25 Juil Lollapalooza Paris 2017 : rencontre avec alt-J
Un groupe qu’on ne présente plus. Avec à son effectif trois albums exemplaires, alt-J a réussi à transcender (une nouvelle fois) ses sonorités (alt)ernatives avec le petit dernier, « Relaxer ». Nous avons rencontré deux membres du groupes, avant leur concert au Lollapalooza Paris. Entretien.
Vous êtes programmés pour la première édition française du Lollapalooza, ça vous fait quoi ?
Gus Unger-Hamilton(claviers, choeurs) : On est très heureux d’être ici. D’abord par-ce qu’on adore Paris, mais aussi par-ce qu’on trouve le line-up incroyable. Lana Del Rey, Red Hot Chili Peppers, même DJ Snake, j’ai hâte de voir ce que ça peut donner.
Nous sommes surpris de vous voir jouer sur une si petite scène ?
Joe Newman (chant, guitare) : C’est vrai ! Mais difficile de rivaliser face aux Red Hot Chili Peppers *rires*.
Nous vous avions vu pour votre première concert de la tournée, au 106 à Rouen (lire notre report)… Pourquoi cette salle en particulier ?
Gus : Cette mini tournée avait pour but de nous chauffer, tu vois, nous entraîner. On avait entendu beaucoup de bien du 106 et de Rouen, une très belle ville. C’était aussi l’occasion de retrouver nos fans, sans être sous le feu des projecteurs, loin des médias.
Votre nouvel album, « Relaxer », est radicalement différent des deux précédents. Quelles ont été vos inspirations, ce qui vous a motivé ?
Joe : On a d’abord pris beaucoup de temps à se mettre d’accord sur les nouvelles idées. Pendant la tournée précédente, on avait commencé à écrire quelques arrangements, mais rien de bien probant. En fait, on s’est vite rendu compte que nous ne fonctionnons pas comme cela : notre production n’est satisfaisante que quand nous sommes reposés, quand nous avons clôt le précédent chapitre. On travaille en groupe, l’inspiration nait de nous trois !
Gus : Depuis le premier album (An Awesome Wave, sorti en 2013), nous connaissons nos sonorités sur le bout des doigts. Dans le sens où on possède une ligne directrice, et on évolue à partir de celle-ci. Nous sommes un groupe de folk alternative avant tout, c’est ce qui nous défini. Forcément, on s’inspire aussi de ce qui nous a formé, c’est-à-dire du classique, mais également du punk.
Quelle est l’histoire derrière le titre du votre album, « Relaxer » ?
Gus : Au départ, « Relaxer » figurait dans les paroles du morceau Deadcrush. Finalement, il n’est pas resté mais il ne nous a pas quitté pour autant ; on l’a trouvé « catchy », facile à retenir et assez unique. Il n’y pas réellement de signification derrière ce nom, si ce n’est qu’il existe depuis le début de la création de cet album.
Tandis que les visuels, en revanche, semblent beaucoup plus en phase avec une histoire, un concept…
Joe : Exactement. Notre pochette est tirée d’un jeu-vidéo des années 90. C’est Thom, notre batteur, qui a découvert ce fameux visuel sur le net. On a alors contacté les personnes qu’il fallait et on s’est rendu compte qu’ils étaient fans de notre groupe ! Ils ont donc accepté sans hésiter. On trouvait l’image assez fidèle au son de « Relaxer ». Sombre, intrigante, elle possède un « mood » et un contraste de couleurs qui nous convient.
Vous avez donc pioché dans la culture populaire des années 90. Le morceau « House of the Rising Sun », que vous reprenez, est un classique du genre.
Joe : Ce morceau est un standard imparable de folk. On a entendu, au fil des années, nombreuses reprises de celui-ci. Pourquoi pas nous ? Ça a été le plus grand challenge de l’album, il ne fallait pas se tromper, histoire de ne pas salir un lourd héritage.
« Relaxer » est un album plutôt court. 40 minutes, 8 morceaux. Comparé au précédent, c’est très contrasté. Pourquoi ?
Gus : Tu sais, on ne sait jamais réellement combien de temps va durer un album. Je trouve que 40 minutes, c’est la durée parfaite pour réussir à s’y investir et avoir envie d’y revenir. Certains albums sont plus longs, d’autres plus courts… Je ne pense pas qu’il existe de règle à ce propos.
Combien de morceaux ont été travaillés lors de la production de « Relaxer » ?
Joe : Une dizaine. Je ne pense pas qu’il y ait de b-sides. En général, les morceaux que nous répétons en studio ont deux destins : ils figurent sur l’album ou disparaissent à jamais, dans le sens où ils ne nous conviennent pas.
3WW, le morceau d’ouverture, est très électronique. Est-ce une direction que vous pourriez prendre par la suite ?
Joe : Pour être honnête, on ne sait jamais à l’avance comment va évoluer alt-J. On explore au moment venu.
Gus : Faire un album, c’est mentalement et physiquement très fatigant. Pour faire le pas vers le prochain, on doit d’abord avoir la certitude de s’être donné au maximum pour l’actuel. Relaxer vient de sortir, on doit se concentrer dessus.
Joe : Un virage plus électronique, pourquoi pas ?
Beaucoup de groupes se découvrent en tournée, commencent à écrire de nouvelles choses pendant les temps libres. C’est votre cas ?
Gus : On produit beaucoup de nouvelles choses, oui, mais cela relève juste de l’entraînement avant le concert.
Comment concevez-vous les sets de festivals ? Y’a t-il des morceaux que vous ne pouvez jouer ?
Joe : Certains titres me semblent trop expérimentaux pour la formule festival. Le principal, c’est de ne pas perdre le public. Lorsqu’il passe près de la scène où l’on se produit, il faut réussir à capter l’attention, voilà pourquoi on privilégie les classiques et, évidemment, quelques nouveautés.
Gus : Des morceaux comme Bloodflood Part II par exemple, ne figurent plus sur nos setlists actuelles. On les a trop joués pendant la tournée précédente, ils doivent se reposer un petit peu.
La suite de la tournée déjà dans les cartons ?
Gus : Oui, nous tournerons en Europe très tôt l’an prochain.
Propos recueillis en collaboration avec Melvil Joyeux. Merci beaucoup à l’organisation du Lollapalooza Paris et à La Mission pour avoir permis cette rencontre.
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