Muse en égérie rock au Groupama Stadium

Retour sur cette belle soirée du 15 juin.

On avait quitté Muse en festivals (Déferlantes, Beauregard et Eurockéennes) avant de les retrouver à La Salle Pleyel en octobre dernier. Pour les événements estivaux, les prestations étaient plutôt convaincantes. Mais hier soir, au Groupama Stadium, nous avons vu la version deluxe. Tout commence avec des perturbations du réseau TCL pour se rendre au stade, démontrant toute la complexité de construire un stade aussi éloigné (l’Orange Vélodrome n’aura pas de problème sur ce point-là…)

Nous sommes tout de même au rendez-vous à 19h pour The Warning. Une belle énergie, du sourire, de la qualité ; bien qu’elles ne soient pas du rayon de Sound of Brit puisque mexicaines, on vous conseille tout de même d’aller jeter une oreille à ce qu’elles proposent. Après le passage d’un faucon (le même qu’à Depeche Mode où nous étions fin mai dernier ?) voici que notre duo chouchou de Brighton fait son apparition : les Royal Blood montent sur scène à 20h sur Love to Love You Baby de Donna Summer.

Mike et Ben font démarrer fort avec Out Of The Black, suivi de Come On Over. L’équilibre voix / instruments met du temps à se mettre en place, ce qui n’empêche pas le duo de mettre tout le monde d’accord d’entrée. On sent une joie d’être là, parsemée d’échanges avec le public qui réveille le Groupama Stadium. Telle est la mission d’une première partie de ce calibre. Malgré une veille à L’Autre Canal du côté de Nancy (une tournée de petites salles entre deux stades), les brits sont tout de même bien en jambe.

On notera un musicien de scène qui se charge des claviers (Boilermaker) ou encore des choeurs (How Did We Get So Dark?) Un plus inévitable pour un groupe qui semble avoir du mal à se renouveler, comme le démontre le dernier single Mountains at Midnight qui est certes d’une technique redoutable mais pas si accrocheur en studio comme sur scène. Surtout, ce qui inquiète, ce sont les rythmes ramollis, autrement appelés syndrome arcticmonkeysien. Mais bon, on reste tout de même bien heureux de les avoir vus !

Royal Blood @ Groupama Stadium

Après une setlist composée de Billie Eilish, MGMT, Smashing Pumpkins ou encore Chvrches, le public se chauffe avec une sublime ola. Il faut dire que le public de Muse a bonne réputation pour ce qui est de l’ambiance, mais aussi pour la fraternité entre chacun(e) : du fait d’un malaise, toute une ligne pour laisser les secours intervenir a été constituée en quelques instants. Il aura fallu en effet attendre jusqu’à 21h32 pour que la première cinématique Chant surgisse sur les grands écrans : que la fête commence.

Will of The People et ses lettres enflammées fut jouée avec des membres masquées : on sait déjà que l’on va rester dans la continuité de la proposition faite en festivals. Mais à l’arrivée de Chris sur le ponton pour Hysteria ainsi que celle de Matthew pour son solo, on sent que ce sera une version bien plus XXL. Cela s’explique aussi par des lumières bluffantes, mettant directement dans l’ambiance. Drill Sergeant sera chargé de la transition avec Psycho, obligeant les derniers hésitants à sauter encore et encore.

Le rescapé Bliss, petit flashback à connotation fanservice, fondra sous la langue telle une madeleine de Proust. Resistance fera aussi son petit effet, avec un musicien de scène mêlant piano, guitare et percussions. Les claps sont bien évidemment demandés, pour ensuite laisser place à Won’t Stand Down, entre flammes et structure géante derrière le groupe. Compliance sera saupoudré de beatbox par le camarade du trio, alors que Matt nous dit qu’il nous aime. Ah la la, quel romantique celui-ci alors…

Thought Contagion, titre taillé pour les stades, montrera toute la complémentarité déconcertante de la session rythmique composée de Dom et Chris. Verona sera alors l’instant émotion avec sa pluie de flashs, ses confettis, et une voix de Bellamy tout simplement exceptionnel. En tout cas, de la fosse, le son est très bon (oui, je sais, le son était moins bien aux places assises, les stades quoi…) Après une énième cinématique, Time is Running Out résonne comme un climax de la soirée, avec un public très chantant.

MUSE @ Groupama Stadium

Et que dire du jeu de guitare de notre frontman, même si on ne s’inquiétait pas vraiment sur ce point-là. Dominic est alors seul sur le ponton pour The 2nd Law: Isolated System alors que ses camarades le rejoignent. Malgré le slapping frissonnant de Christopher, on constate rapidement que des parties (et ce n’est pas le seul titre) sont malheureusement pré-enregistrées ; mais on n’oublie vite cela quand on voit la session rythmique revenir bras dessus bras dessous sur la scène avec le sourire jusqu’aux oreilles.

Posté derrière son piano, Matthew se fait plaisir avant de lancer You Make Me Feel Like It’s Halloween. L’occasion de s’attarder sur les caméras, qui ici par exemple vont jongler entre cinématiques et prises en direct qui rentre parfaitement dans l’esprit du dernier album. Alors qu’il nous dit qu’il ‘‘love this place », on entend une fan lui répondre « Bellamy, dans mon lit ! » Au tour alors de Madness avec la basse futuriste de Christopher, et un partage dans les parties de guitare avec le musicien de scène (devinez qui a le solo…)

We Are Fucking Fucked prend la relève, avec des ah ah ah ah ah ah ah (j’en ai sûrement oublié) en chœur et des miroirs en lévitation. 3 inconnus vont alors attirer notre attention sur le ponton, permettant à Bellamy de se hisser sur l’épaule de la structure propre au dernier album pour nous proposer quelques arpèges. La pression redescend pour vite remonter avec Supermassive Black Hole et ses micros trafiqués. Plug In Baby, second rescapé des débuts, sera alors un autre climax chanté à l’unisson.

Behold, the Glove sera alors un passage obligé : il faut bien rentabiliser la combinaison et le petit joujou au poignet. Uprising sera le signal à un énième départ de flammes, pour laisser Matt une dernière fois au piano nous épater. C’est alors l’heure du titre « retour à l’école » : au programme de Starlight, le stade à guichets fermés révise sa motricité en percussions et sa chorale sur le refrain. Peut mieux faire… Kill or Be Killed et bien sûr Knights of Cydonia vont alors clôturer un show à l’américaine XXL de 2 heures.

Finalement, que retenir de Muse au Groupama Stadium ? Tout d’abord, un très bon choix de premières parties. Puis, un spectacle qui semble être réglé comme du papier à musique. Les imprévus sont donc moins nombreux, même si le trio s’accorde tout de même quelques libertés musicales. Quant au sujet épineux de la setlist, certes les derniers albums sont très présents, mais ils sont aussi très aimés du public qui donne du répondant. Et, finalement, le dernier album prend toute sa dimension. Et puis, il y a tout de même des rescapés des premiers albums ! Alors, oui on reviendra encore et encore, et on ne s’en lassera finalement jamais.

Pour poursuivre votre lecture :

L’ensemble des photos

Appel à témoignages : racontez-nous Muse au Groupama Stadium

Les prochaines stades de Muse en France

La date surprise de Muse à Nancy

3 Comments
  • Lolo-Ito
    Posted at 12:44h, 17 juin Répondre

    Encore des difficultés pour se rendre dans ce lointain stade de banlieue industrielle ? Comme c’est étonnant…

  • L.Pelletier
    Posted at 14:05h, 17 juin Répondre

    J’étais moi-même à ce concert jeudi soir … mon impression personnelle est beaucoup plus mitigée …. Son pourri en tribunes … au vu des autres articles parus, vous vous extasiés tous sur les confettis et lance flammes …. Qu’est-ce qu’on s’en fout ! Tu parles de fanservice pour la présence de Bliss dans la setlist …. Désolée mais c’est avoir peu d’égards pour les fans qui ont « fait. » Muse à leurs débuts avant le virage commercial ! C’est un réel bonheur d’avoir cette chanson dans une setlist … surtout quand on est obligé d’écouter Madness ou UD en parallèle …..
    En 2022, j’étais à l’Apollo et à Pleyel !!!!! Là, c’est mon Muse ….. Tu ressors du concert vidé d’avoir jumper sur Citizen’, NB, SS, Assasins MOTP ….. avec les chansons du dernier album qui s’insèrent très bien ! Pas besoin de gadgets de mise en scène, juste des musiciens à leur top ! Avec WOTP, j’étais plutôt confiante sur les concerts en stade ,,,,, ben pétard mouillé ! Zéro surprise ….. ça devient lassant ….. J’adore Matt qui dit 2001 .. on est dans les starting-blocks ..Putain il va lancer Citizen …ben non, juste Bliss !!!! Les gens à côté de nous, se sont rassis …. Visiblement connaissaient pas …. On s’est bien marré …. Je sais qu’il faut de tout pour faire les fans d’un groupe …. Mais désolée, sans même parlé de celles qu’on n’entendra plus jamais …. Il y a des merveilles qui ne sont plus jouées .. et qui sont quand même d’une autre qualité musicale que Résistance par exemple …. B&H, Absolution …. SMBH j’en peux plus, les parties instrumentales où on dort qui cassent le rythme …. D’accord mais moins ….. Donc au stade, on a eu quelques bons moments après un break de 10 ans mais on se contentera des événements dans des petites salles quand on arrive à avoir des places mais le stade, c’est fini … À moins, que les anciennes chansons reviennent en grâce …. Un jour peut -être !

  • Jean-loup
    Posted at 12:21h, 19 juin Répondre

    Superbe show mais un son pourri qui a gâcher la soirée.
    Placé face à la scène en tribune or le son était saturé et avec trop de basse.
    Vu les stones à la même place avec un son 100 fois meilleur.
    Le stade n’est pas le seul fautif un bon ingénieur du son aurait certainement atténué ce problème.
    Dommage parce que la prestation scénique était au niveau.

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