Rock Werchter 2013 : On y était !

Un endroit où l’on pouvait voir Depeche Mode et Blur sur un seul week-end. Immanquable !

 

RW13

 

Sound of Britain était du côté de Werchter pour vivre et vous faire vivre le meilleur festival européen.

 

Day 1 : Biffy Clyro, le bruit et la fureur

 

Ils se sont fait discrets. Absents de la Main Stage en ce jeudi où culminait en tête d’affiche un Green Day emmené par un bouillonnant Billie Joe Armstrong, leur omniprésence sur les deux autres scènes parallèles du Rock Werchter devait en indiquer le chemin : il faudra compter sur eux. Eux, ce sont les artistes britanniques, à nouveau nombreux à avoir fait le déplacement sur les terres flamandes, auxquelles certains sont déjà des habitués.

 

Tout débutait par un concert chaud et sauvage des Palma Violets. Notre révélation de l’année 2012 explosait devant les regards parfois interloqués de spectateurs étonnés de voir qu’on pouvait encore faire du rock garage pure souche en croisant les Clash avec les Libertines. Un brin de nonchalance, de provocation, mais beaucoup de sueur et de médiators écrasés sur les cordes d’une guitare auront le dernier mot. Ce cru 2013 commence fort, très fort.

 

Palma Violets à Rock Werchter 2013 (©RW13)

Palma Violets à Rock Werchter 2013 (©RW13)

 

Pendant que les Black Rebel Motorcycle Club et ses redondances rock, Vampire Weekend et son agréable fraîcheur saluée ou encore The National se donnaient en pature sur la scène principale, Laura Mvula, Jessie Ware et Jamie Lidell enflammaient le Klub C (nom qui remplace l’ancienne Pyramid Marquee avec pour conséquence une nouvelle et très belle scène sous chapiteau).

 

Jessie Ware à Rock Werchter 2013 (©RW13)

Jessie Ware à Rock Werchter 2013 (©RW13)

 

En début de soirée, avant que Bloc Party ne vienne défendre son quatrième album et que Sigur Ros nous enivre, c’est Biffy Clyro qui aura livré la performance la plus folle du jeudi. Plus que jamais sûr de son fait, le groupe britannique a empilé les déflagrations rock au rythme de tubes et autres belles créations d’Opposites que le public a déjà adopté. Devant 15 000 festivaliers, le trio a retourné The Barn et répondu parfaitement à la rage des Palma Violets quelques heures plus tôt.

 

Biffy Clyro à Rock Werchter 2013 (©RW13)

Biffy Clyro à Rock Werchter 2013 (©RW13)

 

Alors que Green Day renoue avec un public conquis d’avance, Dizzee Rascal investi le Klub C avant de laisser les Bloody Beetroots finir le travail dans le milieu de la nuit.

 

Day 2 : Blur par la force des choses

 

Stabiloté et re-surligné, le concert de Blur à Werchter était largement attendu. Peut-être pas en revanche par les quelques déçus que l’on entend ici et là, se plaignant pour beaucoup, d’un concert inégal. Il est vrai, Blur n’est plus ce qu’il est. Leur retour sur scène sonne plutôt comme une assurance pécuniaire plus qu’une histoire de passion. Mais dans la nuit belge, Damon Albarn et sa bande ont ravivé les fantômes d’une britpop qu’Oasis avait peut-être cru enterrée avec sa séparation. Après Pulp et Suede, c’est Blur qui nous a envoyé faire un bond dans le passé, enchaînant les tubes multigénérationnels (Girls & Boys débute, Song 2 conclut, n’allez pas chercher plus loin) pendant 1h30. Un set jouissif et revival pour les fans de la première heure, un plaisir auditif encore inconscient pour ceux qui, trop jeunes, n’ont pu avoir le plaisir de jeter leur dévolu sur Blur au milieu des années 1990.

 

Blur à Rock Werchter (©RW13)

Blur à Rock Werchter (©RW13)

 

Avant la formation britannique, les Two Door Cinema Club ont fait bouger une Main Stage souvent molle au beau milieu de l’après-midi. En alignant les hits, les irlandais ont prévenu qu’ils avaient une stature bien plus intéressante encore sur scène et ne méritaient pas une place à 15h20 alors que leurs confrères de The Script (et ce pop rock si mièvre et ennuyeux) s’offraient une place de choix avec les excellents Phoenix et Kings of Leon en début de soirée.

 

Two Door Cinema Club à Rock Werchter (©RW13)

Two Door Cinema Club à Rock Werchter (©RW13)

 

The Script à Rock Werchter (©RW13)

The Script à Rock Werchter (©RW13)

 

En outre, toujours largement plébiscité sous les chapiteaux, les britanniques Lianne La Havas, Richard Hawley et la révélation Ben Howard ont séduit avec les Lumineers et John Legend.

 

Day 3 : Rammstein est passé par là

 

Parce que dans tout festival qui s’étale sur une durée d’au moins quatre jours, il faut bien un jour mou sur le papier, ce samedi semblait faire l’affaire. Côté britannique, l’appel des présents étaient bien vite effectués. Ainsi la journée a commencé au beau milieu de l’après-midi, où face à la chaleur pesante, les festivaliers ont trouvé bon de retrouver la fraîcheur des nouvelles têtes. D’un côté, le songwriter Jonathan Jeremiah, de l’autre côte la révélation Disclosure, visiblement très attendue.

 

Disclosure à Rock Werchter 2013 (©RW13)

Disclosure à Rock Werchter 2013 (©RW13)

 

Les deux frangins n’ont pas tergiversé, en rentrant de suite dans le bain. A nous d’être étonné au bout de cinq minutes déjà bien intenses de voir Disclosure si mal placé, en plein milieu d’après-midi alors qu’une place en début de soirée aurait été un minimum syndical. Derrière, Rudimental prendra le relai dans un genre un poil plus agressif.

 

Direction la Main Stage, où Stereophonics performe. Là encore, hasard de la programmation et richesse de cette dernière, le groupe gallois, véritable pilier outre Manche, joue devant un public encore peu chauffé, et moins réceptif. Ce qui n’empêche pas Kelly et sa bande de livrer un beau concert, largement dédié à l’excellent dernier album, Graffiti on a Train, et conclut en beauté par le hit phare du groupe, Dakota.

 

Stereophonics à Rock Werchter 2013 (©RW13)

Stereophonics à Rock Werchter 2013 (©RW13)

 

Derrière, entre les rythmiques pop-electro de Django Django, déjà croisé quelques jours plus tôt à Solidays, et le rap fluide et tubesque d’Azealia Banks, le public a l’embarras du choix.

 

Mais clairement, les regards sont braqués vers la Main Stage où l’on approche du show très attendu de Rammstein. Avant que le groupe allemand n’investisse la scène, c’est Volbeat qui nous livrera un véritable coup de cœur. Le groupe de rock danois a joué avec allant, beaucoup de communication, et aligné les circle pit en fosse. Il n’y avait pas mieux pour ouvrir Rammstein, qui la nuit tombée, a offert un show gigantesque auquel on ne peut résister longtemps. Un concert métallo-pyrotechnique qui met tout le monde d’accord dès les premières secondes, avant que le frontman Till Lindermann n’enflamme l’affaire, la rendant bien plus accessible qu’en studio. Conquis !

 

Rammstein à Rock Werchter 2013 (©RW13)

Rammstein à Rock Werchter 2013 (©RW13)

 

Day 4 : Editors, Depeche Mode… les britanniques clôturent le spectacle

Dernier jour des festivités, la fatigue se fait sentir, et les degrés ont décidé de se mêler à la fête, laissant les rares nuages filer bien loin de la plaine belge. Dans ses bagages, de nombreux britons. Car s’ils se sont retrouvés un peu dispersés sur les trois premiers, ils sont bien décidés à être les rois de l’ultime soirée de fête. Avec cela, fraîcheur au rendez-vous à l’ombre, ils ont investi les deux chapiteaux, pleins à craquer (est-ce la chaleur ou les talents bruts présents).

 

Conséquence, on transbahute nos corps chauds et petites bières rafraîchissantes d’un chapiteau à l’autre. On commence de suite par Bastille, qui enquille des rythmes sympathiques mais linéaires, avant de lâcher son ultime argument, un tube nommé Pompeii. La suite se déroule avec les deux sœurs Haim, un rock fiévreux, plein de fougue et de bonnes vibes américaines. Côté Klub C, on continue avec la fibre britannique, avec une autre révélation. Celle-ci se nomme Tom Odell, un rock ravissant, un charme et un public qui lui répond de la plus belle manière.

 

Bastille à Rock Werchter (©RW13)

Bastille à Rock Werchter (©RW13)

 

Pas le temps de respirer, puisqu’Alt-J nous appelle quelques mètres plus loin. A peine Tom Odell fait grincer un dernier accord que la formation britannique, révélation de 2012 avec l’album An Awesome Wave. Paradoxalement, et à la plus grande surprise vu la bonne tenue en studio du groupe, le concert sera d’une platitude à vous faire redescendre la température. Mêmes les déjà tubes du groupe n’ont pas les effets escomptés. Fort heureusement, à quelques encablures, Passenger confirme tout le bien que l’on pense de lui. Seul sur scène avec sa guitare, le songwriter itinérant signera un set bien trop court (45 minutes), marqué un grand moment d’émotion sur Let Her Go, repris en chœur par 15 000 personnes. Fabuleux !

 

Passenger à Rock Werchter (©RW13)

Passenger à Rock Werchter (©RW13)

 

Comme les révélations et nouveaux talents d’aujourd’hui sont définitivement à l’honneur, Of Monsters and Men puis Asaf Avidan nous enivrent. Sur la Main Stage, 30 Seconds to Mars et son leader Jared Leto vont ravir les fans avec un show égrenant les tubes, ballons et bouées gonflées, saupoudré d’un petit spectacle d’acrobatie.

 

Puis la grandeur, une autre planète. Trente ans de carrière. Depeche Mode est clairement le monstre sacré de ce Werchter 2013. Paradoxalement, privé de faire un concert à lui tout seul en Belgique comme à l’occasion de sa tournée des stades, Depeche Mode s’est simplement payé une place de co-headliner, laissant le soin à son fils spirituel, héritier, Editors, de conclure en beauté. En 90 minutes, Depeche Mode aura livré une simple introduction, mélangeant titre du nouvel opus (même si le choix des morceaux joués est contestable) et hits intemporels, avec notamment une dernière demi-heure de légende. De quoi faire passer le début du concert comme un petit échauffement sans grand relief.

 

Depeche Mode à Rock Werchter (©RW13)

Depeche Mode à Rock Werchter (©RW13)

 

La nuit se fait plus profonde, l’impatience monte, la tristesse aussi. C’est sûr, cette édition 2013 va refermer ses portes. Avant de refermer la 39e du nom, Werchter a joué la carte famille en invitant à conclure son groupe chouchou, ceux qu’ils suivent et soutiennent depuis 10 ans : Editors. La bande de Tom Smith aura tenu son rang ce soir-là : celui d’un headliner. Une chose impensable en France, où le groupe est injustement boudé, mais la réalité est là. Editors assure sur scène, renforcé par les quelques agréments pyrotechniques précédant le feu d’artifice final. Entre hits, chansons reprises par 80 000 spectateurs (No Sound But The Wind, morceau qui a construit sa légende à Werchter), un Papillon mémorable, et nouvelles créas du dernier opus à peine sorti, c’était le concert parfait. Comme quoi, il ne fallait pas en douter.

 

A l’année prochain, Werchter !

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