20 Sep Interview – Rencontre avec Tom Ogden, chanteur/guitariste de Blossoms
À l’occasion de la sortie de leur cinquième album, Gary, nous avons eu une discussion avec Tom Ogden du groupe Blossoms.
SoundOfBrit : Salut Tom, comment te sens-tu à seulement trois jours de la sortie de votre nouvel album Gary ? Stressé ?
Tom : Je me sens bien ! Tout se passe super bien avec le groupe, donc c’est probablement la meilleure sensation que j’ai jamais eue avant la sortie d’un album. Je pense que le stress était là pendant sa création, et maintenant, c’est la partie agréable où tout le monde va enfin pouvoir l’écouter. Les réactions aux morceaux que nous avons déjà sortis ont été très positives. C’est vraiment gratifiant de voir que les gens aiment les chansons.
SoundOfBrit : Qu’est-ce qui vous a donné envie d’enregistrer cet album en live ?
Tom : En fait, c’est quelque chose que nous n’avions jamais fait auparavant. Avant, on répétait les chansons en salle de répétition, puis on allait en studio pour enregistrer partie par partie. Je ne pense pas qu’on était assez bons pour jouer en live en studio à l’époque, vraiment. Au fil du temps, on est devenus occupés et on a commencé à enregistrer entre les tournées. Cette fois-ci, nous avons passé plus de temps à écrire et à improviser ensemble en salle de répétition, donc nous avions déjà travaillé les morceaux et les avions joués en live avant même d’aller en studio. Cela fait dix ans qu’on joue ensemble, alors on se sentait enfin prêts pour enregistrer en live. On a enregistré à Liverpool avec James Skelly et on s’est dit : « Essayons quelque chose de différent et jouons-le en live. » Je pense que cela a aidé à donner de l’énergie à l’album.
SoundOfBrit : Tu as collaboré avec plusieurs personnes sur cet album, comme James Skelly, Josh Lloyd-Watson et Ciara (CMAT). Comment ces collaborations sont-elles nées ?
Tom : James Skelly de The Coral est notre collaborateur de longue date. C’est un peu comme un mentor pour le groupe. Il nous a découverts à l’époque, et il y a beaucoup de confiance entre nous. James a toujours été impliqué à un certain niveau. Nous voulions aussi travailler avec de nouvelles personnes, et il nous a encouragés à le faire.
Je suis un grand fan de Jungle. Je suis du genre à me demander : « Qui a produit ça ? » Alors, j’ai regardé les crédits sur Spotify et j’ai vu que Jungle produisait leurs propres albums. Je me suis dit qu’on devrait les contacter pour voir s’ils voulaient produire quelques-unes de nos chansons. Ils ont dit oui, et nous sommes allés en studio avec Josh. C’était la première fois que nous travaillions avec quelqu’un d’autre. Nous avons fait deux chansons qui figurent sur l’album : What Can I Say After I’m Sorry? et Nightclub. J’adore ces morceaux. Jungle a apporté une nouvelle énergie, un petit côté disco.
Quant à Ciara, j’ai découvert sa musique un jour dans un magasin de disques et j’ai été époustouflé. On lui a demandé si elle voulait écrire avec nous, et elle a dit oui. Elle est venue dans un Airbnb au Pays de Galles avec moi et le reste du groupe. Nous nous sommes isolés et avons écrit ensemble pendant une semaine. C’était comme une colonie. On allait nager dans la mer le matin, on cuisinait ensemble, puis on écrivait des chansons. À l’époque, je me sentais un peu perdu dans l’écriture. Je ne savais pas vraiment où aller. J’avais quelques idées, mais rien de très abouti. Pour la faire courte, ma femme Katie et moi avions ouvert un bar à Stockport, et j’avais un peu perdu l’inspiration pendant cette période. J’avais besoin de personnes extérieures pour nous aider à avancer. Cette semaine d’écriture a été l’une de mes préférées.
SoundOfBrit : Quand tu écris des chansons, comment fonctionne le processus créatif au sein du groupe ? Est-ce que chacun apporte ses propres idées ?
Tom : Cet album a été différent de la façon dont nous faisons habituellement les choses. En général, j’écris les chansons seul, puis je les présente au groupe, et chacun ajoute ses parties. Certaines chansons, comme Gary, ont été écrites de cette manière. Environ la moitié de l’album a été faite comme ça. Mais l’autre moitié a été beaucoup plus collaborative, surtout les morceaux avec Ciara. Nous étions tous ensemble dans la pièce, et chacun balançait des idées. C’était vraiment collaboratif.
SoundOfBrit : Vous avez créé une série de trois clips musicaux interconnectés, avec une histoire autour du gorille Gary. Comment t’es venue cette idée ?
Tom : En gros, c’est une histoire vraie que j’ai entendue l’année dernière à la radio, en voiture. Les infos disaient qu’ils cherchaient un gorille en fibre de verre appelé Gary, qui avait été volé dans une jardinerie en Écosse. J’ai réagi en me disant : « what the fuck? » Je suis rentré chez moi, j’ai cherché sur Google, et j’ai commencé à lire à ce sujet. J’ai été inspiré pour écrire une chanson là-dessus, juste pour rigoler. Ensuite, j’ai vraiment aimé la chanson, je l’ai envoyée aux gars, et ils ont aimé aussi. Quand nous avons choisi les chansons pour l’album, celle-ci a été retenue. Nous avons recréé ce qui s’était passé dans le clip, et Rick Astley s’est impliqué. C’était vraiment amusant. On a fini par appeler l’album Gary parce que c’était simple, direct et facile à retenir.
SoundOfBrit : On a vu Sean Dyche dans les deux premiers clips et Rick Astley dans le deuxième. Comment ces collaborations ont-elles eu lieu ?
Tom : Rick Astley est devenu un ami. On a fait des reprises de The Smiths avec lui, on les a jouées à Glastonbury. On l’a rencontré il y a quelques années, et on a fait des concerts ensemble. Quand on a eu l’idée des vidéos, on a demandé à Rick s’il voulait y participer, juste pour rigoler.
Quant à Sean Dyche, on l’a rencontré à un concert de Rick. Il est fan, on a discuté un peu, et il s’avère qu’il est aussi fan de Blossoms. Nous sommes fans de football, alors on a échangé nos numéros. Quand on faisait la vidéo, on s’est dit que ce serait marrant de lui demander de participer.
SoundOfBrit : Tu as mentionné des reprises avec Rick Astley. Pour l’édition deluxe de Gary, vous avez fait un LP de reprises. Comment avez-vous choisi les titres ?
Tom : Habituellement, pour une édition deluxe, on inclut des versions acoustiques des chansons originales. Mais cette fois-ci, on voulait offrir quelque chose de nouveau aux fans. On adore faire des reprises, alors on s’est dit : « Pourquoi ne pas offrir aux fans un album entier de chansons qu’on aime ? » Il n’y a pas de signification plus profonde derrière cela. Ce sont juste des chansons qu’on aime. C’est un mélange de genres différents qui représente la musique qu’on apprécie. C’est plus intime, ce sont les chansons qu’on écoute dans nos voitures ou chez nous.
SoundOfBrit : La chanson Mother rend hommage à ton amitié avec Joe, ainsi qu’à l’amitié de vos mères dans les années 1980. Est-ce que le fait de grandir ensemble, d’écrire et de partir en tournée a changé votre amitié au fil des ans ?
Tom : Le plus drôle, c’est que rien n’a vraiment changé. On est très honnêtes l’un envers l’autre, et on se sent toujours pareil qu’à nos quinze ans. On aime toujours les mêmes choses, comme aller ensemble aux matchs de football de Manchester City, ce qu’on faisait déjà quand on avait seize ans. On va toujours à des concerts ensemble. Comme on est tous les deux passionnés par le groupe, on veut qu’il réussisse. L’amitié n’a pas changé. C’est vrai qu’on a parfois des discussions sérieuses sur le travail, et ça peut être difficile, mais le respect et la communication sont là. Et, oui, parfois le travail reste du travail, mais ça n’affecte pas notre amitié. On habite presque tous sur la même rue à Stockport, ce qui est génial.
SoundOfBrit : Le mois prochain, vous commencez une tournée au Royaume-Uni et en Irlande. Peut-on espérer vous voir en France en 2025 ?
Tom : On l’espère, oui, on essaie d’organiser ça. On adorerait revenir en France. Le Brexit a compliqué les choses. On aura peut-être besoin de visas l’année prochaine, ce qui est vraiment merdique. C’est à chier, franchement. Mais on fait tout notre possible pour que ça marche.
SoundOfBrit : Pendant votre concert à Manchester le 25 août, un teaser a annoncé la réunion d’Oasis. Penses-tu que vous aurez la chance de faire leur première partie lors de leur tournée ? Que penses-tu de leur retour après 15 ans de séparation ?
Tom : Je suis ravi qu’ils se soient reformés. Oasis est mon groupe préféré. C’est le premier groupe que j’ai vu en concert quand j’avais seize ans. Joe et moi sommes allés les voir à Heaton Park. Ils comptent énormément pour nous, et c’est probablement grâce à eux que j’ai commencé à écrire des chansons. Je ne sais pas si nous aurons l’opportunité de faire leur première partie. Je croise les doigts ! J’adorerais, mais honnêtement, je ne sais pas.
SoundOfBrit : Dernière question : quel groupe écoutes-tu en ce moment et nous recommanderais-tu d’écouter ?
Tom : En ce moment, j’écoute beaucoup un groupe qui s’appelle Thee Sacred Souls. Je suis allé les voir à Manchester hier soir. Ils ont une chanson qui s’appelle Lucid Girl. Écoute-la, elle est vraiment bien. Ils viennent des États-Unis. C’est de la musique soul, vraiment cool et chill.
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