Manic Street Preachers – Resistance is futile

Les gallois de Manic Street Preachers sont de retour cet avril avec un treizième (et selon les dires, un dernier) album qui s’impose dans leur discographie, après des précédents albums sans réelle saveur.

Resistance is futile semble pourtant à la fois vouloir marquer un tournant sans vraiment savoir comment s’y prendre.

L’album commence d’ailleurs très mal. People Give In ne sait pas pas elle-même où elle veut nous mener avec sa pop-rock plutôt fade. L’album nous offre de manière générale des morceaux qui marquent peu et s’enchaînent mal. Vivian, par exemple, nous laisse penser un instant à une jolie ballade aux sonorités jazzy mais part malheureusement trop vite dans un rock très nerveux, qui ne permet en aucune façon de s’évader et d’apprécier le titre.

Liverpool Revisited est quasiment une parodie tant elle joue sur ses airs country-folk convenus. Sequels of Forgotten Wars aurait pu quant à elle être une chanson entraînante si nous n’avions pas déjà perdu toute envie de bouger depuis le premier morceau.

Si ce n’est clairement pas l’album de l’année, les Manic Street Preachers savent bien sûr montrer de quoi ils sont capables en se démarquant tout de même avec quelques titres et riffs qui retiennent l’attention. Les morceaux qui sortent du lot sont rares mais bien présents, et redonnent le sourire.

Il y a notamment le joli riff très catchy de In Eternity qui exprime la volonté du groupe de se ressaisir. Un combo d’ailleurs, puisque In Eternity s’enchaîne avec l’énergique et très efficace Hold me like a Heaven, morceau qui s’écoute très bien au soleil, l’été qui approche, avec son chœur qui sonne comme une rengaine. C’est une chanson facile, mais qui permet de relever le niveau de l’album. On peut citer aussi  Distant Colours, qui, dans la même veine, fait tout ce qu’elle peut pour rendre l’album un tant soit peu agréable à écouter, grâce à sa vivacité et sa vigueur.

Mais voilà : le tout reste peu dynamique, on s’ennuie vite. L’espoir retrouvé avec l’écoute de In Eternity est de très courte durée, puisque à partir de Broken Algorithms, tout s’enchaîne sans qu’on y prête vraiment attention.

A Song for Sadness ne cherche pas à relever le niveau, et elle porte bien son nom ; on se retrouve plutôt dépités, en voyant la pente très glissante qu’ont emprunté les Manic Street Preachers avec cet album. The Left Behind, pour notre grand soulagement, sauve les meubles. Sans rien révolutionner, sa douceur permet au moins d’oublier un petit instant les morceaux décevants.

Les 12 titres que nous offre Resistance is futile semblent en fait être trop nombreux ; ressentir l’envie qu’un album se termine est rarement bon signe. Finalement, seuls les fans de la première heure seront sûrement comblés avec l’habituelle version Deluxe de l’album qui offre les versions démo de chacun des morceaux.

Un bilan, très décevant pour ce treizième album, qui aurait pu ranimer la flamme de Manic Street Preachers perdue depuis quelques temps, si il avait su être enfin novateur, chose que l’on attend depuis maintenant beaucoup de temps.

manic street preachers

Tracklist :

    People Give In

    International Blue

    Distant Colours

    Vivian

    Dylan & Caitlin

    Liverpool Revisited

    Sequels Of Forgotten Wars

    Hold Me Like A Heaven

    In Eternity

    Broken Algorithms

    A Song for The Sadness

    The Left Behind

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Note : 4,5/10

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Morceaux favoris : In Eternity, Vivian, Hold me like a Heaven

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Review : Alice Grasset

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