The Stranglers – Dark Matters

Après neuf ans sans album studio, le retour du quatuor, figure de proue du punk, était plus qu’attendu. A l’aube de sa sixième décennie d’existence, le groupe peut-il encore surprendre?

UN CONTEXTE PARTICULIER QUI A ANIME LA COMPOSITION FINALE DE L’ALBUM

Pour mieux comprendre ce dix-huitième opus, il est important de rappeler qu’il a été marqué par la mort soudaine de Dave Greenfield, l’un des membres originels, victime du Covid. Ses claviers font partie intégrante du son qui caractérise les Stranglers. Ainsi, sa disparation a teinté Dark Matters d’une toute nouvelle dimension, celle d’un hommage à un ami cher.

UNE TRACKLIST EN DEUX PARTIES

Le groupe a étonné en dévoilant un single pop et très doux: And If You Should See Dave… L’un des trois titres composés et enregistrés après le décès du claviériste. Le titre est d’autant plus appréciable que les membres restants ont fait le choix de proposer un morceau sans claviers, proposant ainsi un au revoir tout en sobriété et loin du tire-larmes auquel on aurait pu s’attendre.

Le reste de l’album se divise en deux : d’un côté des titres très calmes (qui peuvent d’ailleurs étonner les fans) et d’autres, plus classiques dans l’esprit du quatuor. Le tout garde une cohérence certaine et s’enchaîne de façon fluide, alternant quasi-systématiquement un son de chaque.

Dark Matters s’ouvre sur un Water énergique et entraînant, avec des claviers reconnaissables entre mille et qui ont toujours fait la force du groupe. S’ensuit This Song, étonnante reprise de This Song Will Get Me Over You de The Disciples Of Spess, alimentée par des arpèges de synthé et une basse qui rappellent les premiers opus de la formation. Après le très réussi And If You Should See Dave… on retrouve le dansant If Something’s Gonna Kill Me (It Might As Well Be Love), dont la mélodie rappelant Kraftwerk contraste avec la thématique du deuil.

On revient ensuite aux fondamentaux avec No Man’s Land, suivi par The Lines, remarquable interlude d’une minute trente portée par un simple duo voix/guitare acoustique, fait assez rare dans la discographie des Stranglers pour être notifié. Après le catchy Payday s’installe la sublime Down, chanson d’amour touchante et fragile. Quasiment entièrement acoustique, elle pourrait être le pendant positif de In The End (sur l’album Coup de Grace), morceau sur le divorce. Viennent finalement The Last Men On The Moon et White Stallion ; laissant place à la surprenante Breathe, digne d’une bande originale d’Ennio Morricone.

QUE RETENIR DE DARK MATTERS?

Tout simplement qu’après autant de temps, la formation est toujours capable d’innover. Ce dix-huitième effort a tout d’une conclusion, qui regroupe ce que les Stranglers ont toujours su nous proposer, tout en nous prouvant qu’on peut concilier nouveauté et efficacité. En rendant hommage à Dave Greenfield, ils honorent par la même occasion quarante-sept ans de création. Une rétrospective variée et pourtant cohérente, en somme.

TRACKLIST

Water

This Song

And If You Should See Dave…

If Something’s Gonna Kill Me (It Might Always Be Love)

No Man’s Land

The Lines

Payday

Down

The Last Men On The Moon

White Stallion

Breathe

LA NOTE DE LA REDACTRICE : 8/10

Ses morceaux favoris : And If You Should See Dave, The Lines, Down

Les autres notes :
Fabien : 6/10. Intéressant mais pas indispensable.

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