The Bohicas, l’incisive relève fait trembler les inRocKs

Tête d’affiche par défaut d’une soirée 100% rock à La Boule Noire, les Bohicas ont assuré le spectacle pour s’imposer comme un irrésistible coup de coeur qui fera parler dans le futur…

 

Après le rock psychédélique de Gengahr, remplaçant improvisé de Wolf Alice, Telegram ont pris place sur la scène de la Boule Noire, laissant aux Bohicas (lesquels devaient ouvrir la soirée au départ) prendre les commandes et le soin de conclure en beauté. Pendant une grosse demi-heure, le quatuor gallo-londonien a livré un set bruyant, assurément électrique à coups de riffs ravageurs à l’instar d’Inside/Outside ou encore d’Aeons, deux morceaux d’une qualité relative sur 8 titres dont on ressortira évidemment Follow, titre phare d’une formation emmenée par un chanteur à moitié emo, à moitié Strummer, épaulé par un guitariste androgyne. Derrière la façade grassement rock – à en verser dans la surenchère – une pointe de psyché, probable héritage inconscient dû à Temples, dont ils avaient assuré quelques premières parties, difficilement audible à La Boule Noire, tout comme d’ailleurs les paroles d’un chanteur dont l’accent à couper au couteau en a visiblement charmé plus d’une.

 

Telegram en concert à La Boule Noire, Paris, Festival les inRocKs Philips 2014, le 14 novembre 2014

 

L’éclair The Bohicas

 

Dans la famille McGuinness, on connaît Eugene mais beaucoup moins son frère Dominic. Plus lad que le premier cité, Dominic McGuinness a mis du temps à se lancer aux côtés d’un groupe, évoluant dans l’ombre d’un frère qui l’avait même dirigé le temps d’un LP avec The Lizards. Maintenant émancipé, Dom prend sa revanche et nous le fait bien comprendre. The Bohicas, c’est un quatuor dans la pure tradition rock britannique, autant dans l’attitude, le look, que la musique. Passé cet été par le Garorock qui avait eu la bonne idée de les programmer pour la première fois en France, les Bohicas montent en puissante outre Atlantique, charmant les programmateurs de Glastonbury et Reading qui n’ont pas poussé bien loin la réflexion pour booker les quatre lads originaires de l’Essex et de Londres.

 

The Bohicas

 

A La Boule Noire, notre quatre rockeurs ont profité d’un espace laissant vacant par Wolf Alice pour s’offrir le spot de la tête d’affiche. Que l’orga des inRocKs se rassure : l’idée était plus que merveilleuse. En une petite quarantaine de minutes – le groupe n’a officiellement sorti qu’un seul EP, le punchy XXX/Swarm – les lads ont fait plus que provoquer des fourmillements dans les guiboles, se mettant, ni vu ni connu, le public dans la poche. La faute à un leader charmeur (un brin péteux dans son attitude à la Alex Turner version 2013) mais surtout à un rock délibérément incisif et tapageur. Dès Where You At, premier titre du soir, le groupe laisse entrevoir son sens du refrain, puis lâche du riff sur To Die For. Servant un rock pêchu et calibré comme il faut (Bandit), The Bohicas lorgnent autant vers le grunge (Red Raw) que le rock pur et garage, celui qui fait parler la poudre (Rampage).

 

The Bohicas en concert à La Boule Noire, Paris, Festival les inRocKs Philips, le 14 novembre 2014

 

Au bout de six titres et ce riff jouissif servi maison avec Bloodhound, les Bohicas ont déjà suscité l’adhésion d’un public réceptif, heureux de se trouver face à un groupe décomplexé, enclin à vous servir un moment festif et sans esbroufe (allez, si, un poil quand même, pour la beauté du geste). Derrière, Somehow You Know rappelle dans sa rythmique de guitare le What Doesn’t Kill You de Jake Bugg. Un moment plagiat vite oublié par The Making Of, morceau qui démarre très calmement pour s’ouvrir sur un refrain entêtant. Crush Me servira ensuite d’intro à ce fameux combo, la sexy XXX et la furieuse Swarm, un tandem qui permet aux Bohicas de quitter la scène sous des applaudissements nourris.

 


The Bohicas – XXX & Swarm (Official Video) par domino

 

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