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Élan de nostalgie pour Snow Patrol au Zénith de Paris

Pour son grand retour dans la capitale, Snow Patrol a offert à ses fans ce qu’ils attendaient, des souvenirs, des souvenirs et encore des souvenirs

Il n’y a plus beaucoup de formations, aujourd’hui, capables de maintenir un cap de carrière tout en restant… honnêtes. Honnêtes avec leurs fans, bien entendu, mais avant tout avec la musique.

Snow Patrol, qui a proposé un retour timide en 2018 avec Wildness – album lumineux dans ses meilleurs moments, mais finalement en demi-teinte et étrangement produit – a pour autant su entretenir son caractère scénique. Si l’âme du studio a perdu de son cachet depuis presque une décennie maintenant – faute à un manque de renouvellement depuis Eyes Open (2006) – le live a pu saisir l’avantage du temps. Car les riffs, sur scène, ne vieillissent guère.

Le Zenith de Paris est plein à craquer. Snow Patrol n’est pas revenu en France depuis 2012, c’est la seconde fois pour le groupe et l’arène. Quand les lumières s’éteignent, difficile de s’imaginer l’étincelle qui suivra, pendant près d’1h30 de concert. Gary Lightbody, Jonny Quinn, Nathan Connolly & co entrent sur scène et ainsi débute un moment suspendu dans le temps pour les plus impatients. Pour d’autres, le concert se savoure avec une certaine pudeur.

Le charisme du groupe irlandais n’a rien à envier aux mastodontes américains et à même réussi à se construire, au fur-et-à-mesure des décennies, un son étonnamment puissant. Cette poigne est palpable ; le groupe joue très fort et se laisse porter par les singles des précédents albums (« Take Back The City », « Chocolate », « Run », « Open Your Eyes »). On ne se croit définitivement pas en 2019.

Autre distinction, qu’on ne peut épargner à Snow Patrol, c’est sa capacité à envelopper une salle – l’arène s’y prête bien – d’un son chaleureux et diablement fédérateur. La nouveauté « Heal Me » officie en efficacité, comme sa sœur « Life On Earth ». Toutes deux s’intègrent naturellement au sein d’un set qui peut paraître, dans la tonalité, un brun répétitif. Fort heureusement, des moments de bravoure, tant attendus, viennent oxygéner le concert, lui donner un vent de fraîcheur. L’évidence émouvante « Chasing Cars » fait irruption, non loin du rappel. Le morceau métamorphose le Zénith, qui le possède plus que le groupe lui même. Il n’y a pas un seul spectateur qui ne connait pas les paroles. Un instant de grâce, rare et mémorable.

La dernière phase est donc lancée. La voix de Lightbody se fragilise et le public ne laisse pas de place au silence, supportant le frontman de ses applaudissements. La ballade « What If This Is All the Love You Ever Get ? » n’est finalement qu’un interlude au grand final, assuré par l’incontournable « Just Say Yes », pépite pop de l’album le plus reconnu du groupe, Up To Know, qui fête cette année ses dix ans. Une ode à une toute autre décennie. Passée, mais jamais dépassée. Un peu comme ce groupe, qui en près de 25 ans de carrière à certes perdue la fougue de sa jeunesse, mais jamais sa sagesse.

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