06 Juin Xylaroo – Sweetooth
Le premier album des sœurs Chant se pose comme une invitation au voyage, entre ballades folks lumineuse et mélodies pop et psychédéliques charmantes.
Découvert au détour d’une audacieuse reprise du classique I Bet You Look Good On The Dancefloor (d’Arctic Monkeys), Xylaroo n’a cessé d’impressionner depuis ce coup d’éclat. Derrière ce nom à consonance tribale, se cachent deux sœurs, Holly (25 ans) et Coco (23 ans), ou le parfait mélange de plusieurs cultures et influences. Avec Sweetooth, leur premier album, les deux sœurs condensent ces influences dans une incitation au voyage aux douces mélodies enchanteresses et aux paroles emplies de justesse.
Mais avant de s’attaquer au contenu de l’album, une petite mise en situation s’impose. Holly, la plus introvertie des deux, est née en en Papouasie Nouvelle-Guinée, d’où sa mère est originaire. Deux ans plus tard, à peine déménagée à Hong Kong, la petite famille accueille Coco. Leur père, un ingénieur civil, leur fait voir du paysage, puisque les filles grandissent dans les Philippines, puis dans le Kent en Angleterre, pendant dix ans. Elles reviendront ensuite en Asie, au Sri Lanka, où leur appétence pour la musique devient une évidence, au contact de la cosmologie, des croyances, la symbolique de la terre et les coutumes rustiques. Aujourd’hui, les deux complices habitent à Canning Town à Londres, où elles partagent un appartement avec deux autres amis.
Et voilà Holly, diplômée en anthropologie, et Coco, qui a débuté en psychologie avant de se consacrer pleinement à la musique. Propulsé devant le grand public en quelques mois, Xylaroo a mis en boîte ce premier opus studio, Sweetooth, dont la pochette rappelle la cosmologie tribale où quatre chefs gouvernent l’univers, là haut, à l’horizon, sur terre et sous la mer. Dans leurs textes, les sœurs Chant surfent sur les mythes, parlent d’amour, de philosophie, d’humanité et même de théories du complot. Mais ce qui ressort surtout en premier lieu, c’est l’invitation au voyage qui démarre par une virée dans l’Ouest américain avec Track A’ Lackin’, et se poursuit au contact d’une guitare folk aux quatre coins de la planète et parfois autour d’un bel harmonica (Heavenly).
Il y a chez Xylaroo un talent pour livrer des mélodies enivrantes. Si l’album peut apparaître linéaire, il n’en est pas moins traversé de jolies sonorités (passer de la guitare électrique sur Danger à l’instrument à vent sur Set Me On Fire and Send Me To Canada), de mélodies déjà entendues, mais qui font mouche, comme avec Consume Me et River of Love. Les harmonies entre les deux fonctionnent à merveille, que ce soit sur leur premier single teinté Johnny Cash, Sunshine, Lonpela Taim ou sur Heavenly – un morceau deux en un directement lié à Danger. « Holly a plus une voix naturelle, mais les harmonies sont venues assez facilement – peut-être est-ce un truc de sœur« , avoue Coco. A l’instar des Staves, trois autres sœurs qui ont fait de leurs trois voix un atout fort, Xylaroo en fait de même, rajoutant leur propre identité, les terres traversées et découvertes.
Parfois lumineux, résolument optimiste comme sur On My Way ou la chaleureusement psychédélique Boom, There Goes The Sun, et conclut en beauté par Devil In Me, Sweetooth est une belle parenthèse enchantée et relaxante.
Tracklisting :
1 Track a’ Lackin’
2 Consume Me
3 Sunshine
4 River of Love
5 Heavenly
6 Danger
7 On My Way
8 Boom, There Goes The Sun
9 Narwhal
10 Set Me On Fire And Send Me To Canada
11 Lonpela Taim
12 Devil In Me
Nos morceaux préférés : River of Love, Consume Me, Heavenly
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