Review : Enter Shikari – The Mindsweep

Les fous furieux de St. Albans nous reviennent avec un quatrième opus qui marque à la fois une évolution et une forme de continuité.

 

Enter-ShikariS_The-Mindsweep_5x5_300-1000px

 

Encore et toujours la même rengaine. Paradoxalement, si on reproche assez régulièrement à la scène musicale actuelle de ne pas innover, Enter Shikari persistent dans un genre qui leur est presque propre et qu’on pourrait appeler le shikarisme. Musicalement, la formation emmenée par un Rou Reynolds à la voix si reconnaissable s’illustre par une bonne dose de hardcore screamo alliée à des touches électroniques et dubstep. Le mélange est subtil, parfois incohérent, mais il a fini par séduire. S’ajoute à cela un sens inné de la dénonciation, une colère contre les injustices, les politiques, et une constante volonté d’alerter l’opinion sur cette planète qui part à vau-l’eau. Trois ans après A Flash Flood of Colour, probablement l’opus le plus abouti, Enter Shikari nous revient avec un quatrième effort, The Mindsweep. Sur ce dernier, les ingrédients sont les mêmes, à quelques détails près que la production se mâtine d’éléments mélodieux nouveaux. En revanche, le groupe persiste et signe côté textes.

 

 

Déroutant à la première écoute, parce qu’Enter Shikari ne peut fonctionner au coup de cœur instantané, The Mindsweep se révèle être intriguant. Le meilleur titre de cet opus, l’excellent Anaesthesist résume toute l’ambition du groupe, allie le sens de l’agressif frontal et des riffs incendiaires aux paroles pamphlétaires (ici Reynolds et sa bande pointent la privatisation du système de santé britannique). A l’instar des toutes premières élucubrations de Reynolds, The Mindsweep ne sera pas tendre. Lançant un appel évident sur une musique qui monte crescendo dans The Appeal & The Mindsweep, Rou Reynolds s’amuse avec les codes. The Last Garrison offre un côté plus pop assez jouissif quand The Never Let Go Of The Microscope laisse place à un flow aiguisé et volontairement parodique. Myopia est elle aussi nerveuse, quand le refrain de Torn Apart est semble-t-il plus tendre. Enfin, le calme déroutant de la balade Dear Future Historians… (qui prouve bien que le groupe sait faire autre chose que violenter un micro avec leurs cordes vocales déchirées) contraste avec son prédécesseur, l’hurlante There’s a Price On Your Head, elle aussi ambivalente car mettant l’agressivité sonore et vocale du groupe face à la beauté inhérente à une orchestration de cordes mélodieuse, illustration d’une production plus importante, et donc d’une certaine évolution du groupe..

 

LA NOTE : 6,5 / 10

No Comments

Post A Comment