Young Guns – Echoes

4ème opus de l’épopée post-hardcore lancée en 2003 par les Young Guns. Produit par David Bendenth, ce mêlo aux composants électro-rock n’a rien à envier aux plus gros blockbusters du genre. Efficace, express, mais convenu.

youngguns600

Ici, on ne passe par quatre chemins. Incisifs et enragés, les instruments ouvrent un bal dénué de fioritures. Le caractère maîtrisé, car carré, se ressent comme émotion commune à Echoes, véritable concentré de rock puissant et lourd. Le parti-pris d’un tel projet ne laisse généralement peu de place (voire aucune) aux expérimentations, donc aux prises de risques, qui forgent avec le temps les meilleurs albums, tout genre confondu. Aucun morceau ne dépasse les 3:52. En soit, une durée « parfaite » pour fonctionner et contenter les moins aguerris, paradoxalement les plus ouverts. Ainsi, Echoes s’écoute de deux manières ; en étant tolérant et détendu, il passe plutôt bien. En revanche, si on tente de creuser, on tombe vite sur la roche, on abandonne et on n’y revient malheureusement pas.

De la rebelle Bulletproof à la jolie Afterglow, en passant par l’éponyme, l’album ne tire pas en longueur. La voix de Gustav Wood pousse les aigus, accompagnée de choeurs plus graves, le tout dans un maxi-best of de rock sans concession. Les refrains sont taillés pour les stades, les guitares ajustent leurs riffs proprement, la basse rebondit. Efficace, comme dit plus haut, car la production le permet. La batterie, un atout indéniable, pouvait en effrayer plus d’uns. En effet, le batteur orignal du groupe Ben Jolliffe ayant quitté la croisière, c’est Chris Karmada qui mène désormais la danse. Force est de constater qu’il gère plutôt bien le navire, il possède les morceaux.

La soirée (clichée) made in america bat son plein, vient l’heure de l’ennui avec Careful What You Wish For, que l’on retrouvera, proches de la fin, avec Mercury In Retrograde. Si une telle lassitude se fait ressentir ici, c’est uniquement par désarroi face à une telle simplicité. Quelques touches électro viennent néanmoins rythmer la danse. Paranoid convainc, d’autant plus que Mad World, dont la composition fait légèrement soupirer.

Le meilleur est heureusement à venir. Young Guns se permet enfin de frayer des chemins hors de ses retranchements, sans trop toutefois nous étonner de créativité. L’irruption de claviers et d’envolées sonores donnent à Buried le cachet que l’on recherchait tant, rebelote pendant Afterglow, qui clôt noblement l’album. La vraie fin, pourtant, on l’accorde à Paradise. L’unique semi-balade d’Echoes offre aux oreilles une petite pause douceur qui n’est pas de refus. L’irruption du piano densifie l’arrangement et annonce le calme avant la tempête finale.

Fidèles à eux-mêmes, les Young Guns n’ont pas changé. Une réelle évolution aurait été la bienvenue, même si la méthode fast-food fonctionne encore, le menu se fait vieux. En définitive, Echoes représente le bon pote condamné à la fameuse « friend-zone ». Reste à savoir comment la formation saura rebondir après l’épuisement de son concept. Nous, on en sort un peu lessivé, pas vraiment émerveillé. Si on devait pousser la métaphore de la fête jusqu’au bout, on imagerait bien cet album aux restes d’un lendemain de soirée, à peine tièdes.

Tracklisting :

Bulletproof

Echoes

Careful What You Wish For

Paranoid

Mad World

Awakening

Living In A Dream is So Easy

Buried

Mercury In Retrograde

Paradise 

Afterglow

Nos morceaux favoris : Bulletproof, Buried, Paradise

La note : 5/10

No Comments

Post A Comment