Field Music – Open Here

Après le réussi Commontime, les deux frères Brewis, officiant sous le nom de Field Music, reviennent avec Open Here deux ans plus tard.

Se dévoilant sur le rythme accrocheur de Time In Joy, l’album s’ouvre de la plus belle des manières par l’un des meilleurs titres de l’album d’entrée de jeu. Même si le titre peut sembler long à première vue, l’auditeur aguerri se réjouira sûrement de ce titre fabuleux. Le ton est donné : cet album nous emmènera droit dans les années 1980 et s’articulera entre mélodies funky portées par une omniprésence de synthétiseurs et rythmes marqués. La mise en bouche Time In Joy nous fait donc pénétrer efficacement dans ce septième album studio. Et la suite s’avère être du même acabit : avec Count It Up, on retrouve des sons magiques nous ramenant instantanément au siècle précédent et le titre se savoure sur la durée puisque, tel son prédécesseur, aucune partie ne sort vraiment du lot. Et c’est un peu le constat qui se fait sur l’ensemble de l’opus : les titres sont globalement excellents mais il n’y a pas de refrain fédérateur à l’horizon. Cette absence ne fait toutefois pas défaut au groupe, heureusement.

Au-delà des titres « phares » de l’album, le duo de Sunderland délivre quelques titres qui, sans être spécialement accrocheurs à première vue, se révèlent de très bonne qualité, telles les courtes Front Of House et Open Here où la participation d’instruments à cordes frottées sublime le tout. Effectivement, même si l’album n’est pas des plus accessibles, à bien s’y plonger, il regorge de quelques pépites et on ne pourra pas reprocher au groupe de ne pas expérimenter. Difficile de ne pas penser à Talking Heads, XTC voire Genesis durant l’écoute de l’album. Chaque chanson convoque de nouveaux sons et de nouveaux rythmes. Et c’est toute la force du groupe : savoir se renouveler et savoir se creuser les méninges pour livrer des compositions recherchées mêlant cuivres, synthétiseurs, percussions et cordes frottées. Un régal que les deux derniers – et excellents – titres (Daylight Saving, Find A Way To Keep Me), clôturant de façon crescendo et magistrale Open Here, prouvent.

Explorant notamment les thèmes du Brexit qui les affecte (Sunderland s’est particulièrement prononcé en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’UE avec 61% de pro-Brexit) ou de la parenté, le duo utilise des compositions savamment orchestrées pour délivrer des messages allant de l’éducation genrée au regret du Brexit.

Nommés en 2012 au prestigieux Mercury Prize, on leur souhaite le même succès avec Open Here. En effet, avec sept albums en treize ans, les prolifiques Field Music nous livrent sur un plateau d’argent une musique à la croisée de la pop et de la new wave revisitée à la sauce 2010’s. Et c’est délicieux.

 

 

Tracklist :

Time In Joy
Count It Up
Front Of House
Share A Pillow
Open Here
Goodbye To The Country
Checking On A Message
No King No Princess
Cameraman
Daylight Saving
Find A Way To Keep Me

Nos titres préférés : Time In Joy, Count It Up, Daylight Saving, Find A Way To Keep Me

LA NOTE : 9/10

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