Blur fait chavirer Paris : Here’s your lucky night

Emmené par un Damon Albarn des grands soirs, Blur a livré un show complet où The Magic Whip semblait être la caution à une avalanche d’hymnes britpop.

 

Avec Blur, on s’était quitté sur un malentendu. 5 juillet 2013, Rock Werchter. J’y suis resté sur ma faim, coincé entre ces tubes orgasmiques régressifs, et l’étrange sensation que le groupe n’était parfois que l’ombre de lui-même avec un public acquis à sa cause, trop aveuglé pour voir que ce retour sur scène ne semblait être qu’une mascarade. Deux ans plus tard, au Zénith de Paris, Damon Albarn et sa bande se sont chargés de nous montrer que ce 5 juillet 2013 n’était qu’une lointaine et sombre erreur.

 

Blur en concert au Zénith de Paris le 15 juin 2015

 

Et puis cette fois-ci, pense-t-on, le quatuor britannique a une vraie raison de se présenter sur scène. The Magic Whip, leur premier opus depuis 13 ans. La fin justifie les moyens. Pourtant, lorsque la sublime The Universal vient conclure en beauté deux heures de show, cet opus apparaît comme dispensable, un premier avis que l’on avait déjà perçu à la toute première écoute de The Magic Whip, avant de se laisser porter par les mélodies et autres beautés de cet album. Quand bien même Go Out est un départ honnête et cool, ou I Broadcast, servi en plein milieu du set, est presque un acte salvateur à l’instar du final de Thought I Was a Spaceman (morceau qui passera pour encore plus dispensable lorsque l’énergique Trimm Trabb transcendera les foules), The Magic Whip se fond dans le décor mais ne créé pas plus de reliefs. Il faut dire que Blur a de la matière pour plier l’affaire. Dès There’s No Other Way imprimé par un Damon Albarn vidant généreusement ses bouteilles d’eau sur le public, Blur donne le ton et le rythme. L’excellent Coffee & TV contrebalancé par Out of Time, He Tought of Cars par la jolie et romantique My Terracotta Heart. Puis vint le climax, débutant par Beetlebum, se poursuivant – à la surprise générale – par Tender, puis se terminant par l’immanquable Parklife, hymne qui réveille les plus réfracteurs dans un Zénith plein à craquer. Parce que c’est trop beau pour être vrai, Ong Ong se chargera d’amener l’énergisante Song 2 qui fait chavirer de bonheur les 5000 et quelques spectateurs.

 

Blur en concert au Zénith de Paris le 15 juin 2015

 

A ce moment précis, la notion du temps est quelque chose qui a disparu des esprits. Damon Albarn est comme hypnotisé, aérien, sur une autre planète. A 47 ans mais l’énergie d’un gars de 25, le natif de Whitechapel a résumé à lui seul l’esprit de Blur ce soir. Aux côtés d’un Graham Coxon propre et à peine marqué par le temps, on a presque oublié qu’un jour ce duo s’est déchiré. Comme un symbole, c’est To The End qui les réunit sous les yeux ravis d’Alex James et du batteur Dave Rowntree, impeccables tout du long.

A la nuit définitivement tombée sur la capitale, Blur entame son rappel, tout aussi généreux. Stereotypes est suivi d’un Girls & Boys électrique qui offre au public parisien un dernier moment de communion et d’unité avant For Tomorrow, et bien entendu, l’inénarrable et indispensable The Universal. Le bonheur est total et Blur, bien que vieillissant mais loin d’être has been (on peut briller dans la lumière tout en portant un nom de se référant à la notion de flou), a offert un récital. N’en déplaise à un The Magic Whip dont on aurait pu se passer.

 

NOS PHOTOS DU CONCERT DE BLUR AU ZENITH DE PARIS

 

Setlist :

 

Go Out 

There’s No Other Way 

Lonesome Street 

Badhead 

Coffee & TV 

Out of Time 

Thought I Was a Spaceman 

Trimm Trabb 

He Thought of Cars 

My Terracotta Heart 

I Broadcast 

Trouble in the Message Centre 

Beetlebum 

Tender 

Parklife 

Ong Ong 

Song 2 

To the End 

This Is a Low 

———

Stereotypes 

Girls & Boys 

For Tomorrow 

The Universal

 

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