Affiche du film Rocketman avec Taron Egerton en Elton John au piano dans un costume blanc devant un stade

Rocketman : le succès et surtout la descente aux enfers d’Elton John

Rocketman raconte la carrière d’Elton John, de ses débuts jusqu’en 1986,, avec sincérité. Il montre aussi, sans honte, la période d’addictions de la star.

L’article contient quelques spoilers.

Le film commence avec Elton John (Taron Egerton) extravaguant comme on se l’imagine, avec un costume de diable plein de strass et de grandes ailes en plumes. Il marche au ralenti dans un couloir, il pousse des portes et on s’attend à le voir entrer sur scène. Mais il arrive dans une salle froide où sont assis, en cercle, une dizaine de personnes. Il est à une réunion d’addicts anonymes. Avec arrogance il demande combien de temps cela va durer, mais très vite il laisse tomber ses défenses et avoue être alcoolique, boulimique, accro au shopping, à la cocaïne, aux médicaments et au sexe. Commence alors le récit de Réginald Dwight, ce petit garçon timide du Nord-Ouest de Londres qui est devenu le grand et l’exubérant Elton John.

Le début de carrière

Pendant la première partie du film on voit les premiers pas dans la musique d’Elton John qui grandit dans une famille déchirée. Son père ne l’aime pas, il n’est que contraintes pour sa mère mais il est adoré par sa grand-mère qui le poussera à suivre son talent. Plus tard, il est pianiste dans un groupe de rock accompagnant des chanteurs américains en tournée. Il remarque vouloir lui aussi être sur le devant de la scène. Après un rendez-vous avec Ray Williams (Charlie Rowe) de Liberty Records il écrit des chansons sur les paroles de Bernie Taupin (Jamie Bell) et décroche un contrat. Les trois s’envolent ensuite pour les Etats-Unis qu’Elton John va conquérir. Il y rencontre John Reid (Richard Madden) (oui, le même que dans Bohemian Rhapsody) qui est conquis par son personnage. John, Taupin et Williams sont aux anges et rentrent en Angleterre pour enregistrer de nouveaux albums.

Taron Egerton en Elton John dans Rocketman. Il est debout appuyé sur son piano au Troubadour, une salle reconnue à Los Angeles. Il porte une salopette blanche et un tshirt à manche longue bleu avec des étoiles argentées.

L’influence de John Reid

A ce moment-là, John Reid passe le voir et lui dit d’arrêter d’être aussi humble – « tu es un multimillionnaire qui vit chez sa mère » – et l’encourage à avoir la folie des grandeurs. Commence dès lors la descente aux enfers pour le Rocketman. Amoureux de Reid, il suit ses conseils et vit une vie démesurée et commence à prendre de la cocaïne pour pouvoir suivre le rythme soutenu qu’il s’impose. Il se coupe peu à peu de toutes les personnes qui veulent son bien comme Taupin et Williams. Il ne peut plus rester sobre et lorsqu’il remarque que John Reid ne l’aime pas et ne le voit que comme une vache à lait, il sombre et s’isole de plus en plus.

Cette partie est la plus longue du film. On le voit atteindre le fond plusieurs fois et on espère le voir prendre conscience de ses problèmes et relations toxiques, mais ça n’arrive pas. Après un lavage d’estomac à cause d’une overdose liée aux médicaments on s’attend à ce qu’il se soigne, mais non. Après un arrêt cardiaque à cause de la cocaïne on espère qu’il va prendre une pause, mais Reid qui est toujours son manager voit les choses autrement. Lorsqu’il se marie à son amie Renate (Celinde Schoenmaker) on s’attend à ce que l’amour qu’elle lui porte lui permette d’arrêter ses excès, mais toujours pas. Ses relations avec sa mère et Bernie Taupin sont toujours tendues. Elton John est seul avec ses démons.

Taron Egerton en Elton John dans Rocketman. Assis dans un restaurant de luxe il porte une veste rouge et bleue à paillette et un chapeau de cowboy en plus de ses grandes lunettes à paillettes.

Un coup de projecteur sur la santé mentale des musiciens mise à mal

Le film montre parfaitement à quel point il est facile pour les musiciens de tomber dans les addictions. Elton John est arrivé très rapidement à la célébrité et il avait un énorme problème d’acceptation de soi. Il cherchait alors l’amour des autres et quand il a remarqué que celui-ci était parfois faux, ça l’a détruit. Ce sont des troubles mentaux que l’on peut observer chez beaucoup de musiciens avec des raisons originelles diverses. Les stars sont adulées et semble aller parfaitement bien, pourtant elles sont intérieurement détruites. Une scène dans le film le montre à la perfection. On voit Elton John, fatigué devant sa glace, juste avant de monter sur scène. Après avoir pris de la cocaïne, il se force à plusieurs reprises à sourire, on ne verrait que cet instant là et on serait persuadé qu’il est heureux. On voit tous et toutes Elton John dans un costume extravaguant, comme celui des Rodger’s à paillettes, et on remarque à quel point c’est une icône et une bête de scène au meilleur de sa forme. Pourtant à cette période il n’allait absolument pas bien.

Heureusement, il a pu s’en sortir et aujourd’hui il est en pleine tournée d’adieu pour se consacrer pleinement à sa famille. Ce n’est malheureusement pas le cas de tout le monde et certains ne survivent pas, comme Amy Winehouse ou Kurt Cobain, pour ne citer qu’eux. C’est pourquoi les histoires comme celles racontées par Rocketman sont importantes. Elles montrent que la célébrité ne fait pas tout et que même si on a l’impression de connaitre les artistes qu’on adore, surtout aujourd’hui avec l’avènement des réseaux sociaux, on ne voit que ce qu’ils nous laissent paraitre. Pour citer un groupe qui a lui aussi eu le droit à son biopic :

« You brought me fame and fortune and everything that goes with it

I thank you all

But it’s been no bed of roses

No pleasure cruise”

We Are The Champions – Queen
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