The Struts : « Le Rock’n’roll a toujours un côté dark… »

The Struts, c’est un peu le groupe du moment à suivre. La bande glam rock a laissé cois pas mal de spectateurs lors de son concert au Stade de France en première partie des Rolling Stones. Totalement amoureux de la France et de son public hexagonal, le quatuor survolté a rencontré Sound of Britain avant sa performance avec la bande à Jagger pour une entrevue assez spontanée. Au programme : humour, essence du rock’n roll et même petits mots en français.

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Tout d’abord, pouvez-vous vous présenter?
Je suis Luke Spiller, leader du groupe glam The Struts
Moi c’est Jed Elliott, bassiste et je fais aussi les choeurs « dans les Struts »
Gethin Davies, batteur
Adam Slack, je joue de la guitare.

Quand vous êtes- vous rencontrés? Pourquoi avez-vous décidé de faire de la musique ensemble?
Luke : au début, il y avait Adam et moi, On s’est rencontrés il y a 5 ans, on a commencé à écrire et dès le départ, ça collait musicalement parlant. Après Gethin est arrivé il y a 2 ans et demi, puis Jed et puis voilà, on a toujours fait et écrit de la musique. C’est une démarche qu’on a toujours eue.

Et pourquoi cette forme d’expression? Pourquoi pas la peinture?
Adam : Oh vous devriez voir nos tableaux ! (rires) Oh je ne sais pas, nous étions tous dans des groupes auparavant, nous jouions déjà de la musique car on adorait ça. Du coup quand on s’est rencontrés, on avait les mêmes envies, les même priorités. Après on aime d’autres choses, mais c’est la musique avant tout! Si on pouvait vivre de cette passion, ça serait juste un rêve!

Jed : Nous étions à ça de devenir des footballeurs professionnels et puis on a dû renoncer pour cause de blessures (rires).

Vous avez pour l’instant sorti seulement des singles et des EP mais pas encore d’album. Vous avez mis un bon moment avant de produire votre premier album Everybody Wants The Struts, pourquoi?

Luke : On a pris notre temps pour voir la progression des chansons, on n’aime pas être trop speed. Nous attendions le moment propice en laissant nos fans monter en puissance et attendre avec des teasers, en balançant simplement quelques morceaux et reprises comme par exemple celle de Lorde. On a fait pour cette vidéo drôle et enlevée le tour de Londres entre potes sur les Boris Bike, devant Saint Paul Cathédrale.

Nous voulions que l’album sorte en juin (NDLR : il sort le 28 juillet) mais ça ne dépend pas forcément de nous, on est impatients! C’est un album de 11 chansons avec pas mal de face B de singles, tout ce qu’on a réalisé depuis 5 ans. On parle de coeurs brisés, d’amour, de voitures, de sexe, tout ce qui fait le bon rock’n roll! ça sera très énergique, vibrant, vivant ! Par contre sans reprises…

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Pendant cette attente,vous avez fait pas mal de choses notamment des reprises comme Gotye, Alabamas Shake, Sheryl Cole ou The Vaccines. Ce ne sont pas des chansons seulement rock , beaucoup sont pop, pourquoi?
Luke : On voulait montrer l’éventail de nos talents et tout particulièrement en prenant des chansons assez populaires en leur apportant  notre touche. ça a été un bon moyen de se faire connaître, maintenant on a des fans de Sheryl Cole ou des Black Keys qui nous suivent. ça a bien augmenté notre public sans déconcerter les premiers fans. L’adaptation dépendait de la chanson, pour les Vaccines, c’était par exemple assez chaotique mais le résultat est plutôt bon, ça a apporté un plus à la chanson. Pour les acoustiques aussi, c’était bien de les amener loin des originales et de montrer leurs limites. Car faire une reprise identique à l’originale, c’est détestable, ce n’est rien moins qu’une version karaoké! Le but c’était que les gens se disent en écoutant la reprise : ça, ça sonne comme les Struts!
Gethin : Ces chansons à la base étaient cool, il fallait juste qu’elles aient notre touche.

D’ailleurs dans ces reprises, vous avez tenté quelque chose d’assez inattendu…
Luke et Jed : Oh Edith Piaf (rires). En studio, j’ai vraiment fait de mon mieux pour chanter « français », j’ai lu les paroles mais j’ai dû apprendre la chanson de façon phonétique! Parfois, on écrivait même des mots anglais qui ressemblaient à ce que chantait Edith Piaf ! Je crois qu’elle a dû se retourner dans sa tombe! (rires)
On l’a fait  pour le public français qui nous supporte car nous sommes si bien reçus ici! Même si c’est de l’à peu près, on s’est dit = on s’en tape, on le fait quand même et les gens étaient ravis. On adore la France donc c’était une manière de remercier ce pays. C’est un cadeau empoisonné (rires)

Ce n’est pas la première fois que vous venez ici..
Luke : Non pas du tout! La première fois  remonte à longtemps, mais les gens nous suivent et ça nous fait chaud au coeur. Les français ont de bons goûts musicaux (rires) Ils ressentent la musique, ils ne l’intellectualisent pas. Si c’est bon, c’est bon, c’est très loin de la façon de penser britannique…

Ce public français vous a rencontrés sur scène et c’est là que vous excellez, comment vous y sentez- vous ?
Luke : Quand le public est avec nous, il n’y a plus d’ondes négatives! La scène, c’est là où tout est magique! Je sais que c’est cliché! Mais c’est la simple vérité! On se surpasse sur scène. La foule nous envie ce challenge! Et tu trouves de l’énergie en toi que tu ne soupçonnais même pas! Et là, avec cette relation installée, on s’éclate ensemble! Le public devient fou et nous sur scène on est… (il mime la folie). On se nourrit de ça! C’est comme danser face à un miroir car en face de toi, il y a quelqu’un aussi excité que toi. Sur scène, c’est la même chose (rires). On aime aussi inter-agir avec le public, c’est ce que beaucoup de groupes qu’on aime font aussi. Mais aujourd’hui, certains musiciens oublient ce lien, et en concert on ressent une distance avec le public. Donc nous, on essaie de casser cette barrière!

Les groupes qui vous influencent, justement, il y en a énormément, on sent du rock, de la musique de la Motown, quand on écoute vos chansons. Mais quelles sont ces influences?
Luke : (Soupirs) Il y en a trop ! Toute la période glam rock déjà! Du rock indie aussi ! Il y en a trop! On écoute tout le temps de la musique! Mais ensemble quand on compose, on a les mêmes références : Oasis, Slayer, Led Zeppelin, Queen, Supergrass, Kaiser Chiefs, Temples, … Kool and the Gang, Chic, James Blunt, Edith Piaf (rires) C’est très éclectique!

Jed : Après on a des goûts personnels mais comme on est souvent ensemble et qu’on  a grandi ensemble, on se passe nos références. Luke par exemple a écrit une comédie musicale mais même les chansons très typées Broadway avec un thème fort pourraient être des chansons des Struts ! Adam aime écrire des solos de guitare, Luke va alors au piano et on se rejoint pour la fin des instrumentaux. Là on rajoute des petites touches, vertes, violettes, roses… (rires).

Vous avez un slogan «  nous somme nés pour faire cela et nous mourrons en le faisant », le rock c’est une expérience de vie, une philosophie?
Luke : Oui c’est une façon de vivre, il y a des clichés mais il suffit de voir les choses de façon rock’n roll. Il y a un bon côté comme un côté dark. Jouer devant un public, vivre de sa passion, c’est merveilleux mais passer 8h serrés à l’arrière d’une camionnette , attendre des heures sur le bas côté d’une autoroute car le van est en panne c’est parfois très ennuyeux. Mais de façon générale, c’est assez cool!

On ne peut pas finir cette interview sans parler de football, vous avez exposé fièrement sur Facebook une photo avec Patrick Viera…
Tous : Oh oui! On  adore les joueurs français : Thierry Henry, Arsène Wenger, Patrick Viera ! On vient de Derby, à côté de Manchester, on a eu la chance de jouer un concert au stade des ManCity lors d’une rencontre avec Chelsea. C’est une initiative de ManC  d’inviter des groupes de rock à jouer dans son stade, cela permet de se confronter à un autre genre de public. Nos fans ont de 7 à 77 ans et  se produire devant un public très défini géographiquement et démographiquement, c’était très intéressant!  On a rencontré Patrick Viera à Manchester City, c’était super de faire une pause avec lui et parler comme de vieux potes devant un café. Il était « très gentil » et si grand ! (rires). Il voulait rentrer dans le groupe car il adore la musique et rêvait d’être le Freddy Mercury noir, Patrick Mercury! (rires) Mais on supporte tous des équipes différentes : je supporte Manchester City, mais d’autres supportent Arsenal ou Aston villa.

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