C Duncan – The Midnight Sun

Un an après son premier album, le touche à tout de la dream pop dévoile (déjà) un deuxième opus.

En juillet dernier, Christopher Duncan (alias C Duncan), originaire de Glasgow, avait fait couler beaucoup d’encre avec son Architect, somptueux mélange entre dream pop, post-punk et folk, figurant dans la short-list du Mercury Prize de l’année 2015. Au-delà de ses compositions d’excellente qualité, le fait qu’il ait tout écrit, joué et produit tout seul est impressionnant. Un an plus tard, l’Ecossais nous bluffe encore en se frottant déjà à l’impitoyable épreuve du second album. Alors que la plupart des artistes de nos jours préfèrent attendre deux ou trois années avant de sortir un deuxième opus, qui décide généralement de leur succès si le premier exercice était prometteur, C Duncan n’a visiblement pas hésité à faire le grand pas. Quel en est le résultat ?

Dès les premières secondes, Nothing More donne le ton de l’album : on retrouve les arrangements vocaux baroques d’Architect, le tout agrémenté de boites à rythmes, de réverbérations et de synthétiseurs. On laisse, en revanche, de côté les influences post-punk et on plonge dans la dream pop pure et dure, la guitare est plus en retrait. La suite sera de la même saveur : on plane sur un beat électronique et des claviers, accompagnés par la douce voix de Duncan. On est dans la continuité d’un Silence and Air ou d’un New Water. Les fulgurances comme Garden ou Here To There sont aux abonnés absents. Aux premiers abords, aucun titre ne semble surnager dans ces vagues de synthétiseurs.

Pendant quelques 45 minutes, nous sommes plongés dans l’univers de l’Ecossais, bercés par ses compositions aériennes et spirituelles. L’atmosphère qui y règne est glaciale, aucune source de chaleur à l’horizon : The Midnight Sun porte bien son nom. Pour l’apprécier, il faudra s’y aventurer, l’écouter et le ré-écouter pour déceler des perles – telles que le majestueux The Midnight Sun ou l’envoûtant Who Lost – dans le brouillard. Seul Window, en clôture, se détachera de l’ambiance générale. Cette ballade mélancolique, s’apparentant à un chant de Noël (sans le côté kitsch), martelée par le piano, nous dévoile en effet tous les talents de composition et de chant de C Duncan. Un somptueux point d’orgue dans cette expédition polaire.

Si chacun des titres n’a aucun mal à nous transporter, on pourra reprocher à The Midnight Sun son côté linéaire : contrairement à Architect qui, grâce à des compositions comme Garden, For ou Here To There, offrait plus de couleurs, ce deuxième exercice reste toujours sur le même ton. Néanmoins, quand on sélectionne les pistes une par une, on se rend immédiatement compte du talent de l’Ecossais et on savoure chaque seconde. Un pari risqué dans lequel s’est lancé C Duncan, un an à peine après la sortie de son premier album.

Tracklist :

01. Nothing More
02. Like You Do
03. Other Side
04. Wanted To Want It Too
05. Who Lost
06. On Course
07. Last To Leave
08. Do I Hear?
09. The Midnight Sun
10. Jupiter
11. Window

Nos morceaux préférées : The Midnight Sun, Who Lost, Window

 

LA NOTE : 7 / 10

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