Lollapalooza Paris 2017 : Crystal Fighters endiablés et réjouissants

Double dose de soleil et de félicité pour contrer la morosité ambiante: Crystal Fighters se sont produits à Lollapalooza pour un set réjouissant. Récit. 

Quand Crystal Fighters montent sur scène, on balise un peu. Le ciel semble chargé, prêt à lâcher une averse à tout moment. Et le groupe? Il débarque sur scène par petits bouts, des membres cagoulés venant frapper des bouts de bois sur un rythme insaisissable et agitant de larges feuilles en rythme. Que se passe-t-il? L’appréhension est de mise durant 5 minutes; puis finalement les cagoules sont levées, la formation en place (chanteur, guitariste, batteur, choristes et guitare/claviers), et le premier titre est lancé. Yellow Sun, extrait du benjamin Everything Is My Family, lance les hostilités de bien belle manière. Coloré, fun, dansant, le groupe entraine la foule tandis que le son nous enveloppe et résonne au plus profond de notre cage thoracique. Quelle mise en bouche. 

Crystal Fighters au festival Lollapalooza Paris, à l’hippodrome de Longchamp, le 22 juillet 2017

Crystal Fighters conçoivent leur musique avec plusieurs credo propres qui transparaissent bien tout au long de ce set: la volonté de réunir les gens ensemble autour de la musique, et la volonté d’être aussi éclectiques que possible, de sans cesse innover et de renouveler. Nul doute que ces deux credo furent vérifiés au cours de ce set: tandis que de nombreuses bande d’amis se retrouvent et hurlent ensemble les paroles de chaque morceau, le groupe balance, impérial, de nombreux titres, allant de récents arrangements organiques et ensoleillés à de plus vieux titres aux atouts électroniques des plus électrisants. Sur scène, la chorégraphie du groupe va de pair avec l’énergie de leurs morceaux: sans cesse en mouvement, sans cesse dans l’échange, les membres du groupe virevoltent, alpaguent, s’agitent avec une endurance dont on cherche encore la source. Tout cela sans sacrifier la performance musicale; malgré un chant en retrait, faute d’un mixage sonore loin d’être impeccable. 

Tout ne convainc cependant pas le public. Les rythmes tropicaux et ensoleillés laissent la place à des rythmes technos plus grossiers mais relativement efficaces pour le genre, décontenançant une bonne partie des auditeurs. D’autres s’en foutent: tandis que la pluie commence à s’abattre sur le Lollapalooza, les parapluies rejoignent la danse sans jurer dans l’ensemble. Et cet interlude techno/dance s’évade très rapidement pour laisser places à des compositions faisant l’unanimité pure et dure.

Crystal Fighters au festival Lollapalooza Paris, à l’hippodrome de Longchamp, le 22 juillet 2017

Parvenant à eux seuls à arrêter la pluie, les Crystal Fighters font le show sans s’arrêter, vivant leur concert sans jamais manquer d’énergie. On reste admiratifs, tandis que d’immenses drapeaux à l’effigie du groupe sont amenés et que les musiciens jonglent avec les instruments. C’est finalement sur un superbe et ensoleillé texte en français que se conclut le concert, avec une tentante invitation à la plage. Bonne humeur, félicité, le groupe nous remercie avant de s’évader; sans doute pour retourner vers de luxuriantes contrées où ils ne peuvent que piocher les multiples inspirations composant leur musique. En attendant, nous, on a toujours Yellow Sun qui résonne dans notre tête; pour le meilleur, et rien que le meilleur.

Voir les photos du concert de Crystal Fighters. 

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