Benjamin CLEMENTINE

Benjamin Clementine magistral à la Salle Pleyel

Benjamin Clementine jouait un très beau concert le 26 septembre 2023 à la Salle Pleyel pour promouvoir son dernier album And I Have Been.

La Salle Pleyel est comble lorsqu’à 21h03, sur une scène encore dans la pénombre, arrive Benjamin Clementine. Il est pour l’instant seul sur scène, éclairé par un seul spot. Toute l’attention est portée sur lui, sans parler il a déjà une telle prestance. Il s’assoit au piano et sa magie commence à opérer. Très rapidement, sa voix si unique, si puissante nous touche droit au cœur. Il sera ensuite rejoint par son bassiste pour jouer Residue, d’abord uniquement en basse-voix, puis par moment Clementine jouera un peu au piano. Enfin, arrive le reste du groupe : un batteur, une violoncelliste, deux violonistes, et (il semblerait) une altiste (ou une autre violoniste). Ensemble iels jouent Gypsy, BC. Et ensuite le concert continue de cette façon.

Un concert touchant

Benjamin Clementine parle peu, mais lorsqu’il le fait c’est presque toujours en français. Cela lui permet de se rapprocher du public, lui qui semble sinon assez en retrait. Il joue un homme disant à un jeune de partir à la fin de God Save The Jungle, il commence à parler en français, puis il retourne à sa langue maternelle, tout en gardant un accent français ce qui permet de mettre en avant l’histoire racontée par cette chanson.

Il tente quelques blagues sur ses enfants et sa belle-mère qui ont l’air de faire rire le public. Ce dernier applaudi avec vigueur chaque chanson du pianiste, mais Clementine a du mal à le faire chanter avec lui sur Auxiliary. Pourtant c’est l’un des plus beaux moments de ce concert. Déjà ce morceau est magnifique, mais d’entendre en plus Benjamin Clementine, avec pour seul instrument une guitare sèche (jouée par le bassiste), chanter accompagné des voix timides de la Salle Pleyel « Takes who, takes what, takes you and I to make this child smile », c’est tout simplement splendide. Un moment d’une douceur indescriptible, hors de la réalité.

Les arrangements live sont vraiment très beaux, et Clementine n’hésite pas à être seul quand c’est nécessaire. Pour God Save The Jungle, tous les membres partent, sauf le bassiste, puis il est de nouveau seul pour Cornerstone. C’est assez impressionnant de le voir chanter seul devant des milliers de personnes, parce qu’on à l’impression d’être seul·e face à lui, c’est très intime, on dirait qu’il chante sincèrement pour chacun·e d’entre nous. Peu à peu, le groupe revient pour être au complet sur Copening et jusqu’à la fin du concert.

Clementine va jouer une grande partie de son dernier album, tout en y ajoutant des fan favourite comme Adios, ou Nemesis. Cette dernière clôture son set. Après quelques applaudissements, Clementine revient sur scène accompagné uniquement de son bassiste avec lequel il chante Genesis. Encore une fois il demande au public de chanter avec lui, et il entame une série de « We are trapped in free ». Il en chantera 48 avec le public, ce qui semble l’amuser. Il repart ensuite et s’affiche en grand les mots « The End » rétroprojetés sur le fond de la scène.

C’est un plaisir de voir Benjamin Clementine sur scène, surtout dans une aussi belle salle que la Salle Pleyel. Ses morceaux sont si puissants et sa voix touchante, on a l’impression que c’est un privilège que de vivre ce moment. C’était un très beau concert, qui aurait pu l’être un peu plus s’il n’y avait pas eu de vidéos. En effet, derrière les musiciens étaient projetés des vidéos qui ressemblaient à des clips, certains dans une église, d’autre à différents endroits. Elles distrayaient facilement et empêchaient parfois de se concentrer sur la musique. Et elles se répétaient parfois, au bout de la troisième fois à voir la même vidéo, on est un peu lassé. Pourtant Benjamin Clementine a une telle aura, que même s’il était seul sur scène avec un clavier on serait captivé par ce qu’il se passerait.

SETLIST

Atonement
Residue
Gypsy, BC
Delighted
Difference
Phantom of Aleppoville
Adios
Winston Churchill’s Boy
God Save The Jungle
Cornerstone
Auxiliary
Condolence
Copening
Nemesis

Genesis

La photo d’illustration provient de son concert au Grand Rex en 2017

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