10 Juil Muse en taille patron à l’Orange Vélodrome de Marseille
La troisième date française de la tournée Simulation Theory World Tour a une nouvelle fois prouvé la domination du trio sur le rock d’aujourd’hui.
Après deux dates au Stade de France, Muse poursuit sa tournée monstrueuse. Deux concerts en province pour défendre Simulation Theory : Marseille et Bordeaux. Nous étions hier soir à l’Orange Vélodrome, complet pour l’occasion. Pour information, ni Paul McCartney ni les Rolling Stones ne sont parvenus à le remplir. C’est dire.
On commence la fête avec non pas une mais deux premières parties. Pas de Weezer comme à Paris, nous nous contenterons de SWMRS et Mini Mansions. Les deux groupes échauffent plus que bien les 57 000 spectateurs. Et ils savent être remerciant au trio anglais. »Are you ready for the best night of your life with the gods of rock ‘n roll ? » Ah oui quand même.
21h30 (ouf, enfin !) et le show commence, après quelques musiques envoûtantes pour entraîner progressivement dans l’univers du groupe. On reconnait notamment la B.O. de Stranger Things. Les yeux sont rivés sur l’écran monumental, prêts à en découdre. Arrivent alors petit à petit Dominic Howard, Christopher Wolstenholme et Matthew Bellamy. Des danseurs armés de trombones viennent se mêler à la fête, et Algorithm est lancée. La version live diverge de celle produite en studio, ce qui est fort plaisant.
Les caméras sont de partout présentes, permettant à ceux éloignés de voir le groupe sous tous ses angles. Bellamy en jouera habilement toute la soirée, notamment sur l’avancée coupant une bonne partie de la fosse en deux. Pressure vient prendre le relais et prouve qu’un album peut se transformer sur scène. Mais seuls quelques groupes peuvent se vanter de maîtriser l’exercice. Les Muse sont de ceux-là.
Drill Sergeant arrive soudainement sur l’écran géant, les connaisseurs savent ce qui se prépare. Psycho vient démontrer que le trio sait toujours faire du vrai rock. »Bonsoir Marseille » et on poursuit avec le troisième extrait du dernier album : Break It To Me. Des danseurs en combinaison sont suspendus, illustrant parfaitement la chanson en bougeant leurs lampes dans tous les sens.
Les musiciens sont alors présentés : deux percussionnistes, un guitariste. Un rythme bien connu surgit alors, on reconnait immédiatement Uprising. Matthew reste sur l’avancée sans guitare pour chanter au contact du public, lui laissant le refrain. Il retournera alors auprès de ses camarades pour se charger du solo, puis Christopher viendra enfin se rapprocher seul de la foule. Un tifo exceptionnel surgit alors de la tribune face à la scène, oeuvre du fan club Muse France. »That’s amazing », en effet car c’est du jamais vu. Incroyable.
Les trois anglais viennent alors sur l’avancée, avec guitare acoustique, pour Propaganda. Les danseurs vont user de canons à fumées, toujours pour démontrer qu’il s’agit d’un véritable show. Bellamy va alors rester seul tout devant, imitant le son d’une alarme avec sa guitare. Plug In Baby arrive alors, et le stade finit enfin par exploser. La foule scande les paroles, nostalgiques des premiers albums.
Pray (High Valerian) est ensuite offerte, écrite pour Game Of Thrones. Tout est suspendu le temps d’un instant. On continue avec The Dark Side qui vient démontrer que le groupe ne se noie pas dans la pop bien au contraire. Supermassive Black Hole démontre l’importance de la voix de Christopher, dans un Vélodrome de plus en plus déchaîné. Thought Contagion et ses »oh oh oh » taillés stade ne feront pas redescendre la température.
Des bouteilles d’eau sont alors ouvertes par le staff sur les côtés de la fosse, alors que Wolstenholme s’approche de la fosse après avoir montré une belle complicité des deux guitares en interlude. Quelque chose se prépare… C’est le moment de Hysteria, tous les gradins se lèvent, la fête ne s’arrête donc jamais. On apprécie l’outro de Back In Black de AC/DC.
Par la suite, The 2nd Law : Unsunstainable et ses allures de fin du monde est parfaitement domptée. Le groupe nous parle alors, énonçant qu’ils n’étaient pas venus depuis 2003, et montre du doigt un fan pour lui dire que cette chanson est pour lui. Le bassiste prend alors la guitare, et le guitariste le piano, les rôles sont bouleversés le temps de Dig Down en version gospel acoustique.
Et ça continue avec Madness, Christopher nous dévoilant sa basse Status Kitara Double Neck. Le calme revient pour une courte durée, car la très réussie Mercy vient offrir confettis, rubans et petit bain de foule pour le frontman. Les lasers font également leur apparition. Ils partent de la scène mais également des gradins, on ose à peine imaginer les difficultés d’installation.
Le Houston Jam de la session rythmique vient démontrer le talent de Christopher et Dominic. Take A Bow est offerte aux nostalgiques, et les lasers ne cessent, offrant un cadre science fiction futuriste exceptionnel en plus de l’écran et ses vidéos et visuels uniques. Le petit Prelude traditionnel et Starlight arrivent comme un premier au revoir. On souligne une nouvelle fois la voix exceptionnelle de Bellamy qui a su gérer admirablement tout le show.
Le trio quitte la scène pour mieux revenir pour le rappel, et l’apparition d’un squelette géant et menaçant. Deux hommes robots sont également de la partie, les danseurs bougent avec des néons… Le grand final approche. Algorithm sonne les retrouvailles avec les claviers, qui pourraient peut-être être plus utilisés tellement le talent est là. Un medley exceptionnel arrive alors : Stockholm Syndrome / Assassin / Reapers / The Handler / New Born. La maitrise est exceptionnelle, le coup de grâce est donné.
Voilà alors que Christopher s’approche avec son harmonica, énonçant une fin proche. Ennio Morricone est repris, comme habituellement, admirablement bien. Matthew et Dom se rajoutent petit à petit, et c’est parti pour Knights of Cydonia. Les danseurs viennent envoyer des ballons dans la foule, pour une dernière chanson qui dura bien 10 minutes. Lancers de médiators et de baguettes, de beaux remerciements de Matthew et de Dom qui semble grandement ravi.
C’est l’heure du bilan. On ne peut déjà que se satisfaire de voir le groupe faire quatre dates en France. Un show de presque deux heures, qui mélange tous les albums, des lumières folles, des visuels uniques, les fans ne pouvaient qu’être comblés. Certes chacun a sûrement des regrets quant à deux trois chansons qu’il aurait aimé entendre, mais on ne peut que comprendre que le groupe souhaite défendre son dernier effort qui a pu être critiqué. A croire que l’ambiance de l’Orange Vélodrome est toujours meilleure quand elle accueille des étalons.
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