Whatever People des Arctic Monkeys: déjà 11 ans

Déjà 11 ans que le phénomène Arctic Monkeys a déferlé sur le monde avec Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not. Rétrospective.

Bien avant que AM secoue la scène musicale de 2013; bien avant que The Last Shadow Puppets remplissent tous nos désirs de bromance; bien avant que Humbug dévoile une splendide évolution vers le stoner; bien avant même qu’un certain Nick O’Malley ne devienne bassiste d’une des plus grandes formations rock actuelles; bien avant tous ces évènements, un point de départ commun: la publication d’un premier album par un quartet incroyablement populaire. Un quartet qu’on ne présente désormais plus: les Arctic Monkeys.

Premier album peut-être, mais album de tous les records incontestablement. Diffusé une semaine avant sa date de sortie officielle, il est devenu et est toujours le premier album le plus vite vendu de l’histoire de la musique. Un véritable ouragan instauré par 4 amis de Sheffield, autodidactes et réunis par amour de la musique.

Car le hype autour des Monkeys ne s’est pas construite en un jour: elle a savamment été instaurée par ces 4 malins adolescents, déposant leurs compositions sur MySpace, attirant foule de spectateurs à leurs concert s’apparentant alors à de véritables marées humaines. Un phénomène sans pareil qui a fait tourner la tête de l’industrie musicale de l’époque; et un coup de poker gagnant pour Domino Records, qui ont signé avec les singes de l’Arctique le contrat de leur vie.

11 ans pile après le phénomène, il est donc grand temps de se replonger dans ce magnum opus inimitable qui a consacré une des plus grandes formations rock actuelles. Visite guidée de ce Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not.

 

La pochette

Décriée pour son rapport au tabac, la pochette du premier effort d’AM frappe et marque. Ce regard vaporeux, cette cigarette en coin, le sticker avec le premier design hasardeux du nom du groupe: tout y est culte. Le fumeur de la pochette? Chris McClure, ami proche des Monkeys et musicien/DJ à ses heures perdues, devenu une icône du rock britannique bien malgré lui.

Le titre

On s’est tous mordus les lèvres en le prononçant. On a tous fourché en le restituant. Le nom de ce premier album est foutrement compliqué. L’origine? Une phrase du roman Saturday Night and Sunday Morning de Alan Sillitoe. La raison? Le frontman Alex Turner a confessé que ce premier album partageait des similarités avec le livre en terme de thématiques et notamment en terme de progression: du samedi soir au dimanche matin. De The View From the Afternoon à A Certain Romance.

Les thèmes

Loin des envolées lyriques suintant l’absinthe que Turner privilégiera à partir de Humbug, ce premier album des Arctic Monkeys traite de façon terre-à-terre du mode de vie des garçons de Sheffield. Boîtes de nuit, bars, concerts minables, taxi, forces de l’ordre, le narrateur cherche l’amour dans une Angleterre qui ne le comprend pas. De l’ivresse de la soirée à la gueule de bois du lendemain, des conquêtes idylliques aux amis de toujours, on trouve une œuvre riche, cohérente et relevant presque du concept album.

La réception

Forcément plébiscité, forcément encensé. Recevant des louanges à l’unanimité par le public et par toutes les pontes du journalisme musical de l’époque, ce premier album a ouvert une voie dorée au quartet, qui les a poussé à concevoir un successeur immédiatement après; et à perdre le bassiste Andy Nicholson dans le processus. Nick O’Malley à la rescousse, et les voilà raflant tous les awards les plus prestigieux et livrant un set en headline de Glastonbury avec seulement 2 albums au compteur. Hallucinant.

 

3 singles à retenir

I Bet You Look Good on the Dancefloor

Celui par lequel tout à commencé. On ne le présente plus, sa réputation la précède: un véritable hymne, une rythmique effrénée, un classique imparable tout simplement.

When the Sun Goes Down

Introduction émouvante et pilier des concerts du groupe, un titre variant les ambiances et les rythmes pour un cocktail explosif qui résonnera à jamais dans nos oreilles.

Fake Tales of San Francisco

Paroles acerbes, groove irrésistible amenant vers une ultime section monstrueuse et imparable dévastant tout sur son passage: une réussite totale.

 

3 non-singles à retenir

Perhaps Vampire Is A Bit Strong, But…

Indéniablement un des titres les plus sous-estimés de l’album. Vénéneux en diable, le morceau se construit progressivement jusqu’à une outro instrumentale remarquable de créativité, d’inventivité, et témoignant d’un sens de la composition musicale déjà ahurissant.

Still Take You Home

Véritable brûlot frénétique, le groupe se déchaîne jusqu’à un pont faussement naïf pour éructer un couplet final irrésistible; avec en plus un solo de guitare catchy et imparable.

A Certain Romance

La conclusion parfaite à laquelle tant de groupes se sont frottés sans réussir: une émotion parfaite dotée d’un enrobage musical impeccable amenant une outro instrumentale d’une démentielle puissance. Mémorable.

11 ans après, Whatever People se révèle toujours aussi efficace, modèle de rock britannique, grand 8 implacable qui n’a pas pris une ride. L’héritage musical des Arctic Monkeys vit avec ferveur, et c’est très logiquement qu’on guette avec impatience des nouvelles du grand retour du quartet après 4 ans d’absence. En attendant, cette pépite est disponible à l’écoute, encore, encore et encore. En anglais ils appellent ça une masterpiece; nous parlerons tout simplement de chef-d’œuvre.

 

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