Jacob Banks @ L'Epicerie moderne

Jacob Banks, envoûtant et bouleversant à l’Epicerie Moderne

Le génie de la soul anglaise était de passage à Feyzin, à l’Epicerie Moderne, en ce début du mois d’avril dans le cadre de la tournée qui suit la sortie de Village, son premier véritable album studio. Et quelle soirée ce fut.

Il affole les professionnels de la critique depuis la sortie de son EP The Monologue en 2013. Âgé de tout juste 21 ans, il était alors difficile de croire que sa voix, profonde et extrêmement riche, appartenait à une personne si jeune. Six ans plus tard, si son univers musical s’est élargi entre la soul, le jazz, les accents r&b et le blues, le constat est le même. Le personnage a une prestance sur scène, une voix possédée, ainsi qu’une capacité à donner et à transmettre des émotions, au delà des mots. Humble tentative de récit d’une soirée indicible.

Le concert est initié par Dowdelin, un trio soul français sympathique. Sur un fond de visuels psychédéliques et colorés, les musiciens et la chanteuse Olivya délivrent un jazz-soul moderne à coups de percussion, saxophones et zestes d’électro, le tout en créole martiniquais. Le mélange est joyeux, entraînant et est plutôt une bonne entrée en matière.

Dowdelin @ L'Epicerie moderne-4

Jacob Banks est un homme simple sur scène. Accompagné par 4 musiciens exceptionnels (Michael Hamilton à la basse, Harold Brown à la batterie, Heather Rivas aux claviers et Daniel Byrne à la guitare), la musique du groupe se suffit à elle même et n’a pas besoin d’artifice. C’est dans cet esprit que le chanteur rentre sur scène après une introduction uniquement instrumentale, très groovy, sur le début de Love Ain’t Enough. Sa voix prend aux tripes, dès le début. Évidemment, le public est conquis, avant même d’avoir terminé la première chanson. Le chanteur communique avec le public sur les premiers titres plutôt dansants (Be Good to Me, Mexico, …), qui lui répond joyeusement, les sollicitant sur des percussions ou des chœurs.

Jacob Banks @ L'Epicerie moderne

Le concert prend une autre dimension grâce aux arrangements live sur chaque chanson. Parfois, c’est une intro ou une outro qui est ajoutée, parfois c’est un solo qui s’envole…Comme lors de la transition entre la fin de Kumbaya et le solo de guitare puis le refrain de Fix You de Coldplay. Chair de poule instantanée.

Le rythme se ralentit ensuite -mais sans faire redescendre l’intensité- sur Peace of Mind et Slow Up. Autre facette de la voix de Jacob Banks, elle est capable de s’étendre pour occuper tout l’espace de l’Epicerie Moderne et raisonner dans chaque personne du public, lorsque les instruments s’effacent. Avec une voix si puissante et totalement maîtrisée, l’anglais n’a pas besoin de micro ou d’oreillette de retour. Simplicité, on vous disait.

Jacob Banks @ L'Epicerie moderne

Après 1h20 de concert, il est déjà l’heure du rappel. Difficile de croire qu’une quinzaine de chansons se sont déjà jouées. Au moment de jouer les deux classiques Unknown (To You) et Chainsmoking avec un final de guitare ébouriffant, le chanteur de Birmingham remercie chaque personne de la salle pour être venu l’écouter, lui, et pour l’accueil qui lui a été fait.

Jacob Banks, c’est la complexité d’une personnalité à multiples facettes incarnée dans une voix porteuse d’émotions et riche. Ses concerts, la célébration de la musique, dans sa simplicité: celle d’une voix exceptionnelle, d’un solo de guitare ou de claviers endiablé ou encore du groove irrésistible du duo de percu et de basse. Et c’est addictif.

Les photos de la soirée sont ici !


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