On y était : Teleman au Bataclan

L’affiche du Bataclan en cette soirée du 7 octobre n’a rien d’évident. Pour cause, la formule Teleman – Kaiser Chiefs, qui en surprendra plus d’un. Que ce soit musicalement ou scéniquement, les deux groupes britanniques semblent évoluer dans deux univers distincts.

Teleman au Bataclan

Si Teleman ouvre ce soir pour le groupe phare de Leeds (et d’ailleurs aussi pour les trois soirs suivants de leur tournée européenne), c’est au choix et à la demande des Kaisers Chiefs eux-mêmes, enthousiastes depuis un certain temps déjà de leur pop légère mais calibrée. Les line-up contrastés n’ont cependant rien de nouveau pour Teleman. Récemment encore, en mars de cette année, ils partageaient l’affiche avec les survoltés Maximo Park – encore une fois un choix personnel du groupe vedette. Une expérience selon le chanteur Thomas Sanders «assez intimidante au premier abord parce que leur musique est assez éloignée» de celle de Teleman.

Le groupe londonien nous avait fait l’honneur d’un passage à la Flèche d’Or en juin, quelques jours après la sortie de leur premier et excellent album, Breakfast, produit par Bernard Butler. Ce soir, il s’agit de leur troisième concert dans la capitale en tout et pour tout et à cette occasion, les quatre Teleman ont changé leur plumage : ils arrivent en effet sur scène vêtus de chemises aux couleurs primaires, assorties à la pochette de l’album. C’est avec ce nouveau pelage qu’ils commencent leur parade de séduction auprès d’un public à conquérir, avec In Your Fur. Alors que le groupe enchaîne avec leur prochain single, Mainline, le public n’est ni encore très nombreux, ni très réactif, ni même très concentré. Puis, les entraînantes Skeleton Dance et Steam Train Girl : quelques chevelures se balancent en rythme, des pas dansants sont osés et l’on reconnaît même certains fans aux lèvres remuées. Face à cette pop précise et minimaliste, le public reste timide, ce qui ne signifie pas insensible. La graine Teleman a été doucement mais sûrement semée, et le titre robotique Not In Control – piste cachée de l’album – achève de l’arroser d’applaudissements chaleureux.

« Avons-nous une fan-base ? » demandait récemment le claviériste Jonny Sanders, « Nous ne savons pas vraiment parce que nous n’avons fait que voler les fans des autres groupes jusque-là. Ils ont bien voulu nous prêter leurs fans et nous avons essayé de les impressionner alors espérons que certains d’entre eux viendront à nos concerts.» Ce soir-là, Teleman a de toute évidence su séduire certains fans des Kaisers Chiefs. A l’entracte, quelques affamés se dirigent vers le stand du merch à la recherche d’un Breakfast et à la rencontre de ces gentlemen-voleurs de fans. Des flashs apparaissent et des vinyles circulent dans cette très modeste foule dont l’épicentre est la fratrie Sanders, ambassadeurs de Teleman à ce stand. «Nous voulons jouer devant des personnes qui nous ont déjà écouté.» avaient-ils exprimé en juin dernier. On ne peut donc que leur souhaiter de revenir au plus vite et en première ligne, à la découverte de leur nouveau public français. On ne peut que nous souhaiter d’avoir l’opportunité de les revoir jouer. Ce fut une performance regrettablement courte, mais dont les lignes de basse directrices de Peter Cattermoul, le rythme métronomique d’Hiro Amamiya, les notes de clavier colorées de Jonny Sanders et la voix particulièrement distincte de Thomas Sanders étaient d’une qualité indéniable.

1-_MG_0012-2

Setlist :

In Your Fur

Mainline

Skeleton Dance

Steam Train Girl

Cristina

23 Floors Up

Not In Control

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