Lanterns On The Lake illumine le Point Ephémère

En pleine tournée européenne, entre Londres et Copenhague, Lanterns On The Lake faisait une halte à Paris pour un concert unique.

Vendredi 12 février 2016, fin de journée pluvieuse sur la capitale française, 5 petits degrés extérieurs, pas un temps à trainer franchement dehors. Malgré les apparences, ces conditions climatiques étaient plutôt propices pour se réchauffer dans un petit lieu connu de la scène artistique parisienne, le Point Ephémère, et pour assister à l’unique show dans l’hexagone des Lanterns On the Lake venus défendre leur dernier rejeton Beings.

Mais avant d’être illuminé par les hymnes aériens des anglais, c’est Palatine qui était dans le rôle de première partie. 20h30 pétante, les jeunes français débarquent et viennent dérouler une pop soignée alternant entre la langue de Molière et celle de Shakespeare. A l’occasion, l’absence du batteur aurait pu marquer une mollesse de rythme mais la dextérité, associée à des textes bien peaufinés, permirent aux trois compères de remplir amplement le contrat en faisant patienter avant l’arrivée de la pièce principale de la soirée. Avec son style langoureux à souhaits, cette petite bande a su séduire. A surveiller de près…

C’est donc après le set des français suivi de l’habituel entracte, que fit l’apparition des lanternes sur scène. Pour l’occasion, leur configuration live se déclina en quintet avec l’intégration d’Angela Chan aux violons et claviers, musicienne déjà additionnelle sur les disques studios.

Le bal s’ouvrit avec Of Dust & Matter et Elodie, introductions de leurs deux derniers albums. D’emblée, le ton est donné, les artistes nous invitent dans leur royaume de rêveries et de mélancolie. Contrairement à ce que l’on pouvait redouter avec cette musique posée et enveloppante, ils ont su faire preuve d’un certain dynamisme en échangeant les instruments ou en détournant la guitare en violoncelle à l’instar de Paul Gregory. Ce dernier me confiait d’ailleurs s’impatienter de jouer en live ces derniers titres. Ce qu’il démontra avec une gestuelle saccadée de son imposante carrure.

C’est ainsi que 15 morceaux furent joués par les britanniques au cours de cette soirée, la part belle fut donnée aux deux derniers opus, Until The Colours Run et Beings joué dans sa quasi-intégralité (à l’exception de Stepping Down et de Inkblot). Le rappel repris un extrait de chaque album : Green and Gold et son piano poignant, Stuck for an Outline et sa rythmique martelée par les fûts d’Oliver Ketteringham et le somptueux I Love You, Sleepyhead magnifié par un interminable final. A l’issue de cette dernière prouesse, le public pouvait se laisser aller, la tête pleine de rêves animés. Après une telle prestation, cette déclaration d’amour était devenue réciproque : We Love You, Lanterns On The Lake.

Le seul bémol de cette soirée fut le public, quelque peu inerte, qui semblait découvrir, plutôt que de soutenir les musiciens. Les blagues de la chanteuse ; pour faire sa promotion du merchandising et pour qualifier le rappel de ‘gentleman agreement’ savamment orchestré ; permirent cependant de nouer le contact avec l’audience. Dommage car une telle prestation avec un public plus engagé, aurait gagné en émotions.

Lanterns on The Lake est un groupe abordable, simple et honnête. Et cette dimension revêt son importance car rares sont les formations, pouvant se targuer de critiques aussi élogieuses que la troupe de Hazel Wilde sur leurs trois premiers essais. Juste avant leur concert, la leader qualifiait d’ailleurs ses compositions d’honnêtes. Loin de vouloir truster les premières places des différents billboards, ils ont toujours préféré produire une musique qualitative, fidèle à leur image. Leur prestation de ce soir fut tout simplement à l’image de cette intégrité.

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