Favourite Worst Nightmare fête ses 10 ans

Favourite Worst Nightmare, le deuxième album d’Arctic Monkeys, fête aujourd’hui ses 10 ans. Retour sur un album qui a su prouver que le succès du groupe allait s’ancrer dans la durée.

Réel enchaînement de singles tous plus efficaces les uns que les autres, Favourite Worst Nightmare reprend les ingrédients principaux de son prédécesseur Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not et les redistribue pour aller plus loin, et surtout frapper plus fort. Alex Turner y parle toujours des choses qui l’entourent, que ce soient des gens rencontrés en tournée (le fameux Brian de Brianstorm) ou une relation amoureuse gâchée par les paparazzi (If You Were There, Beware). Matt Helders fait une fois de plus honneur à son surnom « Agile Beast » en distillant des rythmes rapides et nerveux, tandis que Nick O’Malley à la basse et Jamie Cook à la guitare nous délivrent des lignes mélodiques entraînantes et plus qu’efficaces.

Le premier album ayant connu un succès que l’on peut sans trop d’excès qualifier de phénoménal (pour rappel, il reste le premier album ayant connu le meilleur démarrage en Angleterre), Favourite Worst Nightmare était évidemment attendu au tournant. Pourtant, le quartet de Sheffield ne se laisse pas démonter par une quelconque pression et, un an seulement après leur premier effort, propose à son public 11 nouvelles chansons. Résultat ? Un succès retentissant, autant critique que public. On vous explique pourquoi.

LA POCHETTE

Après une photographie en noir et blanc, Arctic Monkeys choisissent cette fois une illustration pour la pochette de leur album. Celle-ci représente un lotissement de banlieue tout ce qu’il y a de plus banal en soirée, excepté qu’il semble s’y passer des choses pas si banales que ça… les intérieurs de plusieurs pièces sont éclairés et donnent à voir des couleurs et motifs psychédéliques évoquant les substances prises lors des soirées telle que celle décrite dans This House Is A Circus. Le ton est donné : derrière les studios gris et ternes du nord de l’Angleterre peuvent se trouver des sons colorés, loin d’être ennuyeux.

LE TITRE

Favourite Worst Nightmare, un bel oxymore choisi comme titre de l’album, mais pas que. C’est en effet aussi une expression prononcée par Alex Turner dans la chanson D Is For Dangerous : « I think you should know you’re his favourite worst nightmare », phrase qui vous restera probablement en tête après l’écoute de ladite chanson.

LES THÈMES

Les thèmes de Favourite Worst Nightmare restent proches de ceux abordés dans Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not, le virage plus éthéré emprunté avec Humbug n’ayant pas encore eu lieu. On y retrouve la vie quotidienne de nos quatre anglais, à ceci près qu’ils ont maintenant connu le succès et la célébrité. La narration est cependant toujours bien présente, et ce sont presque à chaque fois des histoires qui nous sont racontées : la vie de Brian (Brianstorm), la quête de succès (Teddy Picker),  le Magicien d’Oz (Old Yellow Bricks), une rupture amoureuse (Do Me A Favour)…

LA RÉCEPTION

Suivant la route emprunté par son prédécesseur, Favourite Worst Nightmare se classe dès sa sortie en tête des ventes en Angleterre, et bat des records : plus de 220 000 anglais l’ont déjà entre les mains au bout d’une semaine. Le succès n’est pas seulement commercial : le groupe remporte une fois de plus le BRIT Award du meilleur album de l’année, et des éloges par de nombreux magazines musicaux.

3 SINGLES À RETENIR

Brianstorm

Celui avec qui tout a commencé : révélé trois semaines seulement avant la sortie de l’album, c’est une pépite dont la construction instrumentale révèle un professionnalisme et un sens de la composition dingue pour un groupe aussi jeune. On se laisse totalement emporter par ce rythme effréné et cette ligne de basse sans défaut.

Fluorescent Adolescent

Probablement LE single le plus connu de cet album. Des guitares qui se répondent de la plus belle des manières, un texte mélancoliquement réaliste, et une performance mémorable sur le plateau de Jonathan Ross : un must dont on ne se lasse pas.

Teddy Picker

Encore une fois, Nick O’Malley et sa basse donnent le ton avec une ligne entêtante qui guidera la chanson tout du long pour l’amener vers une critique cinglante des milieux artistiques où le marketing est roi. Le thème a beau être sérieux, on ne l’est pas forcément lorsqu’on se laisse emporter par son irrésistible énergie et qu’arrive la partie plus rap du dernier couplet.

3 NON-SINGLES À RETENIR

Balaclava

Encore un morceau diablement efficace (nos quatre amis de Sheffield seraient-ils donc incapables de louper un morceau ?) où tous les instruments trouvent leur place pour aboutir à un bouquet de réussites : musicale, rythmique, énergique, c’est une cohésion parfaite du groupe.

Do Me A Favour

Ici les paroles d’Alex Turner, l’un des nombreux points forts du groupe, font encore une fois leur effet, et permettent à cette chanson d’atteindre un potentiel émotionnel vraiment chargé, ce qui, accentué par la montée en puissance des instruments, donne un final explosif brut d’émotions. Une vraie claque musicale.

505

Selon un sondage paru l’année dernière, ce serait la chanson préférée des fans d’Arctic Monkeys… et on comprend pourquoi. Signant la première des nombreuses collaborations Alex Turner / Miles Kane en invitant ce dernier à jouer de la guitare sur le morceau, 505 est la conclusion parfaite de cet album : un texte sublime posé sur une mélodie non moins grandiose, une montée en puissance dingue qui éclate avec le dernier couplet pour un moment absolument parfait. Voyez plutôt la puissance du morceau, joué pour le final de leur set de Glastonbury en 2007 :

 

Arctic Monkeys se positionne donc comme un groupe réellement compétent et actif avec cet album, nous offrant des morceaux tous plus réussis les uns que les autres, démontrant une habilité à la composition rarement vue chez un groupe aussi jeune. Favourite Worst Nightmare, joyeux anniversaire !

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