Interview : Black Honey

En live au Gibus pour présenter son premier album éponyme, Black Honey nous a accordé quelques minutes. On a pu revenir sur leur début de carrière tonitruant, sur leurs combats et leurs futurs projets.

C’est votre quatrième passage à Paris ce soir. Une ville que vous avez souvent visité. C’est un moment spécial pour vous ?

Tommy Taylor (bass) : C’est la dernière date de notre tournée aussi. On ne pouvait pas rêver mieux que de finir à Paris. On adore toujours venir ici.

C’est votre première tournée européenne en tête d’affiche. Cela se passe bien ?

Chris Ostler (guitar) : Super! C’est vraiment génial, c’est cool de pouvoir aller dans des endroits que nous n’avions jamais visité et de voir qu’on y a un public ! Tu penses toujours qu’il n’y aura personne et on a eu de super retours. Les gens chantent nos paroles, c’est dingue. On passe un super moment, on boit des bières, c’est cool.

Tommy : On est tellement mieux traité en Europe. On mange bien, les gens font attention à nous. C’est vraiment cool de jouer en Europe.

 Vous avez sorti votre premier album il y a quelques mois seulement. Quelle est la ligne narrative de cet album ?

Izzy Baxter (guitar, vocals) : Je pense que la ligne narrative de cet album est lié à une vision moderne d’un rock’n’roll retro. Le but était de capturer l’esprit du rock dans cet album tout en prenant en compte le fait que les gens écoutent des genres très divers maintenant. Il y a des morceaux assez différents dans l’album. On voulait vraiment faire un album moderne qui reprenne les codes du rock’n’roll.

Vous ne voulez pas être catégoriser comme un groupe de rock uniquement ?

Chris : Exactement. On essaie de nous challenger nous même le plus possible. On a été inspiré par plusieurs genres et on voulait utiliser pleins de styles. On a parfois été très loin et on est revenu ensuite à nos bases. Cela a été un super exercice.

On a été assez surpris qu’il n’y ait qu’un seul « vieux » morceau dans l’album (Hello Today). C’est un choix, une envie particulière ?

Tommy : On a pas envie de rester bloquer à la même chose, de s’ennuyer. On ne trouve pas ça intéressant de sortir un premier album qui est une collection de tous les précédents morceaux.

Chris : C’est fatiguant d’écouter un album dont on connaît tous les morceaux…

Tommy : Si on avait voulu mettre nos anciens morceaux dans un album, on l’aurait déjà sorti il y a plusieurs années je pense.

Vous êtes souvent lié à Quentin Tarantino pour votre musique et vos clips. Est ce que c’est usant pour vous ?

Izzy : Non, on adore ça. Si tu vois Tarantino dans notre musique, tu as tout compris, tu as reçu le message. Si l’on est le groupe de rock à la Tarantino c’est parfait pour nous !

Izzy, tu as posté une photo nue sur Instagram cet été. Peux-tu nous expliquer ce qui t’as donné envie de le faire ?

Izzy : On avait cette photo depuis 3 ou 4 ans. Je ne voulais pas la poster pour rien. J’écrivais une lettre à moi même et je me donnais des conseils. Et je me suis rendu compte que la photo correspondait au message que je voulais transmettre, le pouvoir de mon corps est important et il était complémentaire avec ce message. Cette photo avait été prise pour le livre 100 Naked Women par Nadia Lee. Il n’est pas encore sorti pour le moment mais c’est un super projet. Je l’ai juste publié au moment que je trouvais opportun.

https://www.instagram.com/p/Bkk3gcVgp6B/

Quelle est votre représentation de la femme dans l’industrie de la musique aujourd’hui ? 

Izzy : C’est de mieux en mieux. Il y a encore le côté technique (ingénieur du son, tour manager…) qui a du mal à intégrer des femmes. Mais artistiquement cela progresse. Et je pense que d’ici 10 ans on pourra atteindre une certaine parité.

Chris : Comme dans toutes les industries probablement. Tout est en train d’évoluer ensemble, ce qui est génial. En tant que groupe, on essaie de promouvoir au maximum le genre féminin. Sur cette tournée, les premières parties étaient féminines, notre équipe est principalement féminine. C’est vraiment cool.

Vous avez eu une ascension rapide. Comment ces changements ont eu un impact sur vous comme musiciens mais aussi comme personne ?

Izzy : Je n’ai pas vu de changement particulier. On voit que le monde autour de nous change mais nous n’avons pas perçu de changement nous concernant.

Chris : On est dans notre bulle. De l’intérieur c’est plus compliqué de voir cela.

Izzy : Je pense qu’on est plus confiant et peut-être plus excentrique.

Chris : Je pense qu’on a simplement évolué vers les personnes qu’on voulait être.

Izzy : On se fixe de petits objectifs réguliers pour pouvoir avancer. On voit de l’intérieur chaque petite avancée alors que le public n’a accès qu’au résultat. Si on se fixait comme objectif de jouer Glastonbury l’an prochain, on ne penserait plus qu’à cela et je pense que c’est contre productif. On prend juste des influences petit à petit et on essaie d’avancer.

Quelles étaient vos principales influences à la création du groupe ? Et qu’avez vous écouter cette année en 2018 ?

Izzy : Au début, on écoutait beaucoup de grands groupes de rock. Nirvana, les Pixies, les Beatles, les Beach Boys ce genre de chose.

Tommy : On a évolué depuis et on écoute plus de choses. De la musique éléctronique, du garage.

Chris : On a aussi beaucoup écouté la radio ces derniers temps avec les tournées. On a passé beaucoup de temps à écouter des morceaux que l’on déteste. C’est peut-être aussi pour cela que notre musique a changé (rires).

Que peut-on attendre pour le futur ? Quels sont vos projets ?

Izzy : Black Honey sous stéroïdes. Plus de cinéma, plus d’orchestrations.

Chris : On aimerait ajouter des samples aussi. On garde l’ADN de Black Honey et on y ajoute de nouvelles choses petit à petit. On verra ce qui se passe. On apprend tous les jours, même si c’est parfois assez mauvais (rires)

Avez vous déjà des projets pour l’été prochain ?

Izzy : On en a plusieurs même si on ne peut pas les annoncer pour le moment.

Tommy : On espère pouvoir jouer dans plusieurs festivals anglais et européens. Peut être quelques festivals internationaux aussi. On espère revenir en France au printemps ou été 2019. Ce sera vraiment une année chargée pour nous.

 

 

 

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