Wolf Alice – Visions of a Life

La formation Wolf Alice revient avec un second album éclectique, parfois décousu mais souvent très efficace. Écoute et critique.

Ça y est, il est là. Le sophomore album des talentueux Wolf Alice est enfin dans les bacs, 2 an après l’irrésistible My Love Is Cool. Remarquée pour ses mélodies indie imparables et son chant aigu souvent éthéré, la formation entend donc réitérer ici l’exercice avec ce Visions of a Life; en apportant néanmoins quelques modifications à sa recette.

L’ouverture Heavenward vient convoquer les plus belles heures de My Love Is Cool; superbe rythmique, mélodies et chant à pleurer, instantanéité indie implacable. La formation nous catapulte dès les premières secondes droit au paradis. Tour de force réitéré avec le troublant cri du cœur Don’t Delete the Kisses, beau à se damner, d’une sincérité et d’une passion confondante. Mais la formation ne s’est pas reposée sur ses lauriers.

Ainsi, là où My Love Is Cool privilégiait les morceaux d’une moyenne de 4 minutes, Visions of a Life propose une sorte d’antithèse avec la présence de nombreuses pastilles comme autant de détonations. La plus évidente est le single Yuk Foo, détonation punk rageuse qui laisse une implacable déflagration dans nos tympans. Beautifully Unconventional, délicieusement retro, fonctionne également à merveille; nous n’en dirons cependant pas autant de Space & Time, titre garage 80’s trop répétitif pour convaincre.

Qu’y a-t-il d’autre encore à trouver dans ce Visions of a Life? De superbes titres se construisant dans la durée, semblables à ce que la formation avait à proposer dans leur première galette; ainsi, les incroyables Planet Hunter et Sadboy se construisent dans la durée jusqu’à un final absolument époustouflant, d’une maîtrise et d’une intensité rare pour une formation aussi jeune. Du tout bon.

Mais Visions of a Life n’est pas parfait tout du long de ses 47 minutes. Ainsi, le spatial Sky Musings s’égare dans ses expérimentations malgré une production impeccable, et la pénultième After the Zero Hour est une ballade on ne peut plus classique qui ne sait s’extirper de la masse. Idem pour Formidable Cool, qui s’oublie un peu trop facilement.

Heureusement, le quatuor est malin et sait nous réserver le meilleur pour la fin. Ainsi, l’éponyme Visions of a Life vient nous caler une bonne grosse droite avec un titre de 8 minutes aux multiples facettes changeant systématiquement de dynamiques, dans un esprit résolument heavy. Une excellente conclusion que nous n’attendions pas de la part de la formation: la composition de longs morceaux n’est donc plus un exercice pouvant leur faire peur. Une grande porte ouverte vers le futur de la formation?


Au bout du compte, Visions of a Life se révèle impressionnant dans chaque facette de ce qu’il entreprend, mais manque malheureusement un peu de cohésion, le sel de tout excellent album. Ouvrant leur son vers de nombreuses nouvelles possibilités, le quatuor oublie un peu de tirer le fil conducteur de son œuvre, le retrouvant in extremis pour sa conclusion.

Au-delà de cette considération, Wolf Alice n’ont rien perdu de leur talent à écrire de superbes compositions indie-rock ultra-efficaces et entêtantes sans cependant perdre leur identité en tant que groupe. Légèrement moins réussi que son grand frère My Love Is Cool, ce Visions of a Life est cependant un excellent successeur et, avec toutes ses pistes explorées, promet un futur brillant à la formation. Le futur s’annonce radieux.

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Tracklist

Heavenward

Yuk Foo

Beautifully Unconventional

Don’t Delete the Kisses

Planet Hunter

Sky Musings

Formidable Cool

Space & Time

Sadboy

St. Purple & Green

After the Zero Hour

Visions of a Life

Nos morceaux favoris: Heavenward, Yuk Foo, Don’t Delete the Kisses, Planet Hunter, Sadboy, Visions of a Life

La note: 8/10

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