shame – Drunk Tank Pink

Second album pour les londoniens. Verdict.

3 ans et 3 jours après le très prometteur Songs of Praise qui avait frappé un grand coup, shame signe son grand retour avec Drunk Tank Pink. 11 titres composent ce nouvel effort, dont 5 singles étaient déjà connus. Les fans les plus avertis reconnaîtront également des titres joués en live avant la crise sanitaire ; il faut dire que la formation n’a cessé d’écumer les salles et les festivals depuis ses débuts, et ce avec brio.

Toujours fidèle, la bande à Charlie Steen propose un disque chez le label de Dead Oceans. Mais avant toute écoute, un élément majeur attire notre attention : le producteur n’est autre qu’un certain James Ford. Si ce nom ne vous dit rien, peut-être que ces artistes qu’il a côtoyés vous parleront : Arctic Monkeys, Foals, Depeche Mode, Gorillaz et tant d’autres. L’anglais est également bien connu pour être le batteur de The Last Shadow Puppets.

Dès lors, on ne peut que reconnaître qu’une collaboration entre les attendus shame et le grand James Ford se doit d’être à la hauteur. Autre point à prendre en compte : des sessions d’enregistrement ont été réalisées dans les studios franciliens de La Frette, où un certain Tranquility Base Hotel + Casino a notamment vu le jour. Mais mettons de côté ces quelques faits le temps de notre écoute, et laissons à nos oreilles le dernier mot.

Les hostilités sont ouvertes avec le désormais bien connu Alphabet, nous permettant dès les premières notes de nous mettre dans l’ambiance. Rock alternatif, post-punk, indie rock… Les dénominations sont nombreuses pour qualifier le travail de shame ; libre à chacun de s’approprier leur musique. Du moins, force est de constater que cette entrée en la matière s’inscrit dans la lignée de Songs of Praise, ce qui ne peut que ravir les fans des premiers jours.

Notre écoute se poursuit avec Nigel Hitter, qui a été proposé aux fans il y a à peine quelques jours. Le groupe explique que ce titre « se concentre sur la routine quotidienne, la répétition et à quel point les tâches ordinaires semblent extraordinaires en rentrant de tournée.” Des propos qui font sens en ces temps si particuliers, et fort bien mis en musique. Au tour alors de Born in Luton, aux guitares criantes comme on les aime, qui fut aussi un amuse-bouche avant cette sortie tant attendue. Un sans-faute pour le moment.

March Day surgit alors, permettant à la basse de Josh Finerty de démontrer tout son potentiel. Une envie terrible nous vient alors d’hurler en live ce refrain « I can’t get up, I won’t get up » ; ce n’est que partie remise. Au tour de Water in the Well, autre single diablement efficace. Un bien beau bordel paradoxalement si organisé, qui il faut l’admettre fait mouche. Snow Day apporte alors la preuve que shame ne peut se contenter d’une case bien précise, en s’aventurant avec succès vers d’autres genres peu habituels dans lesquels Charlie Forbes est comme un poisson dans l’eau.

Avec Human, for a Minute, nous retrouvons les facettes sombres des londoniens, accordant une aparté très intéressante et qui s’inscrit idéalement dans la continuité de cet album. Great Dog a alors tout le loisir de sonner les retrouvailles entre le rock énergique de shame et nos oreilles, si réceptives à cette bouffée d’air frais depuis déjà plusieurs années. Pas le temps de souffler que les guitares de Eddie Green et de Sean Coyle-Smith viennent nous faire danser pour 6/1.

La dernière ligne droite est alors lancée avec Harsh Degrees, démontrant une nouvelle fois ce si particulier potentiel de songwriting : « the less you think, the less you care ». Tout simplement. La lourde tâche de clôturer cet album est alors donnée à Station Wagon. Tout comme pour le premier LP, un titre de plus de 6 minutes est proposé. Dans une montée progressive allant jusqu’à l’angoisse, le bouquet final est une réussite indéniable.

Finalement, que retenir de Drunk Tank Pink ? Sur ce travail de longue haleine, shame signe l’album de la confirmation. En s’appuyant sur des bases plus que séduisantes, l’expérience de la scène semble avoir fait grandir les jeunes anglais, qui ont osé se risquer avec succès vers d’autres horizons. L’essence même du groupe reste tout de même bien présente, ce qui devrait continuer à plaire aux amateurs de rock anglais.

Tracklist :

Alphabet
Nigel Hitter
Born in Luton
March Day
Water in the Well
Snow Day
Human, For a Minute
Great Dog
6/1
Harsh Degrees
Station Wagon

Nos morceaux favoris : Alphabet, Nigel Hitter, Water in the Well, Human, for a Minute, Station Wagon

LA NOTE : 8,5/10

Retrouvez notre interview du groupe par ici.

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