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THE JOY FORMIDALE – AAARTH

The Joy Formidable revient sur le devant de la scène avec un quatrième opus, Aaarth. Les Gallois livrent un album plus expérimental que ses prédécesseurs mais faisant toujours la part belle aux guitares.

Aaarth, c’est le nom à la sonorité très sauvage qu’a choisi The Joy Formidable pour son quatrième album. Et pour cause, le terme signifie « ours » en gallois. Avec son côté parfois hard-rock, Aaarth semble effectivement tirer son inspiration d’une certaine animalité. Y Bluen Eira, le titre d’ouverture annonce la couleur avec ses motifs saturés et ses rythmes endiablés portés par la voix grungy de la chanteuse Ritzy Bryan. S’en suivent deux autres pépites, The Wrong Side et Go Loving, aux mélodies tout aussi abrasives. Aaarth est assurément un album de guitares comme le groupe a l’habitude d’en produire. Le trio use et abuse des effets pour notre plus grand plaisi, à l’instar du très réussi Cicaca (Land on your back) où les guitares résonnent tels de gros cylindrés vrombissants.

En contraste total avec la majorité des morceaux, Ritzy et sa bande glissent quelques ballades pour calmer le jeu : un savant jonglage déjà expérimenté par The Joy Formidable lors de ses précédents albums. Sur All in All, l’auditeur se laisse bercer par une voix chaude qui le porte doucement vers un intense moment de shoegazing. Plus loin, le trio nous élève vers un instant suspendu avec Absence. Exit les riffs torturés, la mélodie est portée par les arpèges d’un piano aérien.

Aaarth marque également une volonté de s’ouvrir à de nouveaux horizons. La conception de l’album, dans un studio mobile, alors que le groupe arpentait le globe pour sa tournée, n’est certainement pas étrangère à ce résultat. Cicada (Land on your back) est l’illustration parfaite d’inspirations puisées de par le monde. Avec sa guitare sèche, ses cigales, ses mélodies orientales, le titre nous propulse vers de lointaines contrées ensoleillées.

Un exotisme renforcé par des couplets qui sonnent comme des incantations scandées d’une voix haletante. Les Britanniques n’en oublient pas pour autant leur terre d’origine. En témoigne parfaitement la chanson Y Bluen Eira (« neige bleue »), interprétée entièrement en gallois d’une voix particulièrement gutturale.

Sur ce dernier album, The Joy Formidable mise incontestablement sur l’expérimentation. En effet, Ritzy Bryan a déclaré vouloir faire de ce nouvel opus, un « collage ». L’exercice est particulièrement réussi sur Caught on Breeze. Le morceau s’ouvre sur une mélodie funk, évolue ensuite vers une instru plus musclée, pour aboutir à ce qui a tout l’air d’une session jam.

Avec Aaarth, les petits protégés des Foo Fighters (dont ils ont assuré les premières parties en septembre) livrent une prestation dénuée de tout carcan.

Après deux premiers albums signés chez Atlantic Records, dont le très remarqué The Big Roar (2011), le groupe s’éloigne du label détenu par la Warner et sort Hitch (2016) sur son propre label, C’mon Let’s Drift.

Pour Aaarth, The Joy Formidable renouvelle l’expérience, mais cette fois chez Seradom, autre label du groupe. Une liberté qui sied parfaitement aux trois compères : sans faire figure d’album d’anthologie,   Aaarth est un pari réussi.

 

Tracklisting:

Y Bluen Eira

The Wrong Side

Go Loving

Cicada (Land on Your Back)

All in All

What For

The Better Me

Absence

Dance of the Lotus

You Can’t Give Me

Caught on a Breeze

Nos morceaux favoris : Y Bluen Eira, The Wrong Side, Cicada (Land on Your Back), Absence

LA NOTE : 7,5/10

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