Interview: Cold Pumas

Avant que les Cold Pumas n’ouvrent la seconde journée de l’édition 2017 de la Route du Rock, nous avons rencontré le groupe pour une discussion fleuve.

C’est un plaisir de vous rencontrer ! On ne connaît pas trop Cold Pumas en France, est-ce que vous pouvez nous faire un petit historique de votre groupe ?

Dan Reeves (guitare) : On a joué dans plusieurs groupes, Patrick et moi, on s’est rencontrés lors de plusieurs concerts et on a sympathisé, tout simplement !

Êtes-vous attaché à votre ville d’origine, aux courants musicaux qui s’en dégagent ? Est-ce une inspiration pour vous ?

Dan Reeves : Pas vraiment… ? [rires] Je vis à Brighton et tous les autres à Londres ! On a joué dans plusieurs groupes, il y a plein de petites scènes dans ces villes, mais pas très célèbres pour un genre musical particulier.

Patrick Fisher (batterie, chant) : Je ne pense pas qu’il y ait un style particulier dans les villes d’où on vient !

Dan Reeves : Tu pensais par exemple à Bristol, avec le trip-hop ? A Brighton il n’y a pas trop de courants comme ça, c’est beaucoup plus éparpillé !

Qu’est-ce qui vous a décidé à aller dans ce genre musical avec les Cold Pumas ?

Dan Reeves : C’est venu de nos précédents groupes, l’idée de jouer quelque chose de très répétitif, ça nous plaisait beaucoup. Avec le temps ça s’est affiné, jusqu’à devenir des morceaux à part entière. Avant c’était beaucoup plus expérimental ! Avec nos groupes précédents on jouait surtout à des fêtes, c’était plus fun, plus idiot ! [rires] Et maintenant… On est toujours un groupe ennuyeux et idiot ! [rires]

Dan Reeves (milieu gauche), Patrick Fisher (milieu droit)

 

Quelle est la signification derrière le nom Cold Pumas ? Est-ce en lien avec le fait que vous jouiez une musique assez froide ?

Dan Reeves : Non !

Patrick Fisher : Si ! [rires]

Dan Reeves : Non, il n’y a pas vraiment de sens derrière ce nom, il est un peu ridicule. J’aime beaucoup les chats. Il n’y a pas de bonne raison.

Patrick Fisher : On a fait un brainstorming avec beaucoup de très mauvais noms, et on a pris le meilleur de ces mauvais noms.

Dan Reeves : Il y avait tellement de mauvais noms, c’était terrible. J’ai préféré en oublier la plupart [rires]

Cold Pumas n’étant pas très connu en France, il est difficile de pister vos représentations sur notre territoire : êtes-vous souvent venus en France ?

Patrick Fisher : On est venus pas mal de fois ! On a fait des festivals l’année dernière, une tournée en automne, le Soy festival…

Dan Reeves : Une dizaine de dates en France je pense ? On a beaucoup plus joué en France que dans d’autres pays !

Vous tournez déjà depuis un petit bout de temps, est-ce toujours pour présenter The Hanging Valley, votre second album sorti en 2016, ou présentez-vous de nouvelles compositions ?

Patrick Fisher : On fait cette date, un festival le week-end prochain, et après c’est bon pour le moment. On joue toujours les mêmes morceaux, pas de nouvel album ou quoi, juste le catalogue qu’on a déjà sorti.

Votre premier album est sorti en 2012 et votre second en 2016 ; comment expliquez-vous cette longue durée d’attente entre vos deux albums ?

Dan Reeves : Ça nous prend beaucoup de temps d’écrire !

Patrick Fisher : Entre le premier et le deuxième album Oli[vier Fisher] et moi avons déménagé à Londres, ce qui nous a empêché de nous entraîner et de répéter. Le processus est devenu très compliqué, et on va devoir trouver un autre moyen de fonctionner pour notre troisième album. On a nos boulots en dehors de Cold Pumas, donc il faut qu’on trouve le temps à côté, le moyen de pouvoir se consacrer à la musique en marge de nos vies respectives. On a écrit The Hanging Valley il y a genre 3 ans, on l’a enregistré, et on a pris énormément de temps à le mixer, à le produire…

Dan Reeves : Tous ces trucs chiants qui composent le fignolage d’un album! [rires]

Quand vous enregistrez, avez-vous la composante live en tête ?

Dan Reeves : Absolument ! On a enregistré à la fin d’une tournée, on a joué ensemble 10 soirs d’affilée puis on a passé deux jours de suite à enregistrer tout de suite après, on avait forcément cette composante live qui entrait en jeu.

Patrick Fisher : C’est important pour nous de capturer cette énergie qui rend la musique vivante.


Vous ouvrez la seconde journée de la Route du Rock ; comment vous sentez-vous vis-à-vis de cette position, peu évidente ?

Dan Reeves : Très excités ! On était là hier, on a pu voir Thee Oh Sees, ils étaient bon… On a vu Foxygen, ils nous ont divisés ! Je déteste leur dernier album, mais je me rends compte que c’est bon, je les admire dans un sens. Hang a cet esprit très comédie musicale, et je déteste les comédies musicales [rires] Mais ce n’est que moi ! En mode « Ils font cette atroce musique, mais c’est plutôt bon ! » [rires]

Quels groupes prévoyez-vous de voir aujourd’hui ?

Dan Fisher : Parquet Courts ! Ils jouent juste après nous, mais on devrait pouvoir les entendre un peu pendant qu’on remballe notre matériel ! [rires] On les regardera sur les écrans !

Patrick Fisher : Il y avait Helena Hauff hier ! Bon, il était tard, on était déjà un peu finis… Mentalement ! J’aimerais la voir autrement, dans d’autres circonstances, dans un club peut-être ?

Dan Fisher :  Pour en revenir à la question de base ; Froth ont ouvert la journée hier et ils y avaient pas mal de gens qui sont venus les voir jouer, ce sera sans doute pareil ! On a moins de pression à passer en premier ! [rires]

Patrick Fisher : Ce serait mieux de jouer en pleine nuit ! C’est toujours mieux de jouer la nuit !

Avez-vous prévu d’autres dates en France dans un futur proche ?

Dan Reeves : Juste ce festival la semaine prochaine, et après je pense que ce sera bon pour nous ! On ne tourne plus trop.

Patrick Fisher : J’aimerais me poser un peu pour écrire de nouvelles choses, repartir en tournée reviendrait un peu à donner aux gens les mêmes choses qu’on leur donne depuis des mois, je n’aime pas ça.

Quelle sera la direction de ce troisième album ? Des idées ?

Dan Reeves : Je ne sais pas, peut-être… Moins se prendre la tête ? Aller à des choses plus essentielles, plus directes ?

Patrick Fisher : Si tu joues quelque chose qui est fort et rapide, les gens se rendent compte que tu proposes des morceaux rapides et forts, avec tout le travail qu’il y a derrière. Mais si tu proposes des morceaux plus spontanés, ça te force à rendre ta musique meilleure je suppose ? On verra !

Propos recueillis par Melvil Joyaux et Samuel Regnard
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