Interview: The Strypes

C’est à peine une heure après leur épatant concert aux Solidays que nous avons retrouvé les Strypes pour tenter de déchiffrer leur nouveau Spitting Image.

Vous sortez tout juste de votre performance aux Solidays, en êtes-vous heureux ?

Peter O’Hanlon  (basse) : C’était génial, on a beaucoup aimé!

Vous avez un bon rapport avec le public français ?

Peter O’Hanlon : Génial ! Vous êtes super réactifs, le moment où on a fait s’asseoir tout le monde pour se lever après était vraiment impressionnant.

« Les Vieilles Charrues? Notre concert préféré, de loin »

Nous vous avons vus en concert il y a environ 2 ans, aux Vieilles Charrues, vous étiez époustouflants, on avait rarement vu une telle énergie, une telle maîtrise!

Peter O’Hanlon : C’était un de nos concert préférés de tous les temps ! Un plaisir total, c’était incroyable.

Josh McClorey (guitare/chant) : C’est mon concert préféré, de loin. Le meilleur que j’aie jamais fait. Il y avait les Prodigy après c’est ça, sur la scène d’en face non ? Incroyable.

On va parler un peu de votre nouvel album, Spitting Image ; je trouve que c’est une direction très différente par rapport à ce que vous faisiez avant. Qu’avez-vous essayé de créer avec cet album ?

Peter O’Hanlon : Le plus gros changement par rapport à l’album d’avant c’est qu’on a pu avoir ce producteur avec qui on voulait absolument bosser, Roger Ferland. On avait des relations passées avec pas mal de producteurs sans jamais trop avoir eu le temps de se pencher sur notre musique avec Ferland. On s’est occupés de l’album en 3 mois sans rentrer chez nous, en se mettant un peu la pression. On ne peut pas vraiment prévoir ce que va donner un nouvel album, et c’est finalement le résultat auquel on est arrivés, Spitting Image.

Sur l’album, les nouvelles chansons sonnent moins énergiques que ce que vous faisiez auparavant, tandis qu’en live elles sonnent aussi énergique que tous vos autres morceaux. Freiner un peu le rythme, c’est quelque chose que vous vouliez vraiment faire sur Spitting Image ?

Josh McClorey : Je pense que c’était une histoire de bien choper les chansons comme il fallait, ne pas tout jouer de façon très heavy, comme ce qu’on faisait auparavant. On a essayé de donner un peu d’espace au disque, et finalement cette frontière que tu évoques, inévitable : l’album sonne très album, et le live sonne très live. Ce sont deux choses totalement différentes.

The Strypes au Festival Solidays, à l’Hippodrome de Longchamp, le 23 juin 2017

Comment avez-vous construit votre setlist, avec déjà 3 albums à votre actif ?

Evan Walsh  (batterie ) : On ne peut pas trop changer la setlist de tournée en tournée. Une fois le nouvel album fini, il y a tous ces nouveaux morceaux que tu dois inclure en te demandant comment ils vont ressortir dans le contexte d’un live. C’est une vraie réflexion avec une volonté de structure cohérente derrière, c’est assez complexe. Le set qu’on a joué aujourd’hui est très semblable au set qu’on a fait sur notre tournée d’avant, mais beaucoup plus court ! [rires] Vraiment essayer de mélanger anciens titres et nouveautés, puis de construire jusqu’à un climax, Scumbag City.

« On est très heureux d’être de nouveau sur la route, de retrouver l’expérience live »

Quel est votre but sur cette tournée ?

Peter O’Hanlon : Notre but, genre sur cette planète ? C’est une très vaste question ! [rires]

Recentrons : vous êtes un groupe qui progresse très vite, déjà 3 albums aux compteurs ; êtes-vous déjà sur le successeur de Spitting Image, qu’avez-vous de prévu dans l’immédiat et dans le futur ?

Josh McClorey : On est déjà très content d’avoir sorti Spitting Image et de pouvoir le promouvoir, le faire découvrir en live, c’est déjà beaucoup en ce moment. On n’a pas vraiment fait beaucoup de concerts l’année dernière, donc on est tous contents de pouvoir reprendre la route et de retrouver l’expérience live, ça nous change du studio. Mais je suis quasiment sûr qu’à peine rentrés on se mettra au boulot sur le prochain album! [rires]

Peter O’Hanlon : Je ne comprends pas trop le but des groupes qui mettent du temps à sortir un nouvel album, une attente de 3 ans c’est déjà beaucoup ! Je suis là genre « vous attendez quoi ? », on ne veut pas tomber dans cette dynamique.

Est-ce qu’il y a des artistes, des groupes qui vous ont influencé durant l’enregistrement de Spitting Image ?

Evan Walsh : Il y en a pas mal effectivement : Elvis Costello par exemple a été une grande inspiration.

Josh McClorey : Également The Rats, entre autres. Beaucoup de groupes irlandais obscurs à vrai dire [rires].

Peter O’Hanlon : Chaque chanson a sa propre origine, sa propre sonorité. L’influence vient des ‘70s et des ‘80s. La plus grosse influence a vraiment été notre producteur, qui a donné une direction et une sonorité à Spitting Image.

« Il nous paraît essentiel de nous investir dans diverses causes en tant que musiciens »

Connaissez-vous un peu le line-up de cette journée des Solidays ?

Josh McClorey : J’ai vu qu’il y avait Cage the Elephant ! Mais on est arrivés trop tard pour les voir jouer malheureusement. On n’a jamais vraiment le temps de profiter des festivals, on arrive, on prépare notre matos, on fait le concert puis on doit repartir !

Donc même après le concert vous n’avez pas trop le temps de flâner ?

Evan Walsh : Ça dépend vraiment, il y a un horaire strict auquel on doit se tenir pour partir. Du coup tout dépend de l’heure de programmation des groupes qui nous intéressent !

Josh McClorey : La vie d’artiste ! [rires]

The Strypes au Festival Solidays, à l’Hippodrome de Longchamp, le 23 juin 2017

Étiez-vous au courant de l’implication du festival Solidays dans la lutte contre le SIDA ? Est-ce que cela vous paraît important de vous servir de la musique comme vecteur pour faire passer des messages ?

Peter O’Hanlon : On a participé à beaucoup de galas de charité l’année dernière en Irlande. C’est quelque chose qu’on fait fréquemment, et il nous paraît essentiel de nous investir en tant que musiciens car la musique permet justement de toucher plein de personnes de différentes façons, ce serait dommage de s’en priver. Après, je ne savais pas que ce festival était là pour lutter contre le SIDA, mais maintenant que je le sais je ne peux qu’être plus heureux d’y avoir joué.

Vous revenez dans un mois pour un set très attendu à Musilac ; prévoyez-vous de revenir en France par la suite ?

Peter O’Hanlon : On espère ! On adorerait se relancer dans une tournée européenne, ça fait longtemps que nous n’avons pas fait de concerts en tant que headliners en Europe.

Comme le Bataclan sur votre tournée pour Little Victories ?

Josh McClorey : Exactement ! C’était d’ailleurs le meilleur concert de la tournée européenne, sans l’ombre d’un doute. Il y a toujours une réponse incroyable de la part du public français.

Je suis toujours époustouflé par votre talent, votre technicité, c’est impressionnant. J’ai d’ailleurs constaté durant le concert que la foule devient folle dès qu’il y a de l’harmonica, c’est dingue !

Ross Farrelly (chanteur) : Tout le monde aime l’harmonica ! [rires]

Est-ce que vous prévoyez d’inclure des éléments plus orchestraux dans vos futurs albums, comme des sections cordes ?

Josh McClorey : On ne peut pas trop se le permettre ! [rires]

Evan Walsh : On a déjà pas mal élargi notre champ des possibles avec Spitting Image où on retrouve du clavier et du saxophone !

Donc le projet pour la suite n’est pas de débarquer à Abbey Road pour partir en mode orchestre total ! [rires]

Josh McClorey : Non, pas encore ! [rires]

C’est très agréable de discuter avec un groupe qui sait garder les pieds sur terre comme vous, merci pour tout !


 

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