Paul McCartney à Paris : un show magistral à l’AccorHotels Arena

Dans l’ex-Bercy, Paul McCartney a utilisé tous ses atouts afin de conquérir un public venu nombreux pour admirer la légende vivante de Liverpool dans le cadre de la tournée One On One.

 

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Après de grosses difficultés pour arriver à l’heure et s’être fait une petite frayeur, nous voilà à l’intérieur de l’AccorHotels Arena, qui, à quelques minutes de l’entrée sur scène de Paul McCartney, est pleine. Depuis la fosse, nous pouvons observer les gradins, archi pleins, et la scène au-loin. Quelques minutes plus tard, l’ex-Beatles fait son entrée sur scène devant un public déjà bien réveillé. Dès le premier titre, McCartney fait jouir et hurler son public avec une première note reconnaissable : c’est bel et bien A Hard Day’s Night qui ouvre le concert, mais bon, RTL nous l’avait spoilé dans l’après-midi à la radio. Rapidement, Paul évoque les récents et tragiques évènements et nous dit que nous méritons bien un peu de rock ‘n’ roll ce soir. Il n’aura pas menti. Un « Salut les copains » est adressé à la foule puis les titres s’enchaînent vite et sa voix, étrange sur les premiers titres, reprend de sa vitalité et restera en forme jusqu’au bout de la nuit, tout comme le public. Que ce soit en fosse ou en gradins, les spectateurs (plus de 20 000) n’ont eu de cesse de s’amuser, de chanter, d’applaudir, de rire. Paul crée un véritable lien avec ses fans et s’exprime notamment en français à de nombreuses reprises. À chaque composition des Beatles qui est jouée, la salle semble se plonger dans la Beatlemania, criant chaque ligne, applaudissant plus que chaleureusement à chaque fin de titre.

Derrière sa basse, sa guitare, son piano voire son ukulélé, Paul ne s’arrête jamais ! Il ne s’absentera qu’une minute avant le rappel. Puis, de retour seul sur scène pour interprétrer Yesterday, Paul est surpris et même ému par le public qui entonne soudainement l’hymne national français devant le britannique. Ensuite, et comme à son habitude, l’artiste fait monter des chanceux sur scène. Ce soir, un couple avec une pancarte « Marry us » est invité sur scène et l’homme qui, sous les ordres de Paul, se met à genou, demande sa petite-amie en mariage repart comblé. Quelques secondes plus tard, une Ukrainienne habillée comme la statue de la pochette Wings Greatest fait son entrée sur scène devant un Paul amusé. Un Russe est également présent, ce qui fera amènera Paul à nous faire le signe du peace. Il est proche de son public mais également blagueur, comme lorsqu’il chante Sur Le Pont D’Avignon, et fait la causette au public comme s’il jouait à l’Olympia, comme ce fut le cas en 2007. Au-delà du showman qu’est McCartney, les musiciens qui l’accompagnent savent également y faire. Du côté de la guitare voire basse, Rusty Anderson et Brian Ray assurent, le batteur Abe Laboriel Jr. se fait entendre et manie chant et rythme à la fois tandis que le multi-instrumentiste Paul « Wix » Wickens savoure, lui qui est aux côtés du liverpuldien depuis 1989.

 

 

 

Avec une carrière et une discographie comme la sienne, il doit être difficile de faire une setlist tant son répertoire est éclectique et étoffé. Nous n’allons pas nous plaindre de celle proposée ce soir. Par exemple, Temporary Secretary, pièce mélangeant électro et guitare acoustique et entêtante comme Macca sait bien le faire, se révèle être bien meilleure en live. Le dernier album en date, New, sera présenté à travers trois extraits : Save Us, New, Queenie Eye. De plus, nous aurons aussi le cadeau d’avoir In Spite Of All The Danger, un morceau composé quand Paul, George et John se faisaient encore appeler The Quarrymen. Cette pépite, uniquement présente sur l’Anthology, est la première enregistrée par le groupe et cela remonte déjà à 1958. Paul et son groupe arrivent parfaitement à réinterpréter la chanson et nous donnent l’impression d’être dans ce petit studio avec les Quarrymen. Du côté des Beatles, l’AccorHotels Arena aura la chance d’entendre Love Me Do, plus joué depuis 53 ans et qui nous donne l’impression d’être 20 000 personnes privilégiées ce soir-là – quoique ce n’est pas qu’une impression. Des magnifiques versions de The Fool On The Hill, Blackbird, You Won’t See Me ou encore Eleanor Rigby seront aussi de la partie.

 

 

L’émotion est très présente ce soir-là. Tout d’abord, l’enchaînement My Valentine, Here There And Everywhere et Maybe I’m Amazed qui vous achève si vous êtes déjà triste. Et ensuite, Paul n’aura de cesse de dédier des morceaux à certaines personnes : Something pour George Harrison, Here Today pour John Lennon, Maybe I’m Amazed pour Linda, My Valentine pour Nancy, sa femme et enfin, Love Me Do pour George Martin, le célèbre producteur décédé en mars dernier. Plus joyeux cette fois, le public profite également d’un moment de rock ‘n’ roll avec un extrait de Foxy Lady d’Hendrix. En parallèle à ces hommages intimes, le show est à son paroxysme sur des titres comme Live And Let Die,Ob-La-Di, Ob-La-Da , Hey Jude ou encore Band On The Run. Ces hymnes résonnent dans toute l’Arena et personne ne peut s’empêcher de chanter ces paroles que l’on connaît tous. Toutefois, le show n’est pas que musical. Paul a mis l’accent sur les lumières, les feux d’artifices et le feu tout court mais aussi les illustrations diffusées sur les écrans géants. Par exemple, le Moulin Rouge pour accompagner Michelle. Mention spéciale pour Being for the Benefit of Mr. Kite qui, au-delà de l’épatante qualité musicale, propose un magnifique jeu de lumières et lasers.

Le groupe offre plus de 2h40 de show, un vrai régal. Bien que similaire à celle proposée au Stade de France il y a un an, la setlist est variée, présentant à la fois des titres de sa carrière solo, des titres des Wings et des titres des Beatles. Contrairement au concert précédent à Düsseldorf, Paul nous offre Michelle, la seule chanson « qu’ils connaissent en français » et un court extrait mémorable de Give Peace A Chance, débuté par le public parisien. Pour finir, le groupe porte le coup fatal en jouant une partie du fameux medley d’Abbey Road (Golden Slumbers / Carry That Weight / The End) où le public est fou de joie. Sur le medley final, les trois guitaristes nous gratifient d’un splendide solo équitablement réparti entre les trois instruments. Paul c’est aussi la générosité. Il pourrait faire l’arrogant, faire comme s’il était seul sur scène et ignorer son groupe mais loin de là, il les remercie à la fin du concert, salue la foule avec eux et les laisse s’éclater sur scène en témoignent un Rusty Anderson et un Brian Ray inarrêtables sur scène et à la bonne humeur communicative. En tant que fan des Beatles et de musique en général, avoir l’occasion d’entendre l’une des faces B les plus célèbres au monde est une véritable chance. Après cette folle soirée passée en compagnie d’une légende, l’heure est au bilan : on repart rassasié de ce concert, comblé et impressionné d’avoir vécu une telle expérience. En d’autres termes, il nous a fait rêver, nous a transporté ailleurs le temps d’un concert. Cette légende quasi intemporelle nous a offert un voyage dans le temps et ce, pendant presque trois heures. Paul McCartney sait faire le show et il le sait, en témoigne ce nouvel et excellent passage à Paris et une chose est certaine, on ne rechignera sûrement pas à retourner le voir.

 

 

Setlist :

A Hard Day’s Night
Save Us
Can’t Buy Me Love
Letting Go
Temporary Secretary
Let Me Roll It
I’ve Got a Feeling
My Valentine
Nineteen Hundred and Eighty-Five
Here, There and Everywhere
Maybe I’m Amazed
We Can Work It Out
In Spite of All the Danger
You Won’t See Me
Love Me Do
ABlackbird
Here Today
Give Peace a Chance
Queenie Eye
New
The Fool on the Hill
Lady Madonna
FourFiveSeconds
Michelle
Eleanor Rigby
Being for the Benefit of Mr. Kite!
Something
Ob-La-Di, Ob-La-Da
Band on the Run
Back in the U.S.S.R.
Let It Be
Live and Let Die
Hey Jude
Yesterday
Hi, Hi, Hi
Birthday
Golden Slumbers
Carry That Weight
The End

 

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