Maxïmo Park – Risk to Exist

Trois ans après Too Much Information, Maxïmo Park prend un risque et revient avec une autre direction…

La sortie de ces onze titres qui composent l’album est un nouveau souffle pour le groupe. Bien qu’originaire de Newcastle, le groupe a enregistré Risk to Exist à Chicago, au cœur d’un contexte agité, dans lequel l’album a puisé son énergie et sa force militante. Ayant un succès indéniable, Maxïmo Park a trouvé la liberté d’expérimenter ; si avec Too Much Information, le groupe semblait être en rupture avec la phase politique qui inspirait les précédents albums en faisant naître une nouvelle aspiration à la romance, ils reviennent facilement avec leur sixième album sur les problèmes qui leur importent sans compromettre une grande partie de leur identité musicale, en proposant un cri de protestation passionné.

Risk to Exist est une belle collection de morceaux pop. Si la voix politique de la musique se trouve généralement dans le punk-pop, le rap, ou la poésie engagée, Maxïmo Park la fait plutôt entendre dans les morceaux de synthé pop aux notes polies, comme Work And Then Wait et Make What You Can, qui sont aussi efficaces qu’un beau discours quand il s’agit de dénoncer les conditions de travail.

Mais polies ne veut pas dire ternes. What Equals Love? a les qualités d’un titre rock tout droit sorti des années 1980, avec des notes effrénées qui semblent tomber sur une piste de danse où le groupe se livre à un débat sur l’amour et ses compromis. The Hero est une tentative de réécrire l’électro-pop britannique que le groupe a toujours contourné de manière intelligente, alors que Get High (No, I Do not) propose des notes vibrantes avec une voix presque inspirée de Jarvis Cocker, qui fait glisser le groupe vers un groove magnifiquement sordide, même si ironiquement, Paul Smith semble faire dans le politiquement correct, ce qui tend à rendre le morceau plus faible. Néanmoins, le groupe peut être largement salué pour cette tendance à changer radicalement de façon de faire, pour des résultats convaincants.

C’est peut-être grâce à cela que Maxïmo Park est encore là, 17 ans après leur formation, pour présenter Risk to Exist alors que beaucoup de leurs contemporains ont longtemps été condamnés soit à l’oubli, soit à la lassitude de leur public. Cependant, la présence de Paul Smith dans le groupe y est aussi pour quelque chose ; véritable vedette pop britannique dans la veine de Jarvis Cocker, il a su concilier excentricité et dérision dans toute l’œuvre du groupe. Inspirés par le post-punk et par la nouvelle vague initiée par Wire ou The Smith, Paul Smith, Duncan Lloyd, Archie Tiku, Lukas Wooller et Tom English ont formé le groupe en réponse au post-punk revival des années 2000, en empruntant leur nom à la place mythique de rassemblements communistes à Cuba. Très révélateur de leur engagement politique.

En un mot, avec la présidence de Trump, les désillusions du Brexit, le conflit syrien, le rock se remet enfin en colère. Maxïmo Park signe un franc retour en parvenant fièrement à utiliser la scène pour se faire entendre ; « it’s just a risk to exist ! ».

 

 

Tracking list :

What Did We Do To You To Deserve This?

Get High (No, I Don’t)

What Equals Love

Risk To Exist

I’ll Be Around

Work And Then Wait

The Hero

The Reason I Am Here

Make What You Can

Respond to the Feeling 

Alchemy 

Nos morceaux favoris : Get High (No, I Don’t), Risk to Exist

 

LA NOTE : 8,5 /10

No Comments

Post A Comment