Superorganism au Café de la Danse: coloré, superbe et grisant

Superorganism étaient hier soir au Café de la Danse pour un premier live français qu’il ne fallait manquer sous aucun prétexte. Récit.

Superorganism deviendront grands en 2018; ça, on vous l’avait déjà dit. Cette première française était donc évidemment immanquable, située de plus dans l’enceinte du superbe Café de la Danse, salle parfaite pour accueillir l’ambitieuse scénographie du double quartet: 7 micros, guitare, synthés, batterie, impressionnants pylônes et surtout un fond destiné à la projection qui se révélera au cœur du show. 21h, la formation entre en scène.

Un tour de présentations est nécessaire. Ruby, B et Soul, à notre gauche, se chargent des chœurs et de savamment organisées chorégraphies. A notre droite, Tucan se charge des rythmes, bien campé derrière ses fûts. Au fond, Harry et Emily, masterminds de la formation, se chargent de la guitare, des claviers et surtout de l’impressionnante boîte à rythmes et effets qui font toute la saveur de Superorganism. Finalement, présidant cette impressionnante assemblée, Orono, 17 ans, se charge du chant, avec une aisance déconcertante. Vous êtes prêts?

Car le voyage dans la galaxie Superorganism se fait en un instant, comme un cacheton de LSD circulant dans notre organisme en quelques micro-secondes. La formation démarre son set avec It’s All Good, titre d’ouverture de leur éponyme album qui arrive dans quelques semaines. Le son est ample, aéré et puissant, les interprétations sont impeccables et inspirées et les animations de fond sont totalement délirantes: tout va pour le mieux.

Superorganism déploient avec aisance cette enivrante indie pop-colorée maximale jusqu’à l’ivresse: glitchs sonores, ruptures de rythmes, chœurs étourdissants, … Encore plus qu’en studio, le groupe ne sonne comme aucun autre, déployant un génie d’inventivité tant musical que visuel à chaque instant. Et si cet aspect visuel est renforcé par les nombreux k-ways de couleur que chaque membre porte, cette tenue est vite abandonnée à l’issue du second titre, l’entêtant Nobody Cares, tant la température grimpe vitesse grand V.

Bien évidemment, ce concert est l’occasion pour le collectif de dévoiler en exclusivité des titres inédits de leur premier album. Ainsi, Night Time et Reflections On the Screen se révèlent moins barrés mais tout aussi étourdissants dans leur usage des sonorités et des progressions mélodiques. Les images psychédéliques qui défilent en fond laissent place à un décor sous-marin au détour d’une scénette délicieusement second gré de la part du groupe. De nombreuses crevettes envahissent les projections; l’occasion de lâcher le délirant et bien nommé The Prawn Song.

Sur scène, tandis que les 3 choristes élaborent des chorégraphies parfaitement synchronisées, Orono fait le show, alpaguant la foule, signalant sa présence au public le plus haut perché, lâchant quelques remerciements et d’inimitables « Oui oui » au public. Le délice se poursuit avec le fédérateur SPRORGNSM, où la frontman enjoint évidemment le public à chanter avec elle. Un régal.

L’introspectif Nai’s March laisse le temps au groupe de redescendre quelques courtes minutes, pour mieux repartir avec le tube Everybody Wants to be Famous. Le plaisir est communicatif et la joie se lit sur les visages de chaque membre, même les plus affairés (Harry et Emily, toujours très focus). C’est donc sous des tonnerres d’applaudissements que le public demande le retour du groupe quand celui-ci fait mine de s’éclipser.

« Évidemment qu’on va jouer Something For Your M.I.N.D.! On serait stupides de ne pas la jouer! » lâche Orono en revenant sur scène. L’ultra-hit résonne alors avec puissance au sein du Café de la Danse pour une conclusion en apothéose. La chanteuse profite d’un refrain loopé pour envier un possesseur d’iPhone X dans les premiers rangs et pour prendre des selfies en hurlant avec des membres du public. Le tout se conclut donc à l’image du collectif Superorganism lui-même: foutraque, délirant, exaltant et débordant de bonheur.

Un point noir demanderez-vous? L’album à venir durant 33 minutes, Superorganism n’ont envoûté le Café de la Danse que pour 40 volatiles minutes; mais que préférer entre un show court et épatant ou un long et ennuyeux? Nous avons pour notre part choisi notre camp. Vous n’avez plus aucune excuse pour rater l’organisme géant quand il reviendra en France: la formation est l’injection pop revitalisante donc 2018 a désespérément besoin.

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Setlist Superorganism @ Café de la Danse

It’s All Good

Nobody Cares

Night Time

Reflections on the Screen

The Prawn Song

SPRORGNSM

Nai’s March

Everybody Wants to be Famous

Something for Your M.I.N.D.

 

La galerie photo du concert est à retrouver en cliquant ici!

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