Calvin Harris – 18 Months

Cinq ans après une explosion remarquée outre-Manche, Calvin Harris revient avec un troisième opus, 18 Months.

 

Calvin Harris - 18 Months

 

 

Calvin Harris est devenu en très peu de temps une machine à tubes. D’abord un pur créateur capable de briller aussi bien en live qu’en DJ set. Puis un technicien des platines, homme de l’ombre qui transcende les foules avec des featuring trustant les toplists des charts un peu partout dans le monde. 18 Months, troisième opus de ce talent écossais est en l’exemple typique. Exit les créations originales électro teintées de funk et de disco de son premier opus (I Created Disco, 2007), Calvin Harris bosse dans l’ombre, caché par les vedettes vocales, de Kelis à Rihanna en passant par Example, Florence Welch ou encore Ne-Yo. Après avoir bossé aux côtés des Kylie Minogue et autres Dizzee Rascal, pas étonnant de voir le jeune écossais confirmer dans cette voie.

 

 

Que retrouve-t-on dans ce 18 Months, derrière l’introduction répétitive de Green Valley ? Quelques rares créations intimistes où Harris est le seul à bord, derrière des tubes qui tournent déjà en boucle sur les ondes (Bounce, We Found Love). Feel so Close rappelle les belles heures de Ready for the Weekend où se trouvait le fameux tube pop I’m Not Alone. Calvin Harris joue toujours les funambules, livrant des compositions pop où le rythme entraînant se marie à une voix constamment différente. On peut ainsi passer de Rihanna sur le hit We Found Love à Florence Welch (la frontgirl de Florence + The Machine) sur Sweet Nothing. Qui l’eut cru, retrouver deux voix évoluant dans deux registres bien différents, réunies sur la même galette. We’ll Be Coming Back (avec Example) se trouve être une suite logique, preuve que Calvin Harris n’a pas voulu non plus se désintéresser de son objet en créant un patchwork informe, même si le chant désarçonne.

 

Derrière un son rétro, le DJ écossais s’évite les complications du chanté où on ne l’a jamais vraiment vu à l’aise. Mansion ressemble ainsi fortement à du Kavinsky virant au Mr Oizo, comme si Calvin Harris ressentait la nécessité de coller à toutes les modes. Iron (Nicky Romero), le flow impressionnant de Dizzee Rascal sur Here 2 China ou encore Drinking from the Bottle (Tinie Tempah) prouvent que Calvin Harris est capable de marier ses teintes pop-funk à des artistes d’horizons divers. Ce dernier arrive même à rendre le I Need Your Love d’Ellie Goulding captivant. Malgré des refrains trop souvent répétitifs et des tubes prévisibles, 18 Months regorgent de titres savamment pensés pour le dancefloor, nouveau lieu de prédilection d’un Calvin Harris tristement noyé dans la masse commerciale.

 

 

Calvin Harris perd en intérêt avec ce dernier album ce qu’il a gagné en crédibilité par le passé, devenant un esthète joueur incontournable de la scène électro britannique. Face à ses deux précédentes galettes, Calvin Harris a évolué au point de devenir un artiste commercial, n’en déplaisent à ses défenseurs. Si le Calvin Harris des studios est loin de nous transcender, on imagine que la scène saura rattraper les déçus en vol. Et bizarrement, on se fait moins de soucis sur cette issue.

 

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