Roger Waters offre un spectacle impressionnant à l’U Arena

Le légendaire bassiste des Pink Floyd Roger Waters s’est arrêté à Nanterre à l’occasion de son Us + Them Tour pour 2 concerts. Retour sur la deuxième soirée.

Un concert de Roger Waters c’est un événement, un moment unique, un spectacle grandiose. La dernière fois c’était en 2013 au Stade de France pour la tournée The Wall et c’était fantastique. L’attente est donc grande avant de rejoindre la flambant neuve U Arena, inaugurée récemment par les Rolling Stones. Ce soir, pas de première partie, la mise en scène est imposante avec un écran qui s’étale sur tout le virage du stade couvert. Roger Waters monte sur scène à 20h30 alors que la salle est loin d’être remplie. Le concert de la veille, lui, se jouait à guichets fermés.

L’ex Pink Floyd est accompagné par un groupe élargi. Il entame son set avec Breathe et enchaîne rapidement dans un spectacle millimétré. The Great Gig In The Sky est le premier moment fort de la soirée. Roger Waters est à la basse et laisse la scène à ses 2 choristes. La reprise est magnifique, les voix des 2 femmes exceptionnelles. Un moment hors du temps largement salué par l’audience. Après 6 morceaux des Floyd, Roger Waters propose quelques morceaux de son répertoire. De son dernier album même plus précisément, Is This The Life We Really Want ?. On connaît l’engagement politique de Roger Waters et celui ci apparaît enfin pendant Picture That où on voit Donald Trump caricaturé.

La fin du premier set approche, car oui, Roger Waters fait un entracte. Et quelle fin puisque on aura droit à Wish You Were Here et Another Brick In The Wall, de vrais monuments du rock sont joués devant nos yeux. Sur cette dernière, une vingtaine d’enfants parisiens rejoignent la scène pour chanter et danser à côté du groupe. Entre la partie 2 et 3 du morceau, les enfants enlèvent leurs vestes pour montrer un Tee Shirt sur lequel est inscrit RESIST.

La prestation musicale est sublime, s’ensuit un entre acte de 20 mins. Pendant cet entracte, de nombreux slogans sont affichés sur les écrans qui surplombent la scène. Tous débutant par RESIST. La majorité seront acclamés par les spectateurs présents. Certains concernent Israel, d’autres le Neo Fascisme. Tout l’engagement de Waters, partie intégrante du show est révélé au public. Car au delà du divertissement, de la musique, le bassiste entend bien faire passer un (des) messages(s).

Pour la deuxième partie du concert, de grandes colonnes se hissent au dessus de l’écran rappelant la pochette de l’album Animals. Encore plus engagée la deuxième partie du set sera moins classique avec des morceaux comme Dogs ou Brain Damage. On retiendra une version magnifique de Money avec en fond, les images des dirigeants de nos sociétés montrés comme avides, égoïstes. Avant d’entamer Eclipse, une pyramide de laser se dresse au dessus de la fosse avec d’autres lasers multicolores qui s’élèvent sur le plafond de l’arène de Nanterre. Hommage à la mythique pochette de The Dark Side Of The Moon.

Enfin, avant un dernier morceau, Roger Waters prend la parole. Pour remercier son groupe d’abord, son public ensuite et pour expliquer sa démarche. Il prend parti pour la Palestine, demande de résister face aux dérives de nos sociétés. Il remercie aussi la France pour la Révolution, la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen. Un discours engagé, très engagé qui divisera.

Roger Waters offre finalement Comfortably Numb en guise de fin. Ce concert une fois de plus, rappelle le génie musical de ce grand monsieur et des Pink Floyd. Le spectacle visuel est lui aussi grandiose.

Un show fantastique. Autant visuellement que musicalement Roger Waters et son groupe font forte impression. Malheureusement, l’ambiance était absente avec une fosse assise et un public peu (pas) impliqué. D’autre part, le discours politique prend une part très importante dans le spectacle. Il paraît certes légitime au regard des dérives de nos sociétés. Il est en accord avec le discours des morceaux joués. Mais ce discours a aussi, à coup sûr, divisé un public pourtant acquis à sa cause. D’autant plus, que, ce que critique Roger Waters (l’argent, l’exploitation etc) il l’utilise en partie avec des places dépassant la centaine d’euros et un merch qui est probablement fabriqué dans des endroits du globe où l’exploitation est courante. Ceci dit, la prise de risque est sincère et assumée et s’intègre assez bien dans le show proposé par l’ex Pink Floyd. A méditer.

 

SETLIST:

Breathe

One Of These Days

Time

Breathe (Reprise)

The Great Gig In The Sky

Welcome To The Machine

Déjà Vu

The Last Refugee

Picture That

Wish You Were Here

The Happiest Days Of Our Lives

Another Brick In The Wall Part 2

Another Brick In The Wall Part 3

Dogs

Pigs (Three Different Ones)

Money

Us and Them 

Smell The Roses

Brain Damage

Eclipse

Comfortably Numb

 

 

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