 

Quand le malaise est profond, le public proche de la facepalm – « Parce que oui, tu comprends, c’est Pete Doherty, c’est son style, la nonchalance, c’est son fonds de commerce » – se console avec les dernières fulgurances offertes par les Babyshambles. Après à peine 90 minutes de concert, le groupe britannique conclut sur Fuck Forever, ultime hymne à l’abandon capable de transcender les foules. Mais nous ne sommes pas dupes Pete, toi et ton groupes êtes passés à côté du rendez-vous tant attendu, et cette histoire d’amour avec la France ne se poursuit pas de la meilleure des manières, c’est certain.

 

Setlist Babyshambles Zénith

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