Morrissey à Lyon : quand les fans perdent la raison et montent sur scène

Retour sur cette soirée mémorable du 12 mars.

A l’annonce de cette petite tournée française, la stupéfaction fut d’abord collective dans le choix des salles. En effet, pour Lyon, c’est l’Amphithéâtre 3000 qui est réquisitionné, avec uniquement des places assises (ce qui n’est pas toujours le cas, comme à Metronomy par exemple). Quant à Paris, où nous étions quelques jours avant ce passage dans le Rhône, il y avait tout de même quelques places debout.

Mais revenons à la musique. Nous prenons place dans cette superbe salle pour la troisième fois de la saison (après Queen Symphonic et The Australian Pink Floyd Show), quand à 20h l’écran rectangulaire commence à projeter pendant 30 minutes (que ce fut long…) des vidéos diverses et variées : images de guerre, Elvis Presley, les Sex Pistols… Jusqu’à 20h30, et l’arrivée de Morrissey et ses 5 musiciens.

Toujours aussi classe et charmant, l’ancien frontman des Smiths va proposer bon nombre de ses tubes : Our Frank, Irish Blood English Heart, Knockabout World, Jack The Ripper… 5 titres de son ancienne formations seront également proposés (même si c’est toujours moins qu’un certain Johnny), comme Half A Person, Girlfriend in a Coma ou encore la retravaillée Please, Please, Please Let Me Get What I Want.

En effet, cette dernière va bénéficier de réarrangements notamment pour ce qui est des claviers. L’occasion de souligner le professionnalisme des musiciens présents ce soir, qui iront jusqu’à utiliser contrebasse et… accordéon ! Mais revenons à notre cher Moz, qui se permet en ce dimanche soir de faire l’idiot sur Everyday Like Sunday (changement des paroles, voix bizarre, joujou avec le tambourin…)

C’est bien connu, Morrissey est dans la provocation. Bien qu’on peut lui pardonner de s’être amusé sur ce dernier titre de circonstance, on regrette la diffusion maladroite d’images choquantes de tauromachie sur The Bullfighter Dies, même si l’intention était bonne. Très bavard ce soir, pas radin sur les blagues et anecdotes, sa superbe voix offrit trois extraits de son prochain album qui ne saurait tarder à nous arriver.

Mais parlons donc de cette fameuse montée sur scène. Sur Trouble Loves Me, titre 17 sur 20 de la setlist, un premier fan monte sur scène pour câliner Morrissey. Car oui, la « fosse assise » n’a jamais existé : beaucoup sont agglutinés entre la première rangée de sièges et la scène, et il n’y a pas de crash barrière ! C’est donc un jeu d’enfant. Puis, Suedehead retentit, et à nouveau un autre fan effectue sa tentative.

On se croirait de retour dans les années folles des rockeurs et de leurs groupies ! La sécurité, étonnée, ne répondra qu’en arrêtant les personnes et en les raccompagnant directement dans la « fosse ». Oui mais voilà : la brèche était ouverte. Sweet and Tender Hooligan sonne le rappel, comme à la dernière date parisienne. Et là, c’est le signal : chacun leur tour, TREIZE personnes sont montées, on vous le jure !

Le set se termine avec des agents de sécurité sur les starting-blocks et qui interviennent à la moindre tentative, Morrissey s’en régale et semble vivre sa meilleure vie malgré des fans qui parviennent à l’enlacer, et en icône indémodable qu’il est, quitte la scène en jetant son tee-shirt dans la foule, qui se battra pendant plusieurs minutes pour déterminer l’heureux propriétaire. Everyday is NOT like sunday.

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