Placebo à Bruxelles : Une grosse claque et un retour aux sources

Annoncé quelques jours seulement avant la date, Placebo s’est produit en showcase sur la petite scène de l’Orangerie du Botanique à l’occasion de la sortie de leur dernier album Never Let me Go. Un show sold out en quelques minutes auquel nous avons eu l’occasion d’assister.

Quoi ? Placebo au Botanique ? Ça semble totalement irréel dit comme ça. Eux qui ont pour habitude de remplir le Sportpaleis lors de chaque tournée. Et pourtant, ce mardi c’est à l’Orangerie du Botanique que s’est produit le groupe de Brian Molko. Arrivé sur place 1h30 avant le show, les rares privilégiés étaient déjà au rendez-vous faisant la file avant l’ouverture des portes et se faisant accoster continuellement par les moins chanceux à la recherche du précieux sésame pour entrer.

Une fois dans la salle, le public commence à se chauffer avant l’arrivée du groupe sur scène, la tension monte, cela fait tellement longtemps qu’on ne les a plus vus… et puis, c’était sans doute le premier concert post Covid sans masque de beaucoup d’entre nous. Un retour à la vraie vie, au monde d’avant.

Et puis ça y est, les lumières s’éteignent et le groupe monte sur scène sous les hurlements d’un peu plus de 300 personnes surexcitées de les revoir enfin. L’intro de Forever Chemical (vous aussi elle vous fait penser à une chanson de Bowie ?) retentit et 3,2,1 …. Brian envoie ses premières notes de guitare puissantes. Le ton est donné, ce concert sera intensément rock et violent. Les titres s’enchaînement à une vitesse folle et le groupe ne laisse aucune seconde de répit à son public survolté. Ils sont là pour jouer, nous donner une énorme claque et pas pour faire du blabla. Par moment entre les chansons on entendra un gars au premier rang hurler « Hé bonjour Brian ! » qui répondra quelque fois par un léger sourire comme pour dire « sh*t up man ! ».

Les titres du dernier album s’enchaînent agrémentés de belles surprises entre comme Protect me from What I Want, For What it’s Worth ou encore Post Blue (dans une version vraiment dingue qu’on ne peut pas vous décrire ici) et puis d’un coup, stop. Tout s’arrête et Brian s’adresse en français au public pour dire « Excusez-moi ». Quelqu’un joue faux… Brian accuse Stefan qui accuse Brian qui se défend de ne jamais jouer faux… Le groupe entier ainsi que le public partent en fou rire ce qui rompt un peu cette atmosphère très cadrée et dark à laquelle on s’attend quand on va voir Placebo. Après quelques petites blagues de Brian sur « Bienvenue à notre répétition » ou « Je me prends un thé et une clope le temps que tu règles ça », le show peut enfin reprendre.

Retour aux choses sérieuses et à ce coté ultra cadré, professionnel volontairement hautain et surtout à cette énergie absolument dingue. Pour avoir vu Placebo de nombreuses fois depuis une quinzaine d’années, ce soir là nous avons eu l’impression d’avoir fait un retour aux sources. Vous savez, les débuts des groupes, quand ils ont des choses à dire et de la haine à exprimer ? Cette hargne qu’ils avaient un peu mise de coté ces dernières années semble refaire surface.

Ils sont de retour avec ce nouvel album attendu depuis 9 ans. 9 ans, c’était peut être le temps qu’il fallait finalement afin de prendre un nouveau départ et de revenir à des choses plus profondes et plus touchantes.

Quelques jours après ce concert, on réalise à quel point nous avons eu la chance d’être là, en petit comité, pour découvrir ce nouvel album qui sonne comme un vrai retour aux sources.

Prochaine étape du groupe en Belgique : TW Classic en juin (avec une programmation folle : Nick Cave, Sleaford Mods, The Smile…) et le Sportpaleis en Novembre… Il y aura un peu plus de monde mais on sera là pour tout vous raconter !

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